Il y a quelques mois la HALCIA a entrepris une vaste enquête sur la gestion de plusieurs ministères au niveau central et aux niveaux des services déconcentrés qui sont dans les régions et les départements L’enquête a porté sur la gestion financière administrative mais aussi sur la réalisation physique des ouvrages et infrastructures au niveau de certains ministères qui gèrent des allocations budgétaires énormes pour un premier lot. De grosses irrégularités et des manquements administratifs ont été relevés dans certains de ces ministères. Au-delà des sanctions administratives qu’appellent ces manquements, certaines irrégularités ont un lien direct avec le pénal et c’est pourquoi la HALCIA a transmis le rapport à la justice pour suite à donner.
Durant neuf mois les enquêteurs de la Halcia ont investi les différents services à Niamey comme à l’intérieur du pays pour fouiner dans leur gestion. Les conclusions de cette enquête viennent d’être scellées et envoyées au procureur relativement à la gestion d’une dizaine de ministères qui constituent la première vague de cette opération. Le rapport accable beaucoup des responsables dans les différents ministères, selon certaines sources proches du dossier.
Précisons qu’à l’issue de cette première opération la HALCIA a réalisé une moisson de plus de dix (10) milliards de francs sous forme de remboursement.
Au vu des manquements constatés, la Halcia va poursuivre au cours de cette année 2023, dans le cadre d’une convention signée avec l’Union Européenne, ses investigations sur le terrain pour voir les réalisations physiques des ouvrages commandés par les ministères, les conditions d’octroi des marchés, la gestion financière des démembrements de l’Etat, etc… Toujours est-il que le premier lot des dossiers de cette enquête se trouve déjà devant le procureur.
Conformément aux engagements du Président de la République Mohamed Bazoum, la lutte contre la corruption est visiblement engagée dans notre pays. Aucun secteur de l’administration, des programmes et projets n’est épargné. Cette semaine, plusieurs cadres de l’administration se sont retrouvés sous les verrous.
Du reste, le Président de la République lui-même disait tout récemment que les prisons n’ont jamais été remplies des fonctionnaires comme à cette époque pour convaincre ceux qui doutent encore de l’effectivité de la lutte contre la corruption. Ces derniers temps, beaucoup de dossiers transmis à la HALCIA ont fait l’objet de traitement par les juges.
Plusieurs responsables se sont retrouvés en taule à la suite de l’instruction des dossiers. Les premiers responsables de la BAGRI, les responsables de la douane, des impôts sont envoyés en prison. D’autres dossiers sont encore annoncés pour être traités dans les prochains jours. On parle de l’affaire du ministère de l’élevage où des hauts responsables politiques et administratifs se retrouveront bientôt devant le juge relativement au marché de livraison de vaccins livrés dans le cadre du projet PIMELAN et du marché d’aliments bétails.
Avant cette vague de dossiers, d’autres personnalités importantes se sont retrouvées en prison comme Ibou Karadjé, un ministre de la communication en exercice en l’occurrence Zada Mahamadou. Ce qui est sûr, les dossiers ficelés par la Halcia ne dorment plus dans les tiroirs. Pour l’année 2023, la Halcia a conclu une convention avec l’Union
Européenne pour des investigations plus profondes. Les activités de la Halcia vont s’intensifier à travers le terrain pour des contrôles physiques des ouvrages commandés par l’Etat et ses démembrements. Constructions de classes, d’infrastructures routières, d’ouvrages hydrauliques, d’infrastructures sanitaires, de barrages et bien d’autres commandes de l’Etat relevant des ministères seront contrôlées et passées au peigne fin par la Halcia. Des Inspections d’Etat sont également en cours dans de nombreux projets et programmes.
En attendant les dossiers traités par la Halcia relativement aux livraisons de commandes et au contrôle physique de réalisations des infrastructures commandées par certains ministères et qui sont entachées d’irrégularité et susceptibles de constituer des infractions pénales sont transmis au Procureur de la République. C’est dire que les prochains jours seront durs pour certains cadres et responsables desdits ministères.
Adoum Boulkassoum