Après la cérémonie de réception de son prestigieux prix Mo Ibrahim, le 28 Avril dernier à Nairobi au Kenya, le récipiendaire, l’ancien Président de la République Issoufou Mahamadou, a présenté son trophée aux Nigériens, ce vendredi 19 mai 2023, au Centre de conférences Mahatma Gandhi ,lors d’une cérémonie à laquelle, le Président de la République SEM Mohamed Bazoum a pris part en présence d’un parterre d’invités de haut rang dont certains sont venus de l’extérieur.
Sur le plan national, tout le gotha de la République et la quasi-totalité de la classe politique étaient là pour savourer cette distinction qui au-delà de la personne de l’ancien président de la République SEM Issoufou Mahamadou, honore le Niger tout entier. Côté pays amis, on notait la présence de l’ancien Président du Burkina Faso, SEM Roch Mark Christian Kaboré, M. Alioune Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, les ambassadeurs accrédités dans notre pays ainsi que les responsables des agences des Nations unies.
Unanimité sur le démocrate et le bâtisseur Issoufou Mahamadou
Mme Louise Aubaine, Coordinatrice du système des nations unies, l’Ambassadeur du Maroc, doyen du corps diplomatique, Alioun Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, Seyni Oumarou, président de l’Assemblée nationale du Niger et Rhissa Ag Boula, Ministre conseiller à la Présidence de la République du Niger, toutes ces personnalités ont trouvé un dénominateur commun au récipiendaire du prix Mo Ibrahim, avec le triptyque : démocrate-bâtisseur-visionnaire. Ils ont tous reconnus qu’Issoufou Mahamadou mérite le prix Mo Ibrahim à travers sa gouvernance qui a permis au Niger d’amorcer son décollage économique malgré les défis de plusieurs ordres : sécuritaires, climatiques et aussi la pandémie de la covid-19, qui a anéantie l’élan de développement amorcé par le Niger dont le taux de croissance était de 6%.
« Ce grand homme est un homme de paix. Cette qualité est doublée de celle d’un bâtisseur car vous avez doté le pays d’institutions fortes. Le prix qui vous a été décerné et la reconnaissance de vos efforts par rapport à l’enracinement de la démocratie dans notre pays. Les Nigériens sont fiers et honorés par cet acte », a dit substance le Président de l’Assemblée nationale SEM Seyni Oumarou à l’endroit du 1er dirigeant de l’Afrique francophone à être dans le palmarès du cercle restreint des chefs d’Etat primés par la fondation Mo Ibrahim.
Les mots qui sortent des bouches des personnalités ayant données leurs témoignages sont presque identiques : « Le Président Issoufou tu as été respectueux de la Constitution en refusant un 3ème mandat, tu honores l’Afrique. Tes amis de l’international socialiste africain sont fiers de toi, la gauche malienne est fière de toi », dixit l’octogénaire Alioun Nouhoum Diallo, ancien Président de l’Assemblée nationale du Mali.
Même appréciation de la part de la communauté internationale. « L’Afrique pour le Président Issoufou, c’est le combat d’une vie. La création de la ZLECAF témoigne de votre esprit de panafricaniste », a laissé entendre Mme Louise Aubaine, Coordinatrice résidente du système des nations unies au Niger.
Le diplomate marocain de dire qu’en 2021, le monde a applaudi ce pays sahélien suite à la passation de pouvoir entre deux présidents démocratiquement élus.
Très émus des témoignages qui pleuvaient sur sa personne, Issoufou Mahamadou s’est dit très réjoui, tout comme il l’a été, le 28 Avril dernier, lorsqu’il recevait son prix des mains des membres du comité de la Fondation Mo Ibrahim.
Issoufou Mahamadou a lancé un appel pour la poursuite de la transformation du pays. Pour lui, le Niger doit être un état capable de respecter et de faire respecter le contrat social et que les partis politiques doivent être bien structurés. Il est persuadé que le Niger sera au rendez-vous du bicentenaire des indépendances en 2063, l’année sur laquelle repose l’Agenda de l’Union Africaine pour une Afrique que nous voulons.
En réceptionnant le trophée, le Président de la République Mohamed Bazoum s'est réjoui de cette reconnaissance de la marche du Niger vers la démocratie.
Le Niger à travers cette distinction du Président Issoufou Mahamadou, c'est tout le peuple nigérien qui est honoré a dit le Chef de l’Etat avant de rappeler la qualité de son compagnon politique et prédécesseur à la magistrature suprême de notre pays.
D’entrée de jeu, Bazoum Mohamed a laissé entendre que toutes les actions qui seront entreprises dans le but de les dresser l’un contre l’autre ou les séparer (Issoufou et lui) c’est peine perdue. "Je lis avec amusement les nombreuses théories développées par tous ceux qui ont fait de notre relation actuelle, vous et moi, une spécialité et qui jouent aux Cassandre. Je voudrais leur dire une fois encore qu'ils en seront pour leurs frais et que, tel Drogo du roman " le désert des Tartares" de Dino Buzzati, ils s'épuiseront à scruter l'horizon et à attendre en vain".
« Vous avez donné une notoriété au pays. Votre geste restera un grand défi pour tous ceux qui viendront après vous. Le prix mo Ibrahim est une belle consécration qui honore le Niger tout entier », a dit le Président de la République.
Malgré les décennies qu’ils ont passées ensemble, Mohamed Bazoum a dit qu’il vient de découvrir une autre personnalité de Issoufou Mahamadou, ces deux (2) dernières années durant lesquelles, l’homme n’exerçait pas le pouvoir d’Etat." Mahamadou Issoufou s'en est allé de façon totale, le coeur légé, la conscience tranquille, sans la moindre peur car ceux qui ont peur de quitter le pourvoir usent de tous les moyens de violence juridique et physique pour se maintenir", a affirmé Mohamed Bazoum.
Signalons que l’ancien Président de la République Issoufou Mahamadou est le 7ème Chef d’Etat africain et 1er dans l’espace francophone à recevoir ce prix qui magnifie la bonne gouvernance et l’enracinement de la démocratie, conditions auxquelles, lauréat a satisfait avant d’être retenu par le comité d’attribution dudit prix. Un prix qu’il a d’ailleurs dédié à ses concitoyens, qui jubilent aujourd’hui ce trophée, considéré comme le plus grand dividende de la démocratie nigérienne.
Ibrahim Moussa