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Suivi de la Performance des actions publiques depuis les communes : La CAPEG renforce les capacités des acteurs sur le devoir de redevabilité

février 05, 2023 0 415

Dans le cadre du suivi de la mise en œuvre de l’action publique, la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG) avec l’appui de l’UNICEF a du 17 au 27 janvier 2023 organisé une série d'ateliers régionaux d’appropriation du dispositif opérationnel d'appréciation de la performance de l’action publique. Après les maires en 2022, c’est le tour des secrétaires généraux des gouvernorats, des conseils régionaux, des SG préfectures ainsi que des directeurs régionaux et départementaux en charge du développement communautaire des huit (8) régions du pays d’être formés avec comme principal objectif, contribuer à renforcer le mécanisme de redevabilité au niveau régional et local.

 

"Il faut rendre à César ce qui lui appartient !" a estimé le Coordonnateur de la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG), M. Abdoulaye Garba, pour qui, "la meilleure façon de garantir que l’Etat et les collectivités territoriales sont à l'œuvre pour le bien des populations, c’est d’être capable de traduire les performances de l’Etat avec des données fiables et de qualité". Ce qui, il faudrait le reconnaitre, n'a pas été toujours un acquis au Niger car même si des rapports sur la performance et le bilan des engagements du gouvernement élaborés sur la base des informations agrégées par les départements ministériels sont disponibles, le caractère agrégé des informations contenues dans ces rapports rend difficile leur compréhension par la population au niveau local. Cela entrave alors le dialogue entre les autorités et la population relativement à la mise en œuvre de l’action publique. C'est donc pour pallier à ces insuffisances que la CAPEG a entrepris un processus de mise en place d'un dispositif de suivi de l’action publique depuis les communes, reposant sur des indicateurs simples et faciles à calculer. Ce qui, selon la Cellule, va permettre de disposer d’une base de données dynamique et d’étendre les analyses de performance de l’action publique aux niveaux décentralisé et déconcentré.

C'est dans ce cadre et avec l'appui financier de l'UNICEF, que la CAPEG a, du 17 au 27 janvier 2023, organisé une série d’ateliers régionaux sur l’appropriation des outils, avec comme première étape Dosso, qui a regroupé des participants venus des régions de Dosso, Niamey et Tillabéri. Tahoua a constitué la seconde étape où la formation a concerné les participants d’Agadez et de Tahoua qui ont été formés. C’est par la région de Maradi que la tournée a pris fin le 27 janvier 2023 après l’étape de Zinder qui a concerné les participants de Diffa et Zinder les 22 et 23 Janvier 2022.

C’est les Secrétaires généraux des Ministères de l’Intérieur, du Plan, du Développement Communautaire, des Conseillers à la présidence et à la primature, des Secrétaires généraux des régions et départements, directeurs départementaux, cadres de l’Institut National de la Statistique (INS), bref, c’est toute la crème de l’administration publique du niveau central, déconcentré et décentralisé que la CAPEG a réuni pour partager le document des politiques publiques dans lequel sont répertoriés 105 indicateurs à renseigner en vue d’une bonne évaluation des réalisations faites par l’Etat au profit des populations. A chacune des quatre (4) étapes c’est le Gouverneur ou le Secrétaire Général de la région qui a ouvert les travaux de l'atelier.

CAPEG 2

Dans les différentes allocutions qu’ils ont prononcées, ces responsables régionaux ont souligné l’importance des documents des politiques publiques dont l’élaboration a pour finalité d’améliorer les conditions de vie des citoyens. Dans un système démocratique, la redevabilité est une valeur fondamentale puisqu'elle traduit "les capacités des responsables investis de la gestion publique, de rendre ompte à leurs mandants des actions et interventions qu’ils réalisent"., ont laissé entendre ces responsables régionaux.

Dans leurs interventions, ils ont également souligné que les autorités au plus haut niveau accordent une importance de choix au renforcement de la culture de résultats en instituant le mécanisme de suivi de la performance de l’action gouvernementale, ce qui a notamment conduit à la création de la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG). Après s'être appesanti sur les missions de la CAPEG, les gouverneurs et secrétaires généraux se sont félicités de son engagement dans la mise en place d’un dispositif de suivi de l’action publique à partir des communes, un dispositif qui repose sur des indicateurs simples et facilement calculables permettant de renforcer les mécanismes de redevabilité déjà existants et de faciliter la production et la remontée des informations. "La mise en place d'un tel dispositif cadre parfaitement avec les engagements du Président de la République Mohamed Bazoum dans le programme de renaissance acte III et traduit dans la déclaration de politique générale du premier ministre Ouhoumoudou Mahamadou", a indiqué le gouverneur de la région de Dosso qui a saisi l'occasion pour inviter les participants à s’approprier les outils et mécanismes permettant d’améliorer le suivi des résultats et la promotion de la redevabilité à partir du niveau local avant de les exhorter à porter une attention particulière aux différentes communications et de participer activement aux échanges afin que les objectifs assignés à la rencontre soient atteints.

