La crise qui secoue le Syndicat National des Agents des Impôts (SNAI) n’a pas encore connu son épilogue. Au contraire, le SNAI continue à se donner en spectacle, du moins l’aile du doyen Moussa Oumarou qui fait feu de tout bois pour se maintenir à la tête de ce Syndicat qu’il a piloté durant vingt et un (21) ans et auquel il s’accroche alors qu’il est à un peu plus d’un an de la retraite. Après le congrès de Tahoua, le Secrétaire Général sortant a tenu encore un autre congrès plus spectaculaire et singulier, ce vendredi 30 septembre 2022. Des assises pratiquement tenues dans la rue en raison de l’expulsion des congressistes par la Police à laquelle a fait recours le nouveau Bureau Exécutif mis en place au congrès extraordinaire de Niamey qui revendique la légalité et la légitimité du SNAI. Chose curieuse aussi, au cours de ce congrès de la rue, contre toute éthique, il a été aperçu aux côtés des syndicalistes se proclamant ouvertement en guerre contre la Direction Générale des Impôts, un Directeur central. Une présence qui soulève de nombreuses interrogations dans les milieux des agents des impôts, surtout de l’aile rivale qui soupçonnait depuis des soutiens obscures à Moussa Oumarou.
Il faut dire, aussi bien au congrès de Tahoua qu’au congrès du 30 septembre de Niamey, le Secrétaire Général sortant, Moussa Oumarou n’a eu de cesse de pointer du doigt le Directeur Général des Impôts et les réformes hardies qu’il a entreprises pour moderniser les services des Impôts et ce, en dépit de la contribution du Ministère des Finances et de la DGI à l’organisation du congrès de Tahoua.
Ledit congrès a été un fiasco pour le Secrétaire Général sortant qui s’est aperçu qu’il n’avait aucune chance de se faire réélire faute d’une majorité confortable. Il se refugiera pour ce faire sur des dispositions de l’article 19 du règlement intérieur du syndicat obligeant les candidats à se faire enregistrer auprès des sections 30 jours avant le congrès et de les transmettre au Bureau Exécutif National. Moussa Oumarou parvient sur la base de ces dispositions qui n’ont jamais été respectées par le passé à faire reporter le congrès, face à la grogne des jeunes agents qui estimaient que l’heure du changement à la tête du SNAI a sonné. Ces jeunes agents considéraient que 20 ans ça suffit et ils refusent de donner mandat à un agent qui est à quelques pas de la retraite et qui du reste n’a pas répondu à leur attente relativement à la question de mise en position de stage à la fonction publique.
C’est dans cette atmosphère tendue que le congrès de Tahoua s’est dispersé. Et le 17 juillet 2022, un autre congrès extraordinaire s’est tenu à Niamey, estimant qu’il y’avait un vide à la tête du syndicat dont le bureau était largement en dépassement de mandat. Le congrès de Niamey du SNAI mettra en place un Bureau Exécutif National piloté par Falalou Abass Mouctari pour un mandat de trois ans. Face à cette situation, Moussa Oumarou et ses camarades attaquent non seulement au niveau du Conseil d’Etat mais aussi convoque en catimini le 30 septembre 2022 un autre congrès pour se maintenir à tout prix. Ce congrès tenu dans les conditions que l’on connait a été également une occasion pour Moussa Oumarou et ses camarades de déverser leur bile sur le Directeur Général des Impôts Mal Mahamane Ousmane et sur les réformes engagées par la DGI vouées aux gémonies alors qu’elles ont produit des résultats probants salués par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement à l’occasion de l’interview qu’il a accordée à la presse relativement au rapport de suivi de l’action Gouvernementale au titre du 1er semestre 2022.
Ce qui est sûr, pour le Secrétaire Général du SNAI Falalou
Abass Mouctari élu au congrès de Niamey, les assises du 30 septembre sont encore un non-événement et traduisent le désarroi dans lequel se trouvent ceux qui ont toujours caporalisé le syndicat et qui ne défendent que leurs intérêts égoïstes.
Le spectacle auquel Moussa Oumarou s’était livré est en tout cas pitoyable et beaucoup d’observateurs se demandaient pourquoi un tel entêtement ? Qu’est ce qui explique une telle obsession à vouloir se maintenir à tout prix à la tête de la structure ?
Qu’est ce qui peut être fait en moins de 2 ans qui n’a pas été fait en plus de 20 ans ?
En attendant la réponse à ces questions, le Bureau Exécutif National conduit par le Secrétaire Général Falalou Abass Mouctari prépare tranquillement la mise en place des sections régionales, dans le respect des textes du syndicat et avec la ferme détermination de sauver le SNAI du naufrage dans lequel certains agents veulent le conduire.
Mato Mani