La gestion du phénomène du terrorisme qui frappe le pays depuis février 2015 par les autorités nigériennes, avec ses conséquences désastreuses, est en train d’inspirer les pays voisins.

Pour la communauté internationale et les pays de la sous-région, le Niger s’est conduit comme une forteresse imprenable face à la ceinture d’insécurité qui entoure le pays. Sept (7) ans durant, les vaillantes Forces de Défense et de Sécurité du Niger ont su vaillamment résister face aux multiples assauts des groupes armés terroristes, sans céder la moindre parcelle du territoire national. Outre le contrôle effectif du territoire, le Niger se distingue par la gestion efficace du flux des réfugiés estimés à 250.000 et de déplacés internes (193.000). C’est de ce modèle de réussite en matière de résilience contre le terrorisme qui fascine la communauté internationale et qui fait du Niger un laboratoire en la matière où se relayent les grandes organisations humanitaires mondiales pour saluer les efforts accomplis, que le Bénin est venu s’inspirer le 11 juillet 2022 avec à la clé la signature entre les deux pays d’une convention de coopération militaire face au terrorisme. 

Un combat inclusif constant dans la coopération

Le Président de la République Son Excellence Bazoum Mohamed a fait de la question sécuritaire une de ses principales priorités. Il a visité tous les foyers de tensions que connait notre pays pour encourager les forces de défense et de sécurité, échanger avec les autorités administratives et coutumières ainsi qu’avec les populations victimes sur les stratégies et moyens nécessaires pour la lutte contre ce fléau mais en même temps inviter les populations à plus de résilience.

Une autre mesure forte engagée par Bazoum Mohamed est les réinstallations des déplacés internes dans leurs villages respectifs. Déjà plusieurs villages ont été réhabilités dans le cadre de ces opérations à la date d’aujourd’hui. Avec l’aide des partenaires au développement les populations réinstallées bénéficient de plusieurs infrastructures pouvant leur permettre de reprendre leurs activités classiques pour subvenir à leurs besoins.

Aucune piste n’est négligée par le Chef de l’Etat pour venir à bout de ce fléau. Des consultations directes avec les populations en passant par le renforcement des moyens militaires et humains, sans compter la mutualisation des moyens à travers la coopération, tout est mis à contribution pour faire face à la situation. Et le Niger tient bon avec cette stratégie au point où il devient une référence, un modèle pour l’expertise de ses dirigeants et la façon dont ils affrontent le mal.

Le modèle nigérien fait école

Le Ministre béninois la Défense nationale, M. Nouatin Fortun et Alain en visite à Niamey le 11 juillet 2022 a eu une séance de travail avec son homologue nigérien, M. Alkassoum Indattou et des hauts responsables militaires des deux pays.

En proie à des assauts des groupes armés terroristes depuis décembre 2021, le Bénin est venu s’inspirer de l’expérience nigérienne en matière de lutte contre le terrorisme et les crimes organisés.

«Nous avons compris que cette bataille n’est pas la bataille d’un seul pays. Cela doit être une action de la communauté des pays qui sont secoués par le même phénomène, pour juguler la menace», a martelé M. Nouatin Fortunet Alain au sortir de l’audience que lui a accordée le Président de la République Mohamed Bazoum dans l’après-midi du 11 juillet 2022.

Selon le Ministre béninois de la Défense, le terrorisme est un phénomène qui ne s’estompe pas rapidement, contre lequelil faut donc nécessairement une bonne résilience. «Et, quand nous avons regardé tout autour de nous, le pays qui a une meilleure résilience, c’est le Niger», a-t-il affirmé.

Apprendre du Niger, en matière de la lutte contre le terrorisme, afin d’adapter et améliorer ses approches et pratiques, tel est l’objectif de la visite de travail effectuée par le Ministre béninois de la défense nationale.

La séance de travail qui a réuni le ministre béninois Nouatin Fortun et Alain et son homologue nigérien, M. Alkassoum Indattou et des hauts responsables militaires des deux pays a débouché sur la signature d’une convention de coopération militaire face au terrorisme.

Les aspects importants de cette convention de coopération reposent essentiellement sur les renseignements, la formation et des opérations conjointes.

C’est là un bel exemple de partage et d’échanges d’expériences et d’enrichissement mutuel entre les deux pays. Le ministre de la défense du Bénin, Fortunet Alain Nouatin, a salué dans son intervention, l’expérience du Niger en matière de lutte contre le terrorisme.

«Ça fait dix ans que le Niger fait face à ce terrorisme, ça fait dix ans que le Niger s’est progressivement relevé et a dominé la situation», a-t-il déclaré, avant d’ajouter que «de tous les pays sahéliens qui ont été impactés par ce fléau, la meilleure réponse, la meilleure résilience se retrouvent au Niger».

Le ministre de la défense nationale du Niger, M. Alkassoum Indattou, pour sa part, a déclaré, à l’issue de la signature de la convention, que cela constitue «une responsabilité devant laquelle nous ne pouvons pas fuir», et de souligner que «le Niger est disposé à faire tout ce qu’il faut pour qu’on puisse arriver à aider les autres pays à être résilients dans le combat contre le terrorisme. »

Pour rappel, Le Niger, fait face depuis sept ans à des attaques terroristes, notamment celles de Boko Haram, dans la région de Diffa depuis 2015 et de l’Etat islamique dans la Grand Sahara (EIGS) et d’Al-Quaida au Maghreb islamique (Aqmi) depuis 2017 dans l’ouest (région de Tillabéry) et le nord (région de Tahoua). Ces attaques ont engendré la mort de plus de 1200 personnes dont 500 soldats, selon le ministère de la Défense nationale.

Le Niger fait face aussi face à la gestion humanitaire d’environ 193 000 personnes déplacées internes et 250 000 réfugiés.

Adoum Boulkassoum