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Ibrahim Moussa Illagamo

Ibrahim Moussa Illagamo

STANFORD – Le président iranien Ebrahim Raisi, décédé dans un accident d’hélicoptère le 19 mai, était un homme sans importance occupant un poste insignifiant. Le pouvoir absolu en Iran n'appartient pas au président mais au guide suprême Ali Khamenei et au Corps des Gardiens de la révolution iraniens, la force prétorienne qui contrôle, voire incarne, l'appareil répressif du régime islamique. Le CGRI est également un poids lourd économique qui contrôle les sommets de l’économie du pays.

En plus d'être incompétent, Raïssi était connu pour son rôle dans les exécutions sommaires de plus de 4 000 prisonniers politiques en 1988. Il y a quelques années, lors d'une discussion ouverte sur cet épisode infâme en Iran, Raïssi a eu la témérité de suggérer qu'il mérite un prix des droits de l'homme pour avoir purifié le monde de l'influence corruptrice de ceux qu'il a condamnés à mort. Et un éminent orateur lors des funérailles de Raïssi a « promis » que son « œuvre meurtrière des années 1980 » se poursuivrait sans relâche.

Il y a moins de trois ans, Raïssi était nominalement « élu » à la présidence lors de l'élection la plus truquée de l'histoire des élections truquées de la République islamique. En éliminant tous les autres candidats vaguement viables, Khamenei a pratiquement nommé Raïssi à ce poste.

La présidence iranienne est une fonction vide de sens, si ce n’est sa proximité avec le trône de Khamenei. C’est important, car le spectre de la succession hante la politique iranienne depuis que l’octogénaire Khamenei a reçu un diagnostic de cancer . Deviner quel chemin pour succéder à Khamenei est tracé lors d’une élection et quel concurrent gênant est éliminé est devenu une sorte de jeu de société en Iran.

Compte tenu de l’ascension de Raïssi du statut de juge mineur, bien que meurtrier, à celui de chef du pouvoir judiciaire, puis de la présidence, beaucoup ont supposé qu’il était en train d’être préparé pour devenir le prochain guide suprême. Maintenant que Raïssi est mort, certains parlent d’une crise de succession. En fait, sa mort a déclenché une véritable crise de légitimité pour le régime.

Étant donné l'image grandiose que Khamenei se fait de son propre génie intellectuel et sa conviction qu'il est la voix de Dieu sur Terre (suggérant même une fois qu'un de ses sermons était en fait celui d'Allah), et étant donné l'intellect notoirement faible de Raïssi, il est difficile de croire que Raïssi ait jamais pu un concurrent, du moins dans la vision affirmée de Khamenei. Malgré des preuves accablantes selon lesquelles le successeur choisi par Khamenei est l’un de ses fils – le mystérieux Mojtaba, qui a longtemps plané dans l’ombre – certains experts occidentaux soulignent l’aversion de Khamenei pour le régime héréditaire comme une preuve qu’il ne veut pas que son fils lui succède.

Mais une telle hypothèse va à l’encontre du comportement de Khamenei et du dogme chiite. Khamenei, qui, par décret ou par la loi, offre des opinions sur pratiquement toutes les facettes de la politique, de la politique, de la culture et de la littérature, et dont les paroles sont déclarées par ses partisans comme étant Fasl-il-Khitab – « la fin de la discussion » – pourrait simplement déclarer que son mon fils n'est pas candidat pour lui succéder. Il n’a rien fait de tel. De plus, Reuters rapporte que des « sources proches du dossier » ont déclaré que l'Assemblée des experts, un organe délibérant qui supervise le Guide suprême, avait éliminé le nom de Raïssi de la liste des candidats il y a six mois.

De même, c'est un principe central de la foi chiite que le prophète Mahomet a désigné son gendre, Ali, comme son successeur, et que les descendants directs mâles de ce même Ali sont, en tant qu'Imams, les seuls dirigeants légitimes du pays. les fidèles chiites. La propre accession de Khamenei au rôle de Guide suprême a suivi la même tradition. Même s'il ne possédait manifestement aucune des qualifications constitutionnelles requises pour ce rôle, il a été déclaré successeur de l'ayatollah Ruhollah Khomeini, le fondateur du régime, sur la base des affirmations fragiles du président de l'époque, Ali Akbar Hashemi Rafsandjani – le deuxième homme le plus puissant après Khomeini récemment décédé – que quelqu'un avait entendu Khomeini dire que Khamenei était son digne successeur.

À l’époque, la constitution iranienne stipulait que le guide suprême devait être le principal ayatollah du monde chiite. Khamenei n’était qu’un religieux mineur. Finalement, après sa nomination à ce poste, la constitution a été amendée pour correspondre aux maigres qualifications de Khamenei. Peu à peu, Khamenei, à la consternation de certains des plus hauts ayatollahs, a assumé le rôle d’ayatollah. Mais Khamenei n'est pas un prophète, et l'Iran d'aujourd'hui n'est pas non plus comparable à la société arabe d'il y a 1 400 ans, et il n'y a donc aucune garantie que Khamenei puisse réaliser son plan, ou, même s'il le faisait, que Mojtaba puisse naviguer sur le navire paralysé de l'État vers la stabilité.

