Lancés officiellement le mardi 28 février 2023 par le Président de la République, Chef de l’Etat Mohamed Bazoum, les travaux de la 9ème session du Forum Régional Africain pour le Développement Durable (FRADD) se poursuivent au Centre International de Conférences Mahatma Gandhi et au Palais des Congrès de Niamey.
Ce mercredi 1er mars 2023, plusieurs panels ont été animés par d’éminents experts et personnalités sur les différents axes des Objectifs du Développement Durable (ODD) 2030. Dans l’après-midi, les échanges ont porté sur l’ODD6, relatif à l’Eau et l’Assainissement.
Dans un panel de haut niveau, l’hôte de la session, le Ministre de l’hydraulique et de l’Assainissement ,Adamou Mahaman a entretenu l’assistance sur l’expérience du Niger en matière de la gestion de l’eau et l’assainissement.
Comme l’a souligné le Président de la république dans son discours d’ouverture de la 9ème session du FRADD, la question de l’eau est cruciale pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) 2030.
En cette veille du sommet de New York sur les ressources en eau souterraine, les organisateurs de la 9ème session du FRADD ont jugé utile d’écouter les pays pour qu’ils partagent dans un premier temps leurs expériences en matière de gestion de l’eau et de l’assainissement et de l’autre, faire l’état des lieux, à sept (7) ans du rendez-vous de 2030.
Le Ministre Adamou Mahaman a exposé la situation telle qu’elle se présente au Niger en mettant en exergue les avancées enregistrées tout en reconnaissant que beaucoup de chemin reste encore à faire « Le gouvernement a mis un ensemble d’outils en place dans le cadre du Plan de Développement Economique et Social (PDES 2022-2026) qui s’est inspiré du Programme de la Renaissance acte 3 et de la Déclaration de Politique Générale (DPG)du 1er Ministre, Chef du Gouvernement », a souligné le Ministre de l’hydraulique.
Selon une étude menée par l’Unicef et l’OMS, le taux d’accès à l’eau potable au Niger est de 49% en 2021, et le gouvernement ambitionne de le rehausser à 100% dans 55 centres urbains et semi urbain.s. En milieu rural, le taux qui est actuellement de 44% sera rehaussé de 7%, a précisé le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Poursuivant ces éclaircissements, Adamou Mahaman d’évoquer l’ambitieux programme du Président de la République qui consiste à raccorder 460.000 branchements sociaux au niveau des ménages, la construction de 35000 points d’eaux modernes et 5000 autres en milieu pastoral. Un travail qui demande beaucoup de ressources financières. «700 milliards de dollars sont à mobiliser par le Niger pour atteindre l’objectif dans les trois (3) ans à venir », a lancé le Ministre de l’hydraulique.
Le code de l’eau, le Programme Sectoriel Eau Hygiène et Assainissement, le PHROSEA, le GIRE et le PANGIRE constituent des éléments de la politique nationale pour améliorer la desserte en eau au Niger. Toujours dans les efforts consentis pour booster la desserte en eau, un programme important multisectoriel met en synergie sept (7) départements ministériels grâce à un financement de la Banque Mondiale à hauteur de 400 millions de dollars.
Mais malgré ces quelques actions, la question de financement reste encore un casse-tête pour le Niger car à la date d’aujourd’hui, seulement 30% des fonds nécessaires pour la construction des infrastructures ont été levés. Cet état de fait est lié quelque part, par la faible implication du secteur privé en matière de gestion de l’eau surtout en milieu rural, a déploré Adamou Mahaman.
L’eau étant l’épine dorsale de développement en Afrique, plusieurs panelistes ont appelé à bien gérer cette ressource qui est source de stress au niveau de plusieurs pays du continent. La pression est plus ressentie dans les pays les plus peuplés comme le Nigeria, l’Ethiopie, l’Egypte, l’Afrique du Sud et dans d’autres où la démographie est très forte comme le Niger.
Selon le dernier rapport des nations unies sur les progrès réalisés en matière de gestion des services, c’est l’Afrique du Nord qui a enregistré des avancées significatives. L’Afrique de l’Est a aussi un taux élevé contrairement à l’Afrique centrale où les progrès sont en baisse.
Les panelistes ont formulé des recommandations dont entre autres : la nécessité de bien gérer les écosystèmes, les eaux souterraines, les forêts, les terres humides et la bonne utilisation de l’eau pour la production…
Ibrahim Moussa