Des indicateurs de qualité comme repères pour l'Etat et les collectivités pour atteindre les objectifs de développement

En plantant le décor à chacune des étapes, le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation M. Saidou Halidou a indiqué que le travail qui est attendu des participants va permettre au gouvernement de se positionner au niveau local, lorsqu’il prendra connaissance, de ce qui est réellement fait sur le terrain par le niveau communal, central, régional par l’Etat et ses partenaires au développement.

"L’Etat fait d’énormes réalisations au profit des populations mais par manque d’une bonne documentation, beaucoup de choses ne sont pas prises en compte et cela impacte dans le classement du pays en matière d’Indice de Développement Humain (IDH)", a précisé le Secrétaire Général du Ministère de l’Intérieur.

Son homologue du Ministère du Plan M. Saadou Bakoye, a abordé la question du Programme de développement économique et social (PDES 2022-2026). Il a rappelé que les 5 et 6 décembre 2022, le Niger a organisé et réussi la table ronde de Paris, où le pays est parti chercher 19.000 milliards de F CFA et qu’il a fini par enregistrer des annonces de l’ordre de 40 milliards d’euros, soit plus de 150% du montant recherché. Il s’est ensuite appesanti sur la mise en œuvre du PDES qui demande l’implication de tous en mettant sur pied des projets bancables qui pourront intéresser les partenaires. «Sur les 370 projets retenus dans le cadre du PDES 2022-206, 11 ont déjà fait l’objet d’étude de faisabilité», a laissé entendre M. Saadou Bakoye.

Cheville ouvrière du développement à la base, le Ministère du Développement Communautaire et de l’Aménagement du territoire par la voix de son Secrétaire Général, M. Abdou Bacharou Souleymane a mis l’accent sur le maillage territorial de son département ministériel qui est aujourd’hui présent dans huit (8) régions, 63 départements et l’ensemble des 266 communes du Niger. En plus d’une telle représentation, le Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement communautaire élabore les Plans de Développement Régionaux (PDR) et les Plans de Développements Communaux (PDC), la planification, le suivi-évaluation, en un mot, tous les documents qui concourent à la planification, a affirmé M. Abdou Bacharou Souleymane. Le technicien a clos son propos en mettant en évidence la résilience du Niger qui selon lui, fait aujourd’hui l’objet de convoitise des partenaires au développement. 

Dosso

Economie, Sécurité, Justice, Corruption, Gouvernance, Education, Santé, Agriculture, Elevage, Environnement, Assainissement, Hydraulique, Promotion de la Femme, Promotion de l’Enfant et Actions humanitaires constituent les différents secteurs dont les populations vont s’exprimer là-dessus, en déclinant leurs appréciations en termes de satisfaction. Dans une présentation claire, précise et concise, la CAPEG a montré et expliqué aux participants, la liste des 105 indicateurs à renseigner dans les 15 domaines ci-haut énumérés.

Après des échanges francs et sincères, des recommandations et suggestions ont été apportées afin d’enrichir le document, qui constitue désormais le repère pour les entités déconcentrées de l’Etat et même le gouvernement pour mesurer la perception des populations de toutes les actions de développement réalisées à leur égard. A l’issue de l’atelier, un délai de quatorze (14) jours a été accordé à ces entités pour qu’elles renseignent et renvoient le document à la portion centrale. Faisant preuve de leur volonté de s’approprier les outils, les participants des trois (3) régions ont déjà esquissé un canevas de travail dans le but de remettre leurs travaux à la date indiquée. «Dès notre retour, nous allons convoquer une réunion avec les différents acteurs au niveau départemental pour partager avec eux, les connaissances acquises et par la suite, nous allons nous lancer dans le travail», a laissé entendre M. AMMI Katcha, Secrétaire Général du département de Bankilaré.

Après cette série des formations, il est attendu des responsables administratifs au niveau déconcentré et décentralisé d’envoyer leurs rapports dans un délai de quatorze jours. Un exercice que les participants affirment pouvoir traiter malgré le délai très court.

Ibrahim Moussa, Envoyé spécial

Dernière modification le dimanche, 05 février 2023 21:55

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