La crise de légitimité touche une partie importante et croissante de la société iranienne. Le mouvement de protestation Femmes, Vie, Liberté est la manifestation la plus récente de résistance à ce que de nombreux Iraniens considèrent comme un régime corrompu, anachronique, incompétent, misogyne et despotique. Des sondages fiables – certains menés par le régime, d’autres par le GAMAAN, basé aux Pays-Bas – indiquent que moins de 20 % de la population souhaite que le statu quo perdure.

Un indicateur plus frappant de cette crise de légitimité est que, malgré les affirmations du régime, peu d’Iraniens – à l’intérieur et à l’extérieur du pays – pleurent véritablement la mort de Raïssi. Alors qu'un grand nombre de personnes en Iran, sur les réseaux sociaux et dans la diaspora, ont célébré la mort de Raïssi, d'autres ont regretté qu'il n'ait pas vécu assez longtemps pour être jugé pour ses crimes, et d'autres encore ont souligné l'incapacité du régime à protéger ses principaux agents.

Un autre signe de la crise interne du régime est qu'aucun des trois ex-présidents iraniens encore en vie n'a été autorisé à participer aux funérailles. Ce qui est encore plus remarquable, c’est que tous les anciens présidents, à l’exception de Khamenei (qui était président sous Khomeini), sont morts en exil, ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances suspectes. Ceux qui sont encore en vie ont été considérés comme des ennemis virtuels de l’État.

Pendant ce temps, le pays continue de souffrir d’ une inflation à deux chiffres et de taux de chômage élevés ; la valeur de sa monnaie est en chute libre ; et les élites instruites, le capital et un grand nombre de travailleurs qualifiés quittent le pays . Une grande partie de la communauté internationale, soit mal informée sur l'Iran, soit, plus probablement, pariant sur les gains à court terme d'une accommodation avec le régime en adhérant au décorum diplomatique, a présenté ses condoléances pour le décès d'un homme dont l'Ayatollah Montazeri, jusqu'en 1988 le successeur désigné. à Khomeiny, qualifié de « criminel ».

Le régime redouble de despotisme et lance des avertissements inquiétants quant à sa capacité à produire une bombe nucléaire . Une fois que Khamenei aura quitté la scène, le CGRI sera l’ultime intermédiaire du pouvoir, et Mojtaba sera probablement leur guide suprême préféré.

Ironiquement, certains partisans de Mojtaba, manifestement conscients de la nature de la crise, suggèrent qu'il sera un réformateur semblable au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, désireux et capable de tirer le pays du bord du gouffre. Bien que cela soit peu probable, la résilience des femmes iraniennes dans leur lutte pour la démocratie est un rayon de lumière. À court terme, cependant, l’instabilité semble inévitable et, comme d’habitude, quoi qu’il arrive en Iran, cela ne durera pas.


Abbas Milani est directeur du programme d'études iraniennes à l'université de Stanford et chercheur à la Hoover Institution.

Droit d’auteur : Syndicat du projet, 2024.
www.project-syndicate.org

Née en 1978, Charifatou Antoine Gnacadja est une figure qui incarne la richesse d’un monde multiculturel. Sa vie, marquée par la diversité et l’adversité, est une source d’inspiration. Veuve et mère de trois enfants, Charifatou a su transformer les épreuves de la vie en une force motrice pour sa passion : la cuisine.

Diplômée en gestion commerciale, elle a su allier son savoir-faire en affaires avec son amour pour les saveurs authentiques, créant ainsi un pont entre le monde des chiffres et celui des arômes. Son engagement ne s’arrête pas là ; elle est également une figure active dans le monde associatif et les ONG, contribuant à des causes qui lui tiennent à cœur.

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La passion culinaire de Charifatou l’a poussée à franchir un pas audacieux : la création d’un label de cuisine qui porte son empreinte unique. Ce label n’est pas seulement un gage de qualité, mais aussi le reflet de son engagement envers la gastronomie nigérienne.

Auteure de deux ouvrages sur la cuisine, Charifatou partage son savoir et son expérience, offrant aux lecteurs un voyage gustatif à travers les pages. Ses livres sont plus qu’une collection de recettes ; ils sont le témoignage d’une vie dédiée à l’art culinaire.

Charifatou Antoine Gnacadja est sans doute une dame battante, une passionnée de la cuisine qui a su marier tradition et innovation. Son histoire est celle d’une femme qui, malgré les défis, continue de nourrir son rêve et d’enchanter nos palais.

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Niamey, Niger

Un exercice militaire « d’envergure », regroupant les armées du Niger, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Togo est en cours depuis le début de la semaine dans l’ouest du Niger, proche du Mali, a annoncé dimanche le ministère nigérien de la Défense.

Dans cette zone, où sévissent les groupes jihadistes, un « exercice national d’envergure est en cours au centre de formation des forces spéciales » à Tillia, depuis lundi, indique le ministère dans un communiqué.

Cet exercice qui est le fruit d’un « partenariat militaire entre le Niger et des pays amis tels que le Mali, le Burkina Faso, le Togo et le Tchad », comprend « des manœuvres tactiques » et « des initiatives visant à renforcer les liens avec les populations locales », souligne le ministère.

Il s’agit des premières manoeuvres militaires conjointes du genre entre les cinq pays, tous confrontés à divers degrés à des violences jihadistes.

Le Togo fait partie des pays ouest-africains ayant adopté un ton plus conciliant avec les régimes militaires arrivés au pouvoir par des coups d’Etat au Mali, au Burkina et au Niger.

