A l’instar des autres pays africains, le Niger célèbre ce vendredi 16 juin 2023, la Journée de l’Enfant Africain. Le thème retenu cette année est : « les droits de l’enfant dans un environnement numérique. ». Le choix d’un tel thème n’est pas fortuit dans un continent qui comptait 590 millions d’utilisateurs d’internet en 2022, ces chiffres incluent les enfants, qui représentent un tiers de tous les utilisateurs d’internet dans le monde et sont de plus en plus exposés à l’environnement virtuel.
Au Niger, malgré le faible taux d’accès des jeunes au numérique, les quelques-uns d’entre eux qui disposent de téléphones connectés à internet sont parfois l’objet de harcèlement soit entre eux, soit par des personnes adultes.
A l’occasion de cette journée dédiée aux enfants Africains, les jeunes ont relaté eux-mêmes à travers des témoignages, le rôle que joue le numérique dans leur vie.
Les jeunes ont souligné les avantages considérables qu’ils tirent de l’utilisation des réseaux sociaux. Selon eux, ces plateformes offrent une multitude d’opportunités tout comme des nombreux cas de violation de leurs droits.
Raïssa Mohamed est élève au Lycée Kristiamba Ouminga de Gaya. Agée de 17 ans, l’adolescente est persuadée des avantages qu’offrent le numérique « je peux faire des recherches grâce à internet et aussi échanger avec mes camarades à n’importe quel moment » même appréciation pour Abari Gambo Mahamadou, élève en classe de Terminal qui apprécie l’instantanéité qu’offre le numérique en matière d’information. « Avec l’internet je traite mes devoirs de maison, grâce à WhatsApp, nous pouvons communiquer avec nos proches qui sont dans un autre pays, il y a aussi Facebook, où nous discutons avec nos amis et nous avons accès aux vidéos via Tik Tok. », se félicite l’adolescent. Pour les jeunes les réseaux sociaux sont les meilleurs canaux de transmission de savoir estiment Issoufou Mahamadou et Charifa Hassane, tous deux élèves dans un établissement scolaire à Gaya. « WhatsApp est un excellent moyen de retrouvaille avec nos amis », lancent les deux jeunes. En dépit des avantages qu’il offre aux jeunes, le numérique et surtout son utilisation sont diversement appréciés par certains parents et responsables administratifs.
La Directrice Départementale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant Mme Mahamadou Amina de dire « qu’on peut confier un téléphone ordinaire à son enfant pour qu’il puisse seulement contacter ses parents en cas de danger, c’est l’unique avantage du téléphone, juste un téléphone sans internet, car si c’est un téléphone Android, il possède plus d’inconvénients que d’avantages car les jeunes apprennent beaucoup de choses qui peuvent nuire à leur éducation. », a-t-elle souligné.
Cependant, les réseaux sociaux ne sont pas justement que sources d’éducation et d’éveil de conscience pour la jeunesse. Les jeunes reconnaissent eux-mêmes les mauvaises pratiques auxquelles ils sont exposés avec le numérique. Ils sont souvent victimes de violences de plusieurs natures, comme ça a été le cas avec mademoiselle Raissa Mohamed « j’ai reçu l’appel d’un inconnu à 2h du matin qui vit aux Etats-Unis alors que moi je suis à Gaya, il a tenté de me faire un appel vidéo je n’ai pas décroché, lorsque j’en ai parlé à ma mère, elle m’a conseillée de le bloquer et c’est ce que je fais » a affirmé cette victime de harcèlement sur les réseaux sociaux.
Pour Abari, c’est une discorde qu’il a eu avec un de ses amis, lorsqu’il a publié un proverbe sur son statut « il a pensé que je m’adressais à lui, alors que ce n’est pas le cas », a-t-il révélé.
D’autres inconvénients que les jeunes assimilent aux violations de leurs droits dans l’environnement numérique, c’est par exemple ce cas d’une élève de la place qui a été victime de vol des images de son téléphone. Les jeunes filles condamnent de leur côté, la violation de leurs droits, lorsque des jeunes garçons qui se trouvent être leurs copains publient les photos de ces dernières sans leurs consentements sur les réseaux sociaux. Un comportement que certains garçons qualifient de « trahison » en plus d’être une violation de leurs droits de la part de ceux qui font cette pratique qui fragilise dans la plupart des cas, les relations entre les jeunes filles et garçons.
Balkissa Ahmed Sidi