La marche vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) 2030 se veut inclusive en ne laissant rien, ni personne sur les carreaux. Du niveau central au niveau décentralisé, chacune des composantes de la société est appelée à apporter sa contribution.
Acteurs de la société civile, personnes en situation de handicap, élus locaux, jeunes, femmes, bref, personne ne sera laissée pour compte dans cette marche inexorable vers 2030.
Lors du panel présidé par la Ministre de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification du Niger, Mme Garama Saratou Rabiou Inoussa, le mercredi 1er mars 2023, les panelistes ont mis l’accent sur l’inclusivité comme un des facteurs si l’on veut accélérer la mise en œuvre des ODD.
A cet, effet, l’implication des élus locaux et des acteurs de la société civile en matière de défense des droits humains est plus que nécessaire. « Les droits de l’homme doivent être intégrés au processus. Il ne faut laisser personne pour compte. Le système décentralisé que nous avons dans nos pays est un outil très important... », a soutenu M. Marcel Akroko, défenseur des droits humains. Pour lui, les organisations de défense des droits humains peuvent être très utiles lorsqu’il s’agit de la collecte des données.
Abordant toujours dans le sens de l’inclusion, l’actrice de la société civile Nigériane, Mme Karima Odebodé, fondatrice du mouvement des filles noires, est convaincue de l’apport que le niveau local peut apporter dans l’évaluation des ODD. « Lorsqu’on parle des ODD au niveau local, si les populations à la base ne sont pas impliquées, nous ne pouvons pas aller loin. Ils savent dans quels domaines ces communautés travaillent… », dixit Mme Karima qui sensibilise sur les droits des femmes, notamment les VBG.
« Nous menons un programme de plaidoyer sur les mutilations Génitales Féminines depuis des années et aujourd’hui encore, on se rend compte que la pratique est toujours en place. Les données sur les MGF sont essentielles au niveau local. Nous étions dans les villages et dans les marchés pour parler des MGF, en demandant les populations de s’approprier le projet. », a-t-elle renchérit.
Pour l’actrice de la société civile, la sensibilisation est le meilleur moyen pour amener les populations à prendre conscience des dangers qui les guettent, « L’année passée, 30 Etats sur les 36 dans mon pays le Nigeria, ont enregistrés des inondations. Les populations ne savent pas, ils ne comprennent pas lorsqu’on leur parle du changement climatique », d’où la nécessité d’encourager la sensibilisation, a-t-elle poursuivie.
Pour atteindre les ODD, les pouvoirs locaux décentralisés ont également un rôle à jouer. M. Zacharie, Maire d’une entité décentralisée au Bénin a plaidé pour qu’un accent particulier soit mis sur la construction des infrastructures éducatives. « L’Education des filles, pourra garantir l’inclusivité. Les populations doivent être sensibilisées car s’ils introduisent les bonnes pratiques et le bon cadre, les choses iront en avant. Il faut innover », a laissé entendre le responsable local.
Un autre volet important dans l’accélération de la mise en œuvre des ODD, demeure la question des données adéquates. « Nous faisons la collecte des données locales. Nous partageons les informations avec le gouvernement. Il faut avoir des données adéquates pour savoir quelles sont les ressources nécessaires pour une bonne planification », a estimée l’actrice de la société civile kenyane, Esther Muriri, coordinatrice de l’ONG ‘’Gold Ribson Initiative. Elle est persuadée qu’il faut une standardisation des rapports pour minimiser toutes les lacunes et avoir des données cohérentes.
Ibrahim Moussa