Le Niger mène au plus haut sommet, ces derniers temps, d’intenses activités diplomatiques.
Dans la même semaine, les autorités nigériennes ont eu tour à tour des rencontres de haut niveau avec les autorités maliennes, françaises et béninoises pour échanger sur des questions de coopération stratégique. Mais le sujet de fond qui était au centre de toutes ces rencontres demeure la question sécuritaire qui se dégrade de jour en jour au Sahel.
Ainsi, le 9 mars 2023, une délégation d’officiers supérieurs conduite par le chef d’état-major général de l’armée nigérienne le Général Salifou Modi lui-même, ont eu une séance de travail avec leurs collègues de l’armée malienne à Bamako, avant d’être reçus par le président de la transition Assimi Goita. Quoique ce déplacement rentre dans le cadre d’une tournée qui doit conduire le CEMA dans tous les pays membres du Comité d’Etat-major Opérationnel Conjoint (CEMOC), conformément aux résolutions de la réunion des chefs d’Etat-majors, tenue à Niamey en février dernier.
Il reste que les échanges se sont focalisés prioritairement sur les questions sécuritaires et de coopération entre le Niger et le Mali sur la lutte contre l’insécurité sur le long de la frontière, longue de plus de 800 km qui sépare les deux pays. C’est justement ce que le Général Salifou Modi a expliqué à sa sortie d’audience avant qu’il est nécessaire pour les deux armées de se «voir de temps en temps pour faire le point de la situation de part et d’autre de la frontière pour le bien-être de la population.
Comme on le sait, la situation sécuritaire est plus reluisante au Niger, comparativement à celles du Mali et du Burkina Faso qui n’ont plus le contrôle sur une bonne partie de leur territoire. Tout le long de la frontière avec le Niger, le Mali a abandonné tous les postes avancés si bien que les terroristes se sont alloués un espace où ils se sont installés allègrement.
Les populations des deux migrent par contingents vers le Niger tous les jours. Tous les efforts que déploient le Niger pour éradiquer ce fléau sont annihilés par le vide qui est de l’autre côté de la frontière. C’est pourquoi il faut encourager toute idée de mutualisation et de coopération entre les trois pays dans cette lutte contre le terrorisme. Il faut ce genres de rencontres pour envisager la possibilité de poursuite de chaque côté.
Deux jours après les échanges avec les autorités maliennes, c’est autour du chef d’état-major des armées françaises de débarquer à Niamey, pour s’enquérir de l’état du partenariat entre l’armée nigérienne et l’armée française dans la lutte contre le terrorisme. Le Général Burkhard a été reçu par le Président de la République Mohamed Bazoum avant de se rendre à Ouallam pour s’assurer de la bonne collaboration entre les militaires français et l’armée nigérienne.
En termes de coopération, il faut préciser que les militaires français ainsi que ceux des autres nationalités apportent au Niger un appui en logistiques, en formation et dans le domaine des renseignements mais c’est l’armée nigérienne qui tient le commandement des opérations.
Après c’est avec le président béninois que Mohamed Bazoum a abordé la question sécuritaire, notamment la coopération qui lie nos pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la zone de la Tapoa. Le constat est satisfaisant. Néanmoins les deux chefs d’Etat ont convenu d’y apporter les corrections nécessaires pour renforcer davantage le partenariat et consolider la paix et la sécurité dans cet espace commun.
Adoum Boulkassoum