Ces trois pays ont quitté en début d’année la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour former leur propre organisation, baptisée Alliance des Etats du Sahel (AES) et ont annoncé en mars la création d’une Force militaire conjointe antijihadiste.

Tournant le dos à leurs partenaires traditionnels, en particulier l’ancienne puissance coloniale française, ils ont raffermi leurs liens avec la Russie notamment.

Cet exercice qui prendra fin le 3 juin, est initié « dans le souci de renforcer les capacités opérationnelles » et « la résilience des forces armées de l’AES face à toutes menaces potentielles », explique le ministère.

Le Centre d’entraînement de ses forces spéciales de Tillia, qui abrite l’exercice, a été financé par l’Allemagne et est opérationnel depuis juillet 2021 près de la frontière du Mali, théâtre d’attaques récurrentes et meurtrières de jihadistes affiliés au groupe Etat islamique et à Al-Qaïda.

C’est dans cette même région de Tillia que 141 civils avaient été massacrés le 21 mars 2021 par des jihadistes présumés dans plusieurs attaques contre plusieurs villages.

En septembre 2022, les Etats-Unis ont doté le Centre de Tillia d’équipements militaires d’un coût de 13 millions de dollars (plus de 8,5 milliards FCFA) composés essentiellement de plusieurs types de véhicules dont des blindés.

Depuis, le Niger, où un régime militaire a pris le pouvoir en juillet 2023, a dénoncé les accords militaires avec Washington et exigé le départ des troupes de son sol avant le 15 septembre.

AIB Avec AFP

WASHINGTON, DC – Malgré les discours ambitieux sur « l’essor de l’Afrique », le continent n’a pas encore atteint la prospérité que l’on retrouve de plus en plus dans de vastes régions d’Asie et dans de nombreuses autres régions du monde. Pour parvenir à une prospérité véritable et inclusive (au-delà de la croissance globale du PIB), l’Afrique a besoin de performances commerciales plus solides, sans lesquelles aucun pays ni aucun continent n’a sorti sa population de la pauvreté. Pourtant, la part de l’Afrique dans le commerce mondial est depuis longtemps bloquée aux alentours de 3 % .

Plutôt que de continuer à dépendre du « commerce mondial » avec les économies industrielles avancées – un modèle qui l’a maintenue dans la pauvreté et sous-développée au cours des six dernières décennies – l’Afrique doit développer son commerce intra-régional. Nous pouvons considérer cela comme la deuxième décolonisation de l’Afrique. Il s’agit d’une première étape nécessaire pour donner au continent les moyens de s’engager dans l’économie mondiale selon ses propres conditions. La manière dont l’Afrique fait du commerce et ce qu’elle échange déterminera si elle pourra échapper à la pauvreté et à quelle vitesse.

La majeure partie de ce que nous appelons le commerce mondial est en fait régionale. Les continents qui ont prospéré grâce au commerce l’ont fait grâce au commerce avec eux-mêmes. Près de 70 % de tous les échanges commerciaux des pays européens restent en Europe, tout comme 60 % de tous les échanges commerciaux asiatiques et 40 % du commerce nord-américain. En revanche, seulement 13 % de l’ensemble du commerce africain est intra-africain.

De plus, les pays africains exportent principalement des matières premières – soit des ressources naturelles, soit des produits agricoles – vers leurs partenaires commerciaux d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord, d’où ils importent ensuite de grandes quantités de produits finis à valeur ajoutée. Il s’agit souvent de produits plus chers et plus sophistiqués fabriqués à partir des mêmes matières premières. Les exemples incluent l’essence raffinée à partir de pétrole brut, le chocolat à partir de cacao, les bijoux à partir de diamants bruts et d’or, et les téléphones portables fabriqués avec du cobalt et du coltan.

Au cours des dernières décennies, le commerce mondial a sorti quelque 1,5 milliard de personnes de la pauvreté dans le monde. Mais avec des termes de l’échange aussi désavantageux, il n’est pas étonnant que l’Afrique ait été largement absente de cette histoire.

Mais la position de l’Afrique est également compliquée par deux autres réalités. Premièrement, les pays industrialisés ont érigé des barrières protectionnistes non seulement contre les produits à valeur ajoutée en provenance d’Afrique, mais aussi de plus en plus les uns contre les autres. Deuxièmement, plus de 70 % du commerce mondial concerne les « chaînes de valeur » manufacturières – les composants manufacturés des produits finaux – alors que l’agriculture, dans laquelle l’Afrique fait principalement du commerce, représente moins de 10 % .

Depuis l’échec des négociations du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce visant à élargir l’accès aux marchés pour les produits agricoles africains, la réponse est de stimuler le commerce régional. Compte tenu des volumes importants de commerce informel non déclaré de produits de base dans plusieurs sous-régions du continent, l’Afrique peut se concentrer sur la construction de ses propres chaînes de valeur régionales.

Ce pivot nécessaire est déjà en cours. En 2018-2019, les gouvernements africains ont formé un bloc commercial régional par le biais de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui s’appuie sur les institutions régionales existantes telles que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Avec 47 des 55 pays africains ayant ratifié le traité de la ZLECAf, l’accord établit ce qui est potentiellement la plus grande zone de libre-échange au monde, comprenant 1,3 milliard de personnes.

