Dans une déclaration de presse, le Syndicat National des Agents des Douanes (SNAD) s’est pris vertement au Ministre des Finances Ahmed Jidoud, avec des termes à la limite injurieux et durs en l’accusant de tous les noms d’oiseaux. Dans cette déclaration, M. Hamadou Tchiécoura Daouda et ses collègues accusent leur ministre de tutelle de procéder à des basses manœuvres pour couvrir les irrégularités et le faux qui ont entaché le concours des douanes organisés en 2018 et en 2020. Ils l’accusent de violer leur statut autonome et réaffirment leur détermination à barrer la route au ministre.
Voilà la quintessence de la dernière sortie impromptue du Syndicat des douanes du 13 mars 2023.
Cette déclaration insolite a surpris plus d’un nigérien mais elle a donné aussi à l’opinion publique une idée sur les ailes et l’outrecuidance du SNAD.
Cette structure syndicale voudrait- elle se mettre au-dessus des pouvoirs publics ou s’agit-il d’une super structure syndicale qui pourrait décider de qui sera recruté dans le corps de la douane ou pas ? Les responsables du SNAD oublient-ils qu’ils ne sont pas plus que des simples fonctionnaires recrutés par l’Etat.
De quoi s’agit-il relativement à cette fameuse affaire du concours de la douane ?
En effet, il y a eu un premier concours organisé en 2018 autour duquel la HALCIA a relevé des soupons de fraudes par rapport à certains candidats.
Le SNAD a saisi la balle au rebond et s’est mêlé de l’affaire pour porter le dossier devant le Conseil d’Etat. Mais mal lui en pris parce que le syndicat a été débouté par la justice à deux reprises d’ailleurs parce que le SNAD a demandé encore au Conseil d’Etat de se dédire.
Voilà pour le 1er concours. Un deuxième concours a été organisé en 2020 sous le contrôle de la HALCIA et bizarrement le SNAD est revenu à la charge et a attaqué ce deuxième concours, en dépit des arrêts du ministre, déclarant définitivement admis certains candidats. Du reste, fort de l’arrêté du Ministre, la douane a pris en charge la formation militaire des personnes admises à l’EFOFAN. En dépit de tout ce processus normal, le SNAD s’est braqué et s’est opposé au recrutement de ces deux groupes à la douane.
On se rappelle que le dossier a fait grand bruit et il a connu plusieurs rebondissements. Le Président de la République s’est personnellement impliqué pour le dénouement de ce problème.
Un comité a même été mis en place pour examiner l’affaire. Entre temps, les malheureux candidats admis ont passé une longue période dans l’attente et le trauma.
Aujourd’hui, le ministre des finances et le Président de la République qui connait très bien ce dossier ont décidé de le régler définitivement en accordant des matricules et en affectant ces jeunes nigériens qui ont tant souffert. Et voilà que le SNAD en toute effronterie s’insurge contre l’enrôlement de ces jeunes gens dans le corps de la douane.
Nous pensons que l’Etat doit sévir fermement pour régler cette affaire pour deux raisons essentielles au moins. D’abord le Conseil d’Etat s’est prononcé à plusieurs reprises sur ce dossier en faveur des admis et puis l’Etat à travers le ministre des finances a validé les deux concours.
Mais au fait, pour qui se prennent les agents des douanes, à travers le SNAD, dans ce pays ?
Adoum Boulkassoum