La session 2021 du Baccalauréat a été particulière tant sur le plan de la réforme qui a concerné la digitalisation du processus de bout en bout, c’est-à-dire de l’inscription des candidats en ligne à la publication des résultats sur le site web de l’Office du Baccalauréat du Niger.
Cette réforme unanimement saluée par tous (candidats, parents d’élèves, enseignants) est à mettre à l’actif du Pr Mounkaila Abdo Serki, Directeur Général de l’Office du Baccalauréat du Niger. Cette modernisation a permis aux candidats de faire l’économie non seulement de leur temps, de leur énergie mais surtout d’éviter des coups d’émotion sur les lieux d’affichage des résultats. L’organisation dans l’ensemble a été positivement appréciée par l’opinion publique nationale du fait que cette année, l’on n’a pas enregistré de fuites des sujets.
Mais les habitudes ont la vie dure, a-t-on coutume de dire. Le BAC 2021, c’est aussi beaucoup de ratés qui ont porté d’abord sur la fraude électronique qui a été décelée dans les rangs de certains candidats malgré l’implication de la Haute Autorité de la Lutte Contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA). Celle-ci a concerné plus de 80 candidats qui se sont mis en réseau pour tricher.
Un autre problème qui a pris racine et auquel il faut s’attaquer, c’est la non-conformité des profils de certains enseignants à la discipline qu’ils sont appelés à corriger. Dans les milieux des enseignants, certains rapportent qu’on trouve des professeurs qui corrigent des disciplines qu’ils n’ont jamais enseignées ou des enseignants qui n’ont jamais tenu des classes d’examen ou même des étudiants.
Les mêmes correcteurs ajoutent que certains établissements proposent même des professeurs qui ne tiennent pas de classes de terminale.
Résultats, ceci s’est traduit par des nombreuses réclamations des candidats. Dans les témoignages recueillis par certains médias, des candidats brillants en classe dans certaines disciplines se sont retrouvés avec des notes minables. Et vérifications faites, leurs copies ont été à peine parcourues par les correcteurs qui attribuent des notes arbitraires.
Certains présidents de jury avaient été submergés de réclamations et certains candidats avaient même déposé des plaintes au niveau de la HALCIA. Celle-ci a adressé une correspondance à l’Office du Baccalauréat du Niger (OBN), afin qu’il donne suite à leurs requêtes conformément aux textes.
Dans un 1er temps, le lundi 16 août 2021, neuf (9) plaintes ont été enregistrées par la HALCIA et le mardi 17 août, 17 plaintes ont été déposées toujours auprès de la Haute Autorité de la Lutte Contre la corruption et les Infractions Assimilées.
Il faut souligner qu’au vu de ces enjeux, il y a lieu peut être d’auditer l’ensemble du processus de l’organisation du Baccalauréat afin de poursuivre dans la lancée impulsée par Pr Mounkaila Abdo Serki.
Ibrahim Moussa