La ZLECAf vise à supprimer les barrières tarifaires entre les pays africains et à créer un marché unique pour les biens et services. La Banque mondiale prévoit que, si elle est pleinement mise en œuvre, elle pourrait sortir 50 millions d’Africains de l’extrême pauvreté d’ici 2035 et augmenter les revenus de 9 % (571 milliards de dollars).

Mais le chemin vers la mise en œuvre passe par le secteur privé, et trois obstacles se démarquent. Premièrement, certains craignent que la suppression des droits de douane ne crée un manque à gagner pour les gouvernements africains. Deuxièmement, la convertibilité des monnaies en l’absence d’une monnaie mondiale comme le dollar américain ou l’euro reste un défi. Et troisièmement, de nombreux obstacles à la conduite des affaires dans et entre les pays africains demeurent.

Heureusement, Afreximbank, la banque multilatérale de financement du commerce du continent, est intervenue pour combler l’écart de revenus avec la création d’un Fonds d’ajustement de la ZLECAf, et elle a créé un nouveau système de paiement pour régler le commerce intra-africain en monnaie locale.

Reste le problème d’environnements commerciaux hostiles, marqués par la corruption, des systèmes portuaires et logistiques inefficaces, des régimes fiscaux multiples, des droits de propriété faibles et l’insécurité dans les régions frappées par le terrorisme et l’extrémisme. Pour résoudre ces problèmes, des coalitions du secteur privé, telles que le Sommet africain du secteur privé et la Chambre panafricaine de commerce et d’industrie, ont fait pression sur les gouvernements africains pour qu’ils adoptent une déclaration des droits du secteur privé. Cela contribuerait à « garantir un climat d’investissement prévisible et propice en Afrique », créant ainsi les conditions propices à la croissance du commerce intra-régional.

Seuls les Africains peuvent créer la prospérité africaine. Le chemin vers la richesse sur le continent n’est peut-être pas toujours facile, mais au moins il est clairement balisé. Cela passe par le commerce régional, un changement structurel des matières premières vers des produits à valeur ajoutée et un effort concerté pour éliminer les obstacles aux affaires.

Kingsley Moghalu, ancien gouverneur adjoint de la Banque centrale du Nigeria, est président du conseil d’administration du Sommet du secteur privé en Afrique et président de l’Institut pour la gouvernance et la transformation économique.

Droit d’auteur : Syndicat du projet, 2024.
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Après le Mali où les participants au dialogue inter malien ont proposé un bonus de  2 à 5 ans au colonel Assimi Goïta, c’est au tour du Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré d’emboiter le pas à son voisin malien.   

C’est à l’issue des assises censées durer 48 heures mais qui ont finalement pris fin en une journée que la durée de la transition a été prolongée de cinq (5) ans au Burkina Faso. La mesure prendra effet à partir du 02 juillet 2024.

En plus de cette sentence qui est loin d’être une surprise au niveau de l’opinion publique burkinabé voire sahélienne, plusieurs autres propositions ont été faites par les participants des assises nationales qui se sont expressément tenues le samedi 25 mai 2024 au centre des conférences de Ouaga 2000.

Dans la foulée des propositions faites figurent la prorogation de la durée de la transition ainsi que l’éligibilité  du Chef de l’Etat et d’autres responsables aux prochaines échéances électorales. Le capitaine Ibrahim Traoré passe du Président de la Transition à Président du Faso. Une appellation qui donne plus de légitimité à celui qui a renversé le lieutenant Damida en septembre 2022.  

Mieux, le Président de la transition burkinabé est désormais éligible à l’élection présidentielle post transition, ce qui lui permettra de tronquer l’uniforme militaire par une tenue civile. Cette récompense s’il en est une, a touché également le Président de l’assemblée de  transition et le Premier Ministre qui pourront eux-aussi se présenter à l’élection présidentielle.

L’autre nouveauté, le choix des membres du gouvernement et des députés qui se fera désormais  sur la base du patriotisme. Et pour tout couronner avec ces décisions que certains observateurs considèrent comme taillées sur mesure, 12 personnes vont désormais représenter les partis politiques à l’Assemblée nationale. 

Transitions militaires de plus en plus longues en Afrique de l’Ouest    

Ne  dépassant jadis un (1) an, les transitions militaires en Afrique de l’Ouest deviennent de plus en plus longues, ces dernières années.

Les cas les plus illustratifs sont le Mali et le Burkina Faso. Le premier qui vit sous une transition depuis août 2020 sera sous  la même transition jusqu’en 2029 au plus tard avec la prolongation de 5 ans proposée par les participants du dialogue inter malien.

Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré va se tailler un septennat avec les 5 ans que viennent de lui accorder les assises nationales du 25 mai 2024.

En Guinée, la situation est loin d’être différente. Arrivé au pouvoir en septembre 2021, le général Mamady Doumbouya n’est toujours pas prêt à passer le témoin à un successeur. L’organisation des élections pour le retour à la démocratie n’est pas encore à l’ordre du jour.

Après trois (3) ans de magistère, et à l’approche du délai arrêté d’un commun accord avec la CEDEAO, le général Mamady Doumbouya par la voix du tout nouveau Premier Ministre Amadou Oury Ba, a laissé entendre qu’il faut encore plus de temps pour la transition afin qu’elle puisse achever certaines réformes et chantiers.

