La semaine dernière le Gouvernement malien a rendu publique un communiqué dans lequel il s’en est pris au Ministre des Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Niger, M Hassoumi Massaoudou. Et pour cause, ce dernier a relayé les conclusions du sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tenu à Accra au Ghana, le 16 septembre 2021. Dans son brulot, le Ministre des affaires étrangères malien a parlé de propos ‘’inacceptables’’ et ‘’inamicaux’’, ‘’d’ingérence’’ du Chef de la diplomatie nigérienne.
Au passage, il a rappelé la déclaration du Président Mohamed Bazoum à l’occasion du sommet du G5 Sahel quand il disait en substance que la place des militaires maliens devait être sur le front pour défendre l’intégrité de leur territoire et non se retrancher à Bamako pour occuper les postes de Ministres. Le Président Bazoum a poursuivi en posant la question de savoir celui qui va faire la guerre à leur place.
Il y’a lieu de s’interroger sur la posture des autorités maliennes promptes à s’en prendre aux dirigeants nigériens lors qu’ils disent avoir des relations séculaires avec le même Niger, chaque fois que les autorités nigériennes se prononcent sur la situation du Mali.
Les autorités maliennes de transition oublient-elles que les trois pays de la zone des trois frontières à savoir le Burkina Faso, le Niger et le Mali subissent les conséquences des exactions des mouvements armés qui sévissent de part et d’autre de nos frontières ? Il est évident que la détérioration de la situation sécuritaire ou la défaillance du dispositif dans l’un ou l’autre pays aura des répercussions sur les autres voisins. Mieux, pour ce qui concerne le Niger, il faut reconnaitre que la situation sécuritaire a commencé à se dégrader du fait de la démission manifeste des autorités maliennes qui n’arrivent pas à contrôler les trois quart de leur territoire si bien que cet espace vide est devenu le refuge privilégié de tous les groupes armés non étatiques.
En ce qui concerne l’intervention du Ministre des Affaires Etrangères Hassoumi Massaoudou, à l‘issue du sommet de la CEDEAO, il n’a fait que relayer les conclusions de la réunion de l’organisation communautaire ayant porté sur la Guinée et le Mali, avec le ton ferme qu’on lui reconnait.
Le communiqué final de l’organisation communautaire a insisté sur le respect des délais de la transition au Mali et en Guinée Conakry. Aussi,
la CEDEAO a mis en garde le Mali sur ses velléités de sous-traiter la question de la défense avec une agence privée russe, de mercenaires dénommée Wagner.
Le communiqué de la CEDEAO a annoncé également des sanctions à l’endroit des militaires si toutefois ils n’organisaient pas les élections dans les délais convenus.
M. Hassoumi Massaoudou n’a donc rien créer et n’est pas sorti des conclusions du sommet de la CEDEAO.
S’agissant du projet du Mali de contracter avec l’agence Wagner le Premier Ministre Choguel Maïga a lui-même insinué que le Mali ne trouve aucun inconvénient à diversifier ses partenaires sur les questions de la gestion sécuritaire face à l’annonce de la France de retirer ses troupes de certaines parties du Mali. Ainsi donc, les autorités maliennes de transition ont tort de s’en prendre aux autorités nigériennes parce que le Président Mohamed Bazoum et son Ministre des Affaires étrangères n’ont fait que rappeler certains principes importants en vue de la préservation de la paix et de la sécurité dans cet espace sahélien déjà en proie à des assauts des groupes armés terroristes. On a l’impression tout simplement que les autorités maliennes naviguent à vue et se livrent à un véritable tâtonnement dans la gestion de ce dossier brûlant relatif à la sécurité.
LAROUEDELHISTOIRE.COM
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