Tél.: +227 96 56 78 63 / E-mail : iboum79@gmail.com / Quartier Bandabari face SONITRAV

Discours du Président Issoufou Mahamadou, Président de la Fondation Issoufou Mahamadou à l’ouverture de la visioconférence sur le programme d'activités de la FIM

août 17, 2021 0 1041

MES CHERS FRÈRES ET SŒURS,

Je suis heureux de vous présenter mes vœux de nouvel an de l’Hégire ; ce voyage de la Mecque à Médine, qui représente un tournant dans la création « d’un empire immense et riche, à partir d’une petite cité paisible et d’une poignée de fidèles » ; ce qui fit écrire à Lamartine dans son "Histoire de la Turquie " : «Jamais homme ne se proposa un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l’homme et l’homme à Dieu, restaurer l’idée rationnelle et sainte de la Divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l’idolâtrie. (...) Jamais homme n’accomplit en moins de temps une si immense et durable révolution dans le monde, puisque moins de deux siècles après sa prédication, l’islamisme régnait sur les trois Arabies, conquérait à l’unité de Dieu la Perse, le Khorassan, la Transoxiane, l’inde Occidentale, la Syrie, l’Egypte, l’Ethiopie, tout le continent connu de l’Afrique septentrionale, plusieurs îles de la Méditerranée, l’Espagne et une partie de la Gaule...

Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l’immensité du résultat sont les trois mesures du génie de l’homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l’histoire moderne à Muhammad ?

Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Muhammad. A toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ? ». Quoi que fondamentalement attaché à la laïcité, je considère qu’il s’agit là d’une source d’inspiration permanente. J’espère qu’elle inspirera nos échanges.

Après dix ( 10 ans) d’exercice du pouvoir en tant que Président de la République du Niger, de 201 I à 2021, et après avoir réussi la première transition démocratique de notre histoire, le 2 Avril dernier, j'ai décidé d’entamer une nouvelle vie, dédiée à une nouvelle mission, celle d’aider à promouvoir la paix, la démocratie, le panafricanisme, le capital humain et le climat. 

Il s’agit-là de grands défis sur lesquels j’ai eu à travailler pendant mes deux mandats à la tête du Niger. C’est ainsi que mon gouvernement a dû faire face au défi du terrorisme sur plusieurs fronts, a mis tout en oeuvre pour consolider les institutions démocratiques, réaliser des infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques, aéroportuaires et urbaines, multiplier par 1,8 la richesse du pays à travers une croissance économique annuelle moyenne de 6%, nourrir les nigériens avec l’initiative 3N, les « nigériens nourrissent les nigériens », réduire la pauvreté et renforcer la classe moyenne, promouvoir le capital humain à travers l’éducation, la santé et l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, enfin créer des centaines de milliers d’emplois, notamment pour les jeunes.

Avec toutes ces réalisations, nous avons amorcé une transformation de notre pays avec la conscience que cette transformation ne pourra s’amplifier et se pérenniser que dans un cadre plus vaste, celui de l’intégration de notre continent. Cette dernière préoccupation m’a amené à m’engager fortement dans la promotion des projets d’intégration notamment, s’agissant de la monnaie unique au niveau de la CEDEAO et de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) au niveau de l’Union Africaine. A cela vient s’ajouter la question de la renaissance culturelle comme instrument de modernisation politique, économique et sociale. Par exemple l’alternance réalisée le 2 Avril constitue un pas important vers la modernisation de la politique, notamment vers sa détribalisation.

Chers amis,

Comme on le voit, nous avons eu à travailler sur une chaîne de défis. Il est donc naturel de se demander quel est, de tous ces défis, celui qui est le plus décisif ; celui qui, une fois en main, permet de tenir toute la chaîne. Sur la base de mon expérience, j’ai tendance à croire qu’il s’agit du défi institutionnel. Des institutions démocratiques fortes et stables, voilà la solution. Ce n’est que mon point de vue. Il mérite d’être discuté, comme méritent d’être discutées toutes les questions que j’ai soulevées dans mon discours prononcé le 12 juin 2021, à l’occasion de la première Assemblée Générale de la FIM. Je cite :

• « Pourquoi n’arrivons-nous pas à instaurer la paix sur le continent ?

