Depuis l’année 2012, le Sahel est en proie à une insécurité grandissante qui étend ses tentacules à travers les frontières. Le Niger n’a pas pu échapper malheureusement à ce fléau des mouvements criminels à certains endroits sur son espace territorial. Pire, avec l’aggravation de ce phénomène d’insécurité et la survenue de certains événements dans la sous-région, le Niger s’était retrouvé avec beaucoup plus de foyers que n’importe quel pays de la sous –région. Après les premières attaques de boko haram en 2015 sur le long de la frontière de la partie sud-est du Niger, plusieurs autres foyers d’insécurité sont spontanément apparus avec l’effondrement de l’Etat malien. En quelques mois, le Niger s’est vu entouré de foyers de tension qui se sont multipliés sur la frontière avec le Nigeria et le Tchad en ce qui concerne les éléments de boko haram et du côté du Mali et du Burkina Faso ou plusieurs groupes armés non étatiques ont pris position dans l’espace dit des trois frontières.
Outre ces zones s’ajoute la partie septentrionale du pays qui a connu depuis longtemps des mouvements de narcotrafiquants et des bandits de tout acabit du fait de l’étendue de cette zone et de ses caractéristiques propices à ce genre d’activités criminelles. Par le passé, les mouvements de ces groupes criminels étaient plus ou moins contrôlés par l’Etat Libyen. Mais depuis la mort du guide de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi, la Libye est devenue une poudrière mais aussi la source d’approvisionnement et de ravitaillement en armes de pointe de tous ces groupes terroristes et criminels.
Dès les premières incursions de Boko Haram dans notre pays, les autorités nigériennes ont tenu un discours de fermeté et d’engagement pour combattre ces criminels. En son temps, le Président Issoufou Mahamadou a tenu un discours musclé qui traduit la ferme volonté de notre pays à faire face à cette situation. En même temps, il a appelé les autres pays qui partagent le même espace à une synergie d’action qui a débouché sur la création et la mise en place de la Force Multinationale Mixte et du G5 Sahel à côté des différentes armées nationales.
Sans compter la rescousse des puissances étrangères engagées dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
C’est avec la même détermination que le Président Mahamadou Issoufou a affronté la situation du Mali qui a éclaté depuis 2012. En bon visionnaire, il entrevoyait la dégradation de la situation dans tout le Sahel si toutefois un des pays venait à baisser la garde. Malheureusement, avec tous ses appels à la communauté internationale et ses interventions dans les différents forums régionaux, les mouvements terroristes ont réussi à s’implanter dans la zone dite des trois frontières. Il faut avouer qu’en dépit de toutes ces dispositions, nos différents pays ont payé un lourd tribut dans le cadre de cette insécurité.
Les armées de nos différents Etats ont essuyé de lourdes pertes en vies humaines et en matériels logistiques. Cependant notre pays a fait face vaillamment à cette situation avec la détermination des Forces de Défense et de Sécurité et la vision des plus hautes autorités de notre pays. Aujourd’hui on peut dire que le Niger tient le cap dans cet océan d’insécurité et malgré les multiples foyers d’insécurité qui entourent notre pays, les mouvements terroristes n’ont pas pris un seul mètre carré de notre espace territorial. Ce qui est une prouesse pour laquelle il faut s’en féliciter et qui mérite d’être saluée.
Outre la multiplicité des foyers de tension autour de notre pays, il faut noter que la situation de non-Etat au Mali et en Libye n’ont pas facilité la tâche aux Forces de Défense et de Sécurité Nigérienne. A la date d’aujourd’hui, on ne trouve aucun poste militaire avancé dans le territoire malien sur plus de 500 km après la frontière.
Quant à la Libye, elle est toujours déchirée par une guerre permanente entre des groupes armés qui se disputent la légitimité pour le contrôle du pouvoir central.
Adoum Boulkassoum