Le débat sur la création du sénat soulève encore des vagues entre ceux qui soutiennent l’idée d’une part et d’autre part ceux
qui pensent qu’il est inopportun de créer une deuxième chambre dans notre pays. Pourtant, l’idée de la création d’un sénat n’est pas nouvelle au Niger. La Constitution de la 6ème République a bel et bien prévu la création d’un sénat. Ce projet a encore été relancé quelques mois avant la tenue des dernières élections par le candidat du MPR-Jamhuriya Albadé Abouba qui l’a mis en bonne position dans son projet de société. Tout au long de la campagne électorale il a insisté sur la nécessité de créer une deuxième chambre au Niger. Il ne serait donc pas surprenant dans les accords d’alliance que le président du MPR Jamhuriya repose le débat sur la création de cette institution. C’est ce qu’on appelle rester cohérent et logique avec soi-même. Mais il est important de préciser pour la gouverne de ceux qui crient au scandale et à la création d’une institution de trop qu’il s’agira, selon les informations en notre possession d’une substitution du conseil Economique Social et Culturel (CESOC) par le Sénat.
Déjà selon le projet de texte de création du sénat proposé par le comité ad ’hoc mis en place à cet effet, la composition du prochain sénat correspond à quelque différence près à celle du
CESOC actuel. Il s’agit de la représentation de certaines structures et de certains groupes socioprofessionnels et un petit lot sera nommé par le Président de la République. Si on doit aller sur la base que le prochain sénat sera composé de soixante membres, les 50 membres seront issus des différentes structures et la dizaine restante sera désignée par le Président de la République.
Le seul problème qui n’est pas réglé ici avec M. Albadé Abouba
qui est pressenti pour être le prochain président du Sénat est
son rapport avec l’Assemblée Nationale. Pour M. Albadé le sénat doit être au-dessus de l’Assemblée nationale alors que les Députés nationaux, y compris certains du MPR Jamhuriya, ne l’entendent pas de cette oreille.
Mato Mani