Pourquoi n’arrivons-nous pas à faire taire les armes ? Pourquoi tant de violence ?

Comment promouvoir des institutions démocratiques fortes et stables ?

Le panafricanisme a-t-il besoin de renouveler ses valeurs ?

Quelles valeurs pour une mobilisation collective ?

Que faire pour moderniser nos sociétés notamment pour réaliser les conditions de leur transition démographique ?

Que faire pour moderniser la politique ?

Comment diffuser et faire connaître le modèle politique nigérien ?

Quelles valeurs pour la renaissance du Continent ?

Comment contribuer à l’accélération de la mise en oeuvre de l’agenda 2063 notamment celle de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) et des plans de développement de l’agriculture, des infrastructures et des industries en Afrique ?

Quelle contribution au débat sur la gouvernance mondiale post-covid ? »

La Fondation Issoufou Mahamadou dont la devise est « penser pour agir » peut et doit apporter sa contribution à la recherche des réponses à ces questions.

Ainsi, la FIM :

Mènera, dans son axe « Penser », des réflexions, des études et des recherches dans les domaines de la paix, de la démocratie, du panafricanisme et en diffusera les résultats ;

Au terme de l’axe « Agir », la FIM entreprendra des actions en vue de la promotion du capital humain et du climat, et ce, à travers l’éducation, la santé, l’accès à l’eau et à l’assainissement, ainsi que la préservation de la biodiversité, la protection des écosystèmes, la lutte contre la désertification et contre la dégradation des sols ; 

• Envisage la mise en place des « Capacités » permettant de perfectionner la qualité de ses propres services et d’aider les bénéficiaires desdits services à développer leurs capacités de réflexion et d’action.

Cette vision - la nôtre à ce stade - reste à affiner, à enrichir, en un mot à parfaire. D’où la raison de votre présence, aujourd’hui, parmi nous, physiquement ou par visioconférence, présence pour laquelle je vous remercie, et dont nous attendons beaucoup en termes d’apport au déploiement et au développement du contenu des trois axes que j’ai déclinés tantôt.

Chers amis,

Je vous promets de pratiquer une écoute attentive, et de prendre en compte vos conseils, suggestions et conclusions, d’adapter la vision et la mission de la Fondation en conséquence, et de faire adopter à mon équipe les meilleures pratiques en termes de gestion.

J’attends de vous des analyses et des propositions concernant tous les domaines potentiels d’intervention de la FIM, c’est-à-dire : les deux volets de son intervention ; « penser » et « agir ».

Notre ambition est d’ancrer l’innovation et l’originalité dans les interventions de notre fondation. Dans cette perspective, les jeunes ont un rôle déterminant à jouer. Nous sommes fiers de leur capacité à apporter des réponses adaptées et innovantes aux problèmes socio-économiques de notre Continent.

C’est notamment à eux que je pensais lorsque je disais, le 27 Mars 2021, à l’occasion de la réunion annonçant la création de la FIM : « « La Fondation Issoufou Mahamadou sera une institution non partisane. Elle tentera, sur tous les secteurs que je viens d’évoquer, d’apporter sa modeste contribution dans le combat pour l’émergence de notre continent. Ce combat sera long et prendra plusieurs décennies. Notre continent le gagnera si ses enfants sont unis. « Si tous les enfants du pays venaient, par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre percée, le pays sera sauvé », disait le roi Ghézo. Avec l’Agenda 2063, l’Afrique a bien assimilé le message de ce sage roi du Bénin.

Pour ma part, je tiens à réaffirmer ici ma foi en cette Afrique maîtresse de son destin, en cette Afrique qui gagne, en cette Afrique qui émerge, une Afrique prospère, en paix, une Afrique débarrassée du terrorisme et du crime organisé. La Fondation Issoufou Mahamadou participera à la réalisation de cet idéal par la réflexion et l’action » ».

Que Dieu vous bénisse - JE VOUS REMERCIE

Dernière modification le mardi, 17 août 2021 07:10

Laissez un commentaire

Assurez-vous d'entrer toutes les informations requises, indiquées par un astérisque (*). Le code HTML n'est pas autorisé.