Une trentaine d’experts en matière de lutte contre la traite des personnes venus du Nigeria et du Niger prennent part à partir de ce lundi 6 et ce, jusqu’au mardi 7 mars 2023, à la 6ème réunion du Groupe de Travail Technique Conjoint (GTTC) à Niamey.
La rencontre a pour but d’évaluer les bonnes pratiques et enseignements tirés de la mise en œuvre du projet de renforcement de la coopération entre le Niger et le Nigeria en matière de lutte contre la traite des êtres humains.
Lancé le 14 juin 2021 à Niamey, ce projet a permis la signature le 16 novembre 2021 à Abuja d’un protocole d’accord entre le Niger et le Nigeria. Pour bien mener ses activités, le projet a mis en place un Groupe de Travail Technique Conjoint (GTTC), qui a mis en place à son tour, quatre (4) sous-comités pour exécuter son plan d’actions annuel, à savoir : enquête et poursuites, prévention ; protection et rapatriement ainsi que partenariats et mobilisation des ressources.
Le groupe de travail technique conjoint (GTTC) établi par le projet est composé de représentants des deux pays dans un cadre multi-agences, pour la coopération dans la lutte contre la traite des personnes (TIP). Le GTTC est coprésidé par les directeurs généraux de l’Agence nationale de lutte contre la traite des personnes (ANTLP/TIM) et de l’Agence nationale nigériane pour l’interdiction de la traite des personnes (NAPTIP).
Après deux (2) ans de mise en œuvre, le projet tire à sa fin et l’heure du bilan a sonné. Dans le cadre de cette évaluation, les parties prenantes sont unanimes sur les résultats probants enregistrés.
«Au Niger, environ 2000 personnes ont été sensibilisées (1200 femmes) sur les thématiques de la traite des personnes, migration, les rôles et responsabilités de tous les acteurs ; une victime nigériane a été rapatriée et mis à la disposition de la NAPTIP ; 170 victimes consultées appuyées en médicaments et assistées avec des kits contenant drap, savon, sandales… et plus de 1600 personnes sont touchées par des caravanes de sensibilisation. Ces actions ont vu l’adhésion des autorités administratives et coutumières et des FDS», a souligné M. Ousmane Mamane, Directeur Général de l’Agence Nigérienne de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP).
M. Ousmane a réitéré ses remerciements à l’endroit du Royaume du pays bas qui a financé ces activités mises en œuvre par le Centre international pour le développement des politiques migratoires (ICMPD) et pour les efforts déployés pour une meilleure coopération entre le Niger et le Nigeria dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes.
Son collègue de la NAPTIP du Nigeria, M. Hassane Tahir a également salué les progrès enregistrés en matière de lutte contre le trafic illicite des êtres humains entre les deux pays. M. Tahir qui représente la Directrice Générale de l’Agence Nigériane de lutte contre la Traite de Personnes (NAPTIP), a remercié le Centre International des Politiques Migratoires (ICMPD) pour sa facilitation et le royaume des pays bas qui a bien voulu financer le projet avant de plaider pour un nouveau financement vu l’importance de ce projet, qui permet avant tout de protéger les droits humains.
Auparavant, la cheffe du Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest Mme Mojisola Sodeinde s’est réjouie du renforcement de la coopération entre le Niger et le Nigeria en matière de lutte contre le trafic des êtres humains grâce au projet. Au vu des premiers résultats, c’est qu’il existe une grande collaboration entre les deux gouvernements. L’année dernière, NAPTIP a enregistré 800 personnes victimes de la traite au Niger et qui ont été renvoyées au Nigeria, a indiqué la cheffe du bureau régional avant de dire que ce projet est le 1er du genre en Afrique de l’Ouest.
Au-delà de l’évaluation finale, la réunion de Niamey permet également de dresser un bilan en cette période transitoire, a noté M. Martijn pluim, Directeur de ICMPD. Il a félicité les participants de cette coopération entre le Niger et le Nigeria en matière de lutte contre la traite des personnes.
Il faut noter que le Centre International pour le Développement des Politiques Migratoires (ICMPD) est une organisation internationale fondée en 1993. Elle compte actuellement 18 États membres européens et est actif dans plus de 90 pays dans le monde. L'ICMPD adopte une approche régionale dans son travail pour créer une coopération et des partenariats efficaces le long des routes migratoires.
Ibarhim Moussa