En analysant ces propos, une prolongation est aussi dans le pipeline en Guinée, où, des partis politiques et structures de la société civile commencent à exiger des pouvoirs publics l’organisation des élections générales au plus tard en 2025.

Le Niger qui est à son 5ème coup d’Etat et où les transitions militaires ont été de tout temps les plus courtes possibles, l’actuel président de la transition, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a annoncé aux premières heures du coup d’Etat, une transition n’excédant pas trois (3) ans. Là aussi, ça sera l’une des transitions les plus longues dans un pays où les militaires ont l’habitude de remettre le pouvoir aux civils après seulement 9 mois voire tout au plus un (1) an de transition.

Aux grands maux, les grands rémèdes

Pour plusieurs observateurs, les durées de transitions militaires s’accommodent au contexte mais aussi aux raisons qui conduisent à l’irruption de l’armée dans l’arène politique en Afrique de l’Ouest.

Si par le passé, les coups d’Etat intervenaient en Afrique de l’Ouest suite aux crises institutionnelles, donc une situation spontanée qui nécessite juste un temps record pour toiletter les textes et revenir très vite à l’ordre constitutionnel normal, les choses semblent être différentes ces dernières années surtout au Sahel, où, l’insécurité a conduit les militaires à prendre le pouvoir.

Mali, Burkina Faso et Niger, les dirigeants des transitions dans ces pays estiment ne pas pouvoir pacifier les pays dans un délai trop court surtout que l’insécurité a duré au moins une décennie dans chacun de ces 3 pays.

Ce qui est loin d’être le cas pour la Guinée où le coup d’Etat est intervenu suite à une situation politique très tendue née de la volonté du président renversé le professeur Alpha Condé de briguer un 3ème mandat anticonstitutionnel. Après le Mali et le Burkina Faso, les regards sont désormais tournés vers la Guinée et le Niger qui sont aussi sous des régimes de transition.

Ibrahim Moussa    

Après la région de Zinder où il a lancé officiellement les travaux de réhabilitation du périmètre irrigué public de Kassama, le jeudi 23 mai 2024, le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, Colonel Mahaman Elhadj Ousmane poursuit son périple à travers le Niger.

L’étape de Maradi, la 4ème  à l’espace de deux (2) mois, prouve à suffisance, l’engagement et la détermination du Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage à respecter à la lettre, les instructions du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP)  Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, pour la mise en œuvre du Programme Grande Irrigation (PGI) à travers le pays.

Samedi 25 mai 2024, accompagné du gouverneur de la région de Maradi, le contrôleur général de police Issoufou Mamane et plusieurs cadres de son département ministériel, Colonel Mahaman Elhadj Ousmane a mis cap sur le village de Djambali, localité située dans le département de Madarounfa.  Comme pour les étapes précédentes, le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage est venu donner du sourire aux lèvres des populations en  lançant officiellement dans un premier temps, les travaux de réhabilitation du périmètre de Djambali. Réalisé en 2018, ce périmètre n’a malheureusement jamais fonctionné pour diverses raisons dont entre autres : le débordement du Goulbi de Maradi et aussi le dysfonctionnement de certains ouvrages hydrauliques tels que les forages, les réseaux d’irrigation et de drainage. Des dysfonctionnements auxquels le Ministre compte apporter des solutions car il a d’ores et déjà instruit les services compétents pour qu’ils  solutionnent le  problème.

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 L’autre bonne nouvelle, ce qu’il a annoncé à la population du département de Madarounfa voire même de la région de Maradi, la réalisation de l’aménagement d’un nouveau périmètre irrigué de 400 hectares. Le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a évoqué la place qu’occupe le Programme Grande Irrigation au niveau du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et aussi  l’importance de celui-ci pour le pays.

« La souveraineté alimentaire est aujourd’hui une préoccupation majeure du Général de Brigade Abdourahamane Tiani, Président du CNSP, Chef de l’Etat, qui a instruit le gouvernement de mettre en œuvre toutes les stratégies nécessaires pour y parvenir dans un court terme », a-t-il indiqué.

A cet effet, le ministère de l’agriculture et de l’élevage a orienté toutes les stratégies vers la transformation et la modernisation du monde rural avec une réelle intégration du machinisme agricole et le recours systématique aux engrais organiques et chimiques dont la disponibilité substantiellement accrue, a, souligné Colonel Mahaman Elhadj Ousmane.

La réhabilitation du périmètre de Djambali qui sera suivie de la réalisation très prochaine de l’aménagement d’un nouveau périmètre de 400 hectares et bien d’autres qui suivront vont, sans nul doute, créer les conditions de la remise au travail des populations toute l’année et par voie de conséquence améliorer les revenus et les conditions de vie des ménages ruraux, a ajouté le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage.

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D’un coût global de 1 202 266 600 FCFA, les travaux de réhabilitation du périmètre de Djambali qui seront exécutés par l’Office National des Aménagements Hydro-agricoles (ONAHA) comprendront entre autres : la réhabilitation d’une digue de protection contre les eaux du Goulbi de Maradi ; La réhabilitation de tous les forages existants au nombre de 28 ; La réhabilitation de 20 nouveaux forages ; La remise en état des électropompes ou leur renouvellement ; La réhabilitation du réseau électrique ; La réhabilitation du réseau d’irrigation ; La réhabilitation du réseau des pistes de desserte ; La réhabilitation du réseau de drainage et l’aménagement parcellaire de 141 hectares.

