Addis-Abeba, 30 mars 2023 (CEA) - La Commission économique pour l’Afrique (CEA), en collaboration avec l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), ses partenaires du multilinguisme et les missions permanentes en Éthiopie, a célébré la Journée internationale de la langue française le 30 mars 2023, au Centre de conférences des Nations Unies, à Addis-Abeba, en Éthiopie.
Commémorée le 20 mars de chaque année - en référence au 20 mars 1970, date de création de l'Agence de coopération culturelle et technique, devenue par la suite l’OIF, la journée a été reportée cette année en raison de la tenue de la Conférence des ministres africains des finances, du plan et du développement économique (CoM). Le thème de l’édition 2023, «321 millions de francophones, des milliards de contenus culturels », visait à promouvoir l’imaginaire, la création artistique francophone et la diversité culturelle.
En ouvrant la session, le Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Antonio Pedro, a souligné le lien entre le multilinguisme et la paix. En effet, a-t-il expliqué, la diversité culturelle se trouve au centre du dialogue des peuples et des cultures, grâce à leurs langues et leurs vécus quotidiens et sert souvent de terreau fertile pour l’entente, la tolérance, la gestion des crises et la paix.
« Afin de pratiquer la tolérance, vivre en paix l’un avec l’autre dans un esprit de bon voisinage, comme le proclament les peuples des Nations Unies dans le préambule de la Charte, nous devons d’abord nous comprendre les uns les autres ou promouvoir une meilleure compréhension du mode de vie et de l’identité socioculturelle de chacun ». Ceci n’est possible que si nous avons une certaine connaissance des diverses cultures et traditions ainsi que des différents systèmes de valeurs et si nous apprenons à nous accepter malgré nos différences, a-t-il poursuivi.
L'événement a rassemblé des orateurs de haut niveau, des ambassadeurs et des chefs de missions permanentes.
Abdelhamid Gharbi, Ambassadeur du Tunisie en Éthiopie, Chef de la mission permanente de la Tunisie près de l’Union africaine (UA) et de la CEA et Président du Groupe des ambassadeurs francophones (GAF) à Addis-Abeba, a réaffirmé son attachement à valoriser le potentiel immense de cette langue comme outil pour la paix, le dialogue, la coopération, la solidarité internationale.
Pour faire comprendre la valeur de la communication en français, Mme Nefertiti Mushiya Tshibanda, Représentante de l’OIF auprès de l’UA et de la CEA, a souligné la très riche créativité culturelle à l’œuvre dans l’espace francophone, faisant des industries culturelles d’importants leviers du développement économique et de la création d’emplois en particulier chez les jeunes.
« Bien que le français soit la 4ème langue au monde, seul 12 % des contenus en ligne sont en français » a-t-elle déploré, ajoutant que d’ici à 2050, plus de 85 % des francophones seront issus du continent africain et seront essentiellement des jeunes. « Ils sont pour nous, la Francophonie de l’avenir. Cela doit nous interpeller afin qu’ensemble nous répondions à l’appel de la Secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, de faire reculer le recul du français. »
Mahaman Lawan Abou, Chef du Groupe français de traduction et d’édition de la CEA a, quant à lui, souligné que des trois groupes que compte le service linguistique de la CEA (les deux autres étant l’anglais et l’arabe), le Groupe français est celui qui est le plus sollicité. Il compte ainsi cinq professionnels dont quatre traducteurs et un éditeur, contre trois pour le Groupe anglais et deux pour le Groupe arabe. Si cette situation reflète l’importance de l’utilisation du français à la CEA, elle cache la quasi-absence du français en amont de la production du savoir, les études et rapports publiés en français étant, dans presque la totalité des cas, des versions d’originaux établis en anglais, a-t-il déploré.
Le français comme levier d’employabilité des jeunes en Éthiopie grâce à la formation et à l’expertise française, tel était le sujet de la communication de Madame Marjorie Pégourié-Khellef, Attachée de coopération éducative et universitaire de l'Ambassade de France, qui a, entre autres réformes, salué celle du Ministère éthiopien de l’éducation visant la réintroduction des langues étrangères dans le curriculum des lycées.
Le dernier mot est revenu à Mahaman Lawan Abou-Thème, Chef du Groupe français de traduction et d’édition de la CEA, s’exprimant au nom de la Directrice de la Division de l’information, de la gestion des conférences et du savoir, Mme Kumaree Deerpalsing, qui a déclaré que la contribution de la diversité culturelle à la préservation du patrimoine humain n'était plus à démontrer. «Travaillons ensemble, comme nous le faisons déjà avec l’Organisation internationale de la francophonie et nos autres partenaires du multilinguisme, à perpétuer la culture de la paix, de la compréhension et de la tolérance, grâce aux outils que sont les langues » a-t-il conclu.
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À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l'une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l'intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l'Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
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