Les propos mensongers tenus par Sylvain Itté, ancien Ambassadeur de France au Niger, à propos d’une prétendue implication de l’ancien Président Issoufou Mahamadou dans le coup d’état du 26 juillet 2023 continuent de provoquer des réactions de dépit et de réprobation. Ceux qui connaissent l’ancien Président de la République du Niger Issoufou et qui savent les valeurs qu’il a toujours défendues et incarnées ne peuvent rester silencieux par rapport à ces graves accusations, outrageantes, dont le seul but est de discréditer cet Homme d’Etat qui fait la fierté du Niger dans les tribunes internationales.
Jérémie Taieb, un entrepreneur aguerri ayant évolué au sein de grands groupes a analysé la thèse développée par l’Ambassadeur Itté devant la commission défense de l’Assemblée nationale française qu’il a balayée d’un revers de main en raison de sa simplicité, de sa légèreté et de son incongruité. Jérémie Taïeb connu pour son indépendance, ses grandes analyses jette un regard froid sur la prétendue implication du Président Issoufou dans les événements du 26 juillet 2023. Une analyse lucide, objective, désintéressée, loin des intrigues de salons de Niamey et de Paris qui complotent à détruire l’image de celui qui durant dix ans a dirigé avec loyauté, engagement et ténacité le Niger, impressionnant ses pairs et la communauté internationale par son style de gouvernance.
Après ses deux mandats à la tête de l’Etat et une brillante passation de témoin, d’un président élu à un autre, pour la première fois dans l’Histoire du Niger, auréolé du Prix Mo Ibrahim sur la bonne gouvernance et les diverses sollicitations dont il fait l’objet, tout prédestinait le Président Issoufou à une carrière internationale à la tête des Nations Unies. Comment cet Homme d’Etat qui s’est battu durant 40 ans pour la défense de démocratie peut-il être associée à un coup d’Etat? C’est sur cette question qu’a porté l’analyse de Jérémie Taïeb, analyste indépendant que nous vous servons en intégralité.
Pourquoi Issoufou aurait-il fait un coup d’Etat au Niger alors qu’il avait plus à perdre qu’à gagner surtout qu’il visait le SGNU ?
Je vais essayer d’être objectif. Je crois plutôt la version d’Issoufou et je ne crois pas vraiment à la thèse d’Itté. Itté pense cela car il n’a jamais pris au sérieux le rôle et la vision des militaires qui perdaient bon nombre d’hommes sur le terrain et ne le supportaient plus. Le Président Bazoum attendait comme prévu le feu vert de Paris pour éliminer les djihadistes. Paris voulait garder la main ‘’en temps réel’’, ce que la technique pourrait autoriser si les moyens humains suivaient, à savoir le CEMA à 5 minutes 24H/24H.
Cette obsession du contrôle en temps réel est liée à l’illusion naïve que c’est Paris qui évitera pertes et dommages collatéraux.
Les militaires ne le supportaient plus, surtout lorsque Bazoum a fait une erreur en les critiquant publiquement devant des médias internationaux.
Bazoum pensait que le Soutien de Macron, des USA et d’Issoufou serait suffisant. Or l’histoire au Niger nous apprend que tous les coups d’état sont toujours venus des très proches du Président : Seyni Kountché proche de Hamani Diori, qui l’avait nommé chef d’état-major, Mahamane Ousmane, coup d’état par son Proche colonel Ibrahim Baré Maïnassara, le Colonel Maïnassara Baré tué par sa garde présidentielle.
Issoufou avait tout au Niger, avec un clan autour du PNDS bien établi. Abba, Foumakoye, Kalla, Ouhoumoudou, etc. et de l’autre le clan Bazoum : Abani, Massaoudou, Rabiou, Jidoud, etc.
La Logique de deux clans est à exclure depuis le 26 juillet, selon moi, car il faut rajouter le clan des militaires que l’on a trop sous-estimé avec le Général Tchiani et le Général Salifou Mody autour de Lamine Zeine, les trois piliers du pouvoir.
Alors pourquoi faire un coup d’Etat lorsqu’on a l’argent et le Pouvoir ? Pour placer Abba Premier Ministre ?
Mais dans ce cas si le coup d’état tourne mal, ou se retourne contre lui, jamais Issoufou n’aurait laissé permettre qu’Abba soit emprisonné et encore mois à Filingué. Le silence d’Issoufou Mahamadou vient du fait qu’il connaît son pays et a l’habitude des coups d’état. Une fois le coup d’état consommé, cela ne sert à rien d’aller voir les militaires pour leur demander de se rendre. Personne ne se rend après un coup d’état. Il n’y a aucune porte de sortie. N’oublions pas non plus que Bazoum est un arabe contrairement à Issoufou qui est un haoussa, tout comme le Général Tchiani, ce qui explique la proximité entre les deux hommes. Proximité et respect ne signifie pas collusion.
Issoufou a démontré dans cette histoire son habilité politique en tentant de jouer le médiateur, ce que Bazoum a pris pour de la trahison. Bazoum a démontré sa grande capacité de résilience car il aurait pu négocier un exil et a préféré rester jusqu’au bout.
Reste à savoir quelle sera l’issue. En espérant que cela se solde dans la diplomatie…
Jérémie Taïeb