Le ministre de l’agriculture et de l’élevage d’attirer l’attention du personnel de l’ONAHA et celui du génie rural pour le respect scrupuleux du planning établi dans le cadre de l’exécution des travaux  qui doivent être de qualité. Il a par la même occasion exhorté les bénéficiaires de s’approprier ces infrastructures qui seront réalisées aux grands frais de l’Etat, une fois achevées à travers leur mise en valeur.

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En marge des travaux de réhabilitation du périmètre de Djambali, la délégation ministérielle a fait une escale au niveau des berges du Lac Madarounfa, où elle a constaté le rétrécissement de ce cours d’eau permanent. Sur le champ, le Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage a donné des instructions fermes aux services concernés pour mettre en place un comité pluridisciplinaire qui va certainement réaliser une étude détaillée sur la réhabilitation du Lac de Madarounfa.  

Pour rappel, sur le plan national, le Programme Grande Irrigation (PGI) envisage la réhabilitation de 3700 hectares de périmètres existants et l’aménagement de 21.200 ha de nouveaux périmètres. Au total, 39700 hectares de périmètres irrigués publics seront mises en œuvre, ce qui garantira la couverture d’au moins la moitié des besoins céréalières de base du pays.  

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Ibrahim Moussa  

Depuis les évènements du 26 juillet 2023, Bazoum et son clan ont choisi pour cible le président Issoufou Mahamadou à travers une communication débridée aux allures de la tactique de la terre brûlée.

Dans un premier temps, on leur a accordé le bénéfice du doute en considérant qu’ils étaient perdus, totalement déboussolés en raison du coup de l’émotion et de leur situation d’exil et déprime. Ce qui pourrait expliquer une certaine pérégrination et certains délires. Malheureusement on constate au fil des jours que tout est planifié, soigneusement préparé avec l’objectif ultime de détruire le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme et surtout l’ancien président de la République Issoufou Mahamadou.

Suite à la chute de leur héros, le combat des partisans de Bazoum est tantôt orienté contre Issoufou Mamadou, tantôt contre le président du CNSP, le Général Abdourahamane Tiani pour convenance personnelle disaient- ils

Aujourd’hui, la communication des pro Bazoum s’est systématiquement enlisée et a pris la forme d’un acharnement sur la personne de Issoufou Mahamadou. Les animateurs de cette communication ou campagne de démolition ont utilisé tous les termes insultants et haineux pour qualifier celui par lequel le même Mohamed Bazoum est devenu un jour de l’année 2021 Président de la République du Niger

Mais avant de franchir les escaliers de la présidence, l’accomplissement de Mohamed Bazoum n’a pas été une promenade de santé. Jamais candidature n’a été combattue et détestée au Niger comme la sienne. Mais Issoufou Mahamadou s’est déployée sur toute la ligne en vue de sa consécration. Contre vents et marées, il a fait de lui d’abord président du PNDS. Il a suffi que Issoufou Mahamadou donne les consignes et sa volonté fut ! Bazoum a été plébiscité par la totalité des délégués au congrès du Parti en 2019. Par la suite, Issoufou Mahamadou fera de son ami d’une trentaine d’années candidat aux élections présidentielles contre l’avis du CEN. L’on se rappelle de toutes les péripéties qu’a connue cette candidature insolite à l’intérieur de son parti d’abord et au niveau des alliés du PNDS et du public de façon générale. Même la nationalité d’origine de Bazoum a été contestée et rejetée par plusieurs candidats qui ont saisi du reste la Cour Constitutionnelle à ce sujet. Là aussi, Issoufou Mahamadou est resté debout à ses côtés jusqu’à la validation de sa candidature.

Après, cette phase il l’a tiré comme un gamin pour le présenter comme son Homme de confiance aux masses laborieuses, en parcourant villages et hameaux afin demander aux nigériens de lui accorder leurs suffrages.

Voilà brièvement comment l’homme qui a été déchu le 26 juillet 2023 a eu sa couronne. Voilà comment Bazoum a gaspillé le travail de titan opéré par Issoufou Mahamadou

Plus grave, les partisans de Bazoum oublient apparemment cette page importante de l’Histoire et s’acharnent activement à vilipender et à ternir l’image de leur bienfaiteur.

Au début de la cabale mensongère contre Issoufou Mahamadou beaucoup de leurs amis du PNDS n’avaient pas réagi, privilégiant la cohésion et l’unité qui ont été toujours le socle du parti. Il a fallu que les communicateurs poussent le bouchon loin en s’en prenant, de la façon la plus vulgaire et la plus insultante, y compris en faisant recours à des enfants, à Issoufou Mahamadou qui a toujours incarné le parti et ses valeurs et qui plus que jamais est un guide, ici et ailleurs, pour qu’ils créent un sentiment de révolte, de répugnance à la limite de l’intolérable.

Le désamour qu’ils ont créé au sein du PNDS et la rage qu’ils nourrissent à l’endroit de Issoufou Mahamadou a fait sortir plusieurs militants de leurs réserves qui non seulement rappellent aux parvenus du PNDS qui est Issoufou Mahamadou mais aussi redressent l’Histoire du parti déformée à dessein par la bande de Bazoum qui n’a cure du PNDS et de ses responsables.

