Le vide se crée tous les jours autour du premier président démocratiquement élu au Niger, M. Mahamane Ousmane. Le départ de Elhadj Doudou Mahamadou dit Doudou Rahama tout récemment du RDR-Tchanji du cabinet de Mahamane Ousmane est un véritable désastre pour ce dernier. Non pas que Doudou Rahama est un grand mobilisateur de masse ou un personnage bardé de diplômes mais parce que celui-ci compte parmi les militants les plus fidèles de Mahamane Ousmane et est un orateur hors-pair. Par son militantisme et sa proximité avec le leader du RDR-Tchanji, l’opinion publique nationale l’identifiait par le sobriquet de Doudou Rahama.
En réalité il incarnait le système et le symbole du Tchanji système pour son attachement à Mahamane Ousmane.
Pour le grand public Doudou Rahama est le porteflingue et le porte-voix de l’ancien président de la CDS. C’est pourquoi tout récemment quand il émettait un souhait de rapprochement avec le PNDS, nombre d’observateurs ont vite fait de voir l’ombre de Mahamane Ousmane. Et tout ceci relève aujourd’hui du passé !
Doudou Rahama a préféré prendre ses distances de son ancien mentor. On annonce encore des départs dans les prochains jours dans l’entourage immédiat de Mahamane Ousmane. Des figures bien connues ayant fait un long parcours avec le président du RDR-Tchanji sont sur la ligne de départ, selon certaines indiscrétions. Il faut dire que l’épreuve risque d’être dure pour Mahamane Ousmane qui a eu le privilège de trôner à la tête du deuxième parti politique sur l’échiquier politique national.
Au stade actuel, il est président d’un petit parti qui est le fruit d’une fusion mais qui a difficilement obtenu sept (7) députés aux dernières élections législatives. Aux présidentielles également le score de Mahamane Ousmane n’a été guère reluisant. A peine il a récolté 17% des suffrages.
Avant la désertion des militants de son bled, c’était des partis qui l’ont soutenu au premier tour qui ont préféré l’abandonner au fur et à mesure de leur déception. On a encore en mémoire les principaux partis qui l’ont lâché dans son combat post électoral dans lequel il se débattait derrière une victoire virtuelle. Il s’est retrouvé à l’occasion de multiples déclarations qu’il a faites au milieu de leaders insignifiants, tous les partis représentatifs de la CAP 20-21 ayant préféré se tenir à l’écart de cette aventure.
Pourtant Elhadj Mahamane Ousmane a connu ses heures de gloire. Premier président démocratiquement élu au nom de la
Convention Démocratique et Sociale (CDS-Rahama) qui avait le vent en poupe et qui prônait le changement. Mais cette épopée n’a été que de courte durée. La Convention Démocratique et Sociale a vite fait d’éclater dans les mains de celui-ci pour produire une dizaine de partis qui n’arrivent pas à s’affirmer sur l’échiquier politique national. Le parti a fini d’ailleurs par lui filer entre les doigts à l’issue d’une procédure judiciaire qui s’est étalée durant de longues années.
Il y’a lieu de s’interroger s’il ne serait pas mieux pour Mahamane Ousmane de négocier une retraite politique anticipée pour partir avec tous les honneurs et peut-être profiter pour rédiger ses mémoires politiques.
Adoum Boulkassoum