Le retour des vacances du Président de la République Mohamed Bazoum, après deux semaines de repos, annonce un vent de renouvellement de l’équipe gouvernementale, selon des sources bien informées. Le Chef de l’Etat envisage, en effet, de procéder à un remaniement profond de l’équipe en place depuis un peu plus d’une année. Loin de la capitale Niamey, durant deux semaines, le temps de repos a été pour le Président Bazoum, un moment d’évaluation et de méditation sur les avancées enregistrées sous sa gouvernance mais aussi les obstacles et les défis à surmonter. Cette introspection, devrait conduire, selon nos sources, le président de la République à procéder à un remaniement de fonds du Gouvernement pour former un véritable Gouvernement de combat à même d’accélérer les réformes hardies engagées dans le cadre du programme de renaissance Acte III. Le processus serait déjà déclenché avec la consultation des partis politiques de la majorité, plongés dans un branle-bas et des calculs politiques à n’en point finir.
Pas de sursis cette fois-ci, le remaniement profond du gouvernement interviendra dans les prochains jours. Différé depuis le réaménagement technique du Gouvernement qui a vu l’arrivée du MPN-Kishin Kassa de Ibrahim Yacouba en raison des conciliabules, concertations et lenteur au niveau des états-majors des partis politiques de la majorité qui trainaient à faire des propositions, le remaniement est imminent.
Le Président Mohamed Bazoum avait annoncé dès le début de son mandat qu’il attend des membres du gouvernement des résultats et qu’ils seraient régulièrement évalués.
Ce n’est donc pas une surprise s’il procède à un réaménagement de l’équipe gouvernementale, quand on sait que certains Ministres sont loin d’avoir atteints les résultats escomptés, s’ils ne se sont pas totalement plantés. Autre raison avancée dans les milieux du pouvoir, d’autres membres du gouvernement sont en porte à faux avec la bonne gouvernance si chère au Président de la République.
Des rapports de l’Inspection Générale de l’Etat, de la Cour des Comptes ou de la HALCIA et autres institutions de contrôle de gestion ont en effet relevé de nombreuses irrégularités dans la gestion de certains ministères dont certains sont cités dans des dossiers devant la justice. Ces membres du gouvernement qui font tâche d’huile à l’ensemble de l’équipe gouvernementale et au-delà à tout le régime seraient certainement dans la ligne de mire du changement.
Le troisième argument cité dans la perspective de ce remaniement est que certaines formations politiques souhaitent procéder à des remplacements de leurs éléments dans l’actuelle équipe gouvernementale.
C’est sur fond de l’imminence de ce remaniement que certains membres du gouvernement, pour se donner des résultats tangibles, se lancent des missions, sillonnant les campagnes, rabrouant les directeurs régionaux pour se rendre visibles s’ils ne se font pas des publicités dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Quoiqu’il en soit, l’équipe gouvernementale sera radicalement changée, selon les informations en notre possession.
Des ministères stratégiques vont changer de mains. Aucun ministre n’a la garantie formelle de sauver son poste ou son portefeuille à l’étape actuelle des choses. Les consultations se multiplient au niveau des états-majors des partis politiques de la majorité et les CV commencent à s’entasser dans une atmosphère de capharnaüm.
L’un dans l’autre, le souci serait de donner un nouveau souffle à l’équipe gouvernementale en apportant les corrections nécessaires pour rendre l’action gouvernementale plus efficace.
Comme d’habitude, à chaque fois qu’on est à la veille d’un remaniement, les conciliabules prennent trop de temps pour trouver des équilibres politiques et stratégiques indispensables à la cohésion de la majorité.
Adoum Boulkassoum