A vrai dire, ces attaques absurdes thuriféraires de Bazoum contre Issoufou Mahamadou se sont intensifiées à l’approche de la date de l’examen par la Cour d’État de la demande de levée d’immunité de Bazoum introduite par les autorités de transition, l’objectif étant encore de mêler le président Issoufou, leur bouc-émissaire, à une procédure qui ne le regarde ni de près ni de loin et face à laquelle il ne peut rien.

Il faut dire que cette communication des pro-Bazoum est totalement absurde et contre-productive, car elle isole davantage leur patron et radicalisent le peu de gens qui ont encore de la sympathie et de la compassion à l’égard de l’homme qui n’a pas hésité à accuser à tort son ami de plus de trente ans d’être le commanditaire de sa chute. Une ignominie qui ne lui a apporté qu’antipathie et déshonneur dans les rangs du parti et au sein de l’opinion nationale.

C’est à se demander ce que rapporte cette communication au président déchu. Ce qui est sûr, les proches de Bazoum qui du reste ont été en grande partie responsable de sa chute perdent leur temps à vilipender Issoufou Mahamadou.

A défaut de changer de fusils d’épaule, ils doivent évaluer les résultats de leurs multiples offensives médiatiques et en tirer les conséquences.

Adoum Boulkassoum

Les organisations de la société civile qui estiment que sans elles, le CNSP n’est rien étaient au palais de la présidence le samedi dernier. Elles ont été reçu, en audience, indique-ton par le Président du CNSP, Chef de l’État, le général de Brigade Abdourahamane Tiani. Cette rencontre intervient après la déculottée infligée à ces organisations, par le Colonel Ibro Amadou Bacharou lors d’un meeting après la place de la concertation. A cette occasion, le Colonel Ibro n’a pas mâché ses mots pour indiquer que le CNSP n’a d’ordre ou de directive à recevoir de personne et que celui qui veut accompagner et soutenir le CNSP n’a aucune condition à poser.

L’intervention de Ibro à cette tribune avait sonné comme une gifle pour le Front Patriotique qui s’est senti directement visé.

En disgrâce depuis lors et réduits à de petits messages sur les réseaux sociaux, les membres du Front Patriotique hésitaient entre le retour ou le divorce. Finalement la rencontre du Palais présidentiel du samedi 18 mai 2024, une audience soigneusement arrangée à laquelle n’ont pas été conviées d’autres structures de la société civile aussi représentatives et soutenant la transition, a été pour eux une sorte de réhabilitation. Ils exultaient tous de joie à l’idée d’être incontournables. Mais au finish, ils ont compris qu’ils doivent prendre leur mal en patience.

Toutefois en analysant les échanges que les responsables de ces organisations ont eus avec le Général Tiani, l’on se rend compte qu’ils sont loin de retrouver la place primordiale qui était la leur aux premiers jours du coup d’état quand ils dictaient la conduite à tenir.

Face aux questions abordées qui portaient essentiellement sur la défense et sécuritaire, l’éducation, l’énergie et la sécurité alimentaire, le Général Tiani a relevé les efforts fournis par les autorités de transition dans l’élan de souveraineté et de patriotisme qui marque la marche de la transition.

Devant les préoccupations exprimées par certains acteurs, le Général Tiani n’a pas cédé aux polémiques stériles et aux sujets périphériques. Le Chef de l’État est resté sur sa volonté de refondation sincère, laissant ses interlocuteurs dubitatifs et sur leur soif.

Finalement contrairement à ce qu’ils ont pensé, les acteurs de la société civile hôtes du Palais le samedi 18 mai 2024, majoritairement proches du MODEN-Lumana n’ont plus le vent en poupe. Ils ont compris que le coup d’état du 26 juillet 2023 n’était pas fait pour eux ou pour propulser x o y au pouvoir ou pour régler des comptes aux responsables du régime déchu tel qu’ils le souhaitaient.

Dans les réponses que le président Tiani leur a données, ils ont compris qu’il n’a d’autre ambition que de se concentrer sur des questions d’intérêt national, loin de leurs idées tordues de travailler à promouvoir politiquement quelqu’un.

L’autorité morale du MODEN Lumana, Hama Amadou, a dû comprendre que dès les premiers mois de la transition, celle-ci n’était pas dans leur jeu et ses responsables ne sauraient être manipulables. Face à cette réalité, il s’est éloigné vers la côte laissant ses lieutenants de la société civile dans leurs intrigues et attend la levée de la suspension des activités des partis politiques pour rejoindre ses troupes. Des troupes qui ont atteint les limites de leurs manœuvres politiques et qui doivent encore prendre leur mal en patience.

Adoum Boulkassoum

Du 16 au 17 mai 2024, Niamey la capitale du Niger a accueilli la réunion des Ministres des Affaires Etrangères des États du Sahel (AES). La rencontre a enregistré la présence des Ministres des Affaires Etrangères du Mali M. Abdoulaye Diop, de son homologue du Burkina Faso M. Karamoko Jean Marie Traoré et le Ministre Bakary Yaou Sangaré de la République du Niger.

Après des réunions et autres consultations qui se sont déroulées à Ouagadougou et Bamako, c’est le tour de Niamey d’organiser l’une des importantes réunions dans le cadre de la mise en place effective des instances de l’Alliance des Etats du Sahel.

Un seul point était à l’ordre du jour des assises de Niamey à savoir : la finalisation des projets de textes relatifs à l’institutionnalisation et l’opérationnalisation de la Confédération « Alliance des Etats du Sahel » (AES).

A l’issue de cette rencontre de deux jours, les chefs de la diplomatie des trois (3) pays se sont félicités sur plusieurs points notamment, la création par les autorités nigériennes du Comité National chargé de l’opérationnalisation de la Confédération de l’AES, la proposition du Burkina Faso d’élaborer un ensemble des directives en vue d’une meilleure coordination de leurs actions diplomatiques, l’initiative malienne de conduire des réflexions en collaboration avec les autres pays, pour élaborer une stratégie de communication de l’AES.

Dans le cadre de l’opérationnalisation de la Confédération AES, les ministres ont convenu d’impliquer la diaspora à travers leurs missions diplomatiques à l’opérationnalisation de ladite confédération.

La réunion de Niamey a été sanctionnée par la finalisation de l’avant-projet du Traité portant création de la Confédération de l’AES, le projet de communiqué final et le projet de Règlement intérieur du Collège des Chefs d’État.

La rencontre des chefs de la diplomatie des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) a été précédée par celle des hauts fonctionnaires, le 16 Mai 2024 à Niamey. Cette réunion qui s’est tenue en prélude à la rencontre des Ministres des Affaires Étrangères, s’est naturellement penchée sur l’avant-projet du traité qui crée la confédération de l’AES.

La rencontre de Niamey qui s’est achevée le 17 mai 2024 a jeté les bases de la création de la confédération des États du Sahel. Pour rappel, c’est le 16 septembre 2023, que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES) à Bamako en république du Mali.

Les trois pays avaient annoncé leur retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en janvier 2024. A moins d’un an de sa création, l’Alliance des États du Sahel (AES) est en train de prendre son envol avec la mise en place progressive de ses instances de prise de décision.

 

Ibrahim Moussa

Après la dénonciation, avec effet immédiat, intervenue le 16 mars 2024, des accords de coopération militaire passés entre le Niger et les États Unis d’Amérique en 2012, les deux pays viennent de s’accorder sur les modalités du retrait des troupes américaines du Niger. L’entente répond ainsi au souhait exprimé par le Pentagone en mars 2024 de voir ‘’un retrait ordonné et responsable des forces américaines du Niger’’

Menées du 15 au 19 mai 2024 dans la plus grande discrétion les discussions se sont déroulées dans le respect mutuel, se sont félicitées les deux parties.

« Le désengagement des troupes américaines se terminera au plus tard le 15 septembre 2024 », annonce un communiqué conjoint en date du dimanche 19 mai 2024, sanctionnant la rencontre.

 

Les discussions ont été conduites dans le cadre d’une commission mixte de désengagement ‘’pour coordonner le retrait en bon ordre et en toute sécurité des forces américaines du Niger’’.

Côté Niger, la délégation du Ministère de la défense Nationale du Niger a été conduite par le Chef d’état-major de l’armée de terre, le Colonel-major Mamane Sani Kiaou et côté américain, la délégation était pilotée par le sous-secrétaire à la défense pour les opérations spéciales et les conflits de faible intensité, M. Christopher Maier, ainsi que par le Directeur du développement des forces conjointes au sein de l’état-major interarmées, le Général de corps d’armée aérienne Dagvin Anderson.

Dans le communiqué conjoint rendu public le dimanche 19 mai 2024, les deux délégations ont confirmé les garanties de protection et de sécurité aux forces américaines durant leur retrait. Le Ministère nigérien de la Défense et le Département de la Défense des États Unis ont également établi les procédures pour faciliter l’entrée et la sortie du personnel américain, y compris les autorisations de survol et d’atterrissage pour les vols militaires.

Pour rappel, le Conseil National pour la Sauvegarde la Patrie (CNSP), l’organe militaire dirigeant au Niger, avait dénoncé les accords de coopération portant sur la défense et la sécurité signé avec les États Unis et souhaité en mars 2024 le retrait des troupes militaires américaines du Niger. Cette décision du CNSP a été soutenue par des manifestations organisées par des Organisations de la Société Civile qui soutiennent les autorités de transition dans le combat pour la souveraineté un peu partout dans le pays pour mettre la pression sur le pays de l’Oncle Sam. Les États-Unis d’Amérique qui ont attendu vainement des éclaircissements sur la décision du CNSP ont finalement décidé d’annoncer le retrait ‘’retrait ordonné et responsable des forces américaines du Niger’’

Ce sont donc les modalités pratiques de ce retrait qui ont fait l’objet de discussions aboutissant au consensus du 19 mai 2024 dans lequel les deux parties ont rappelé les sacrifices communs consentis dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et se sont félicitées des efforts mutuels consentis dans la montée en puissance des forces armées nigériennes.

Enfin dans le communiqué conjoint signé par les deux parties, celles-ci se sont engagées à poursuivre la coopération dans les domaines d’intérêt communs. ‘’Le retrait des forces américaines du Niger n’entache en rien la poursuite des relations entre les États-Unis et le Niger dans le domaine du développement’’, conclut le communiqué qui précise que le Niger et les États-Unis s’engagent à un dialogue diplomatique continu pour définir l’avenir de leurs relations bilatérales.

Adoum Boulkassoum


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