Face aux sanctions économiques et financières imposées par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ainsi que d’autres partenaires qui éprouvent durement les populations, les opérateurs économiques nigériens, à travers la Chambre de commerce et d’industrie du Niger (CCIN), a décidé de venir à la rescousse du CNSP et du Gouvernement de transition, en créant un compte bancaire pour collecter les contributions de ses membres en guise ‘’d’effort de solidarité nationale’’ dans le contexte difficile que traverse le Niger.

A peine 78 jours après les événements du 26 juillet 2023 qui ont suspendu les institutions de la République, les effets des sanctions prises par la CEDEAO et l’UEMOA commencent à se faire ressentir sur le quotidien des nigériens alors que toutes les perspectives de négociations sont au point mort. Les produits de première nécessité commencent à se faire rares sur les marchés. Et si on en trouve, les prix connaissent une terrible hausse qui rend inaccessible les produits aux consommateurs.La semaine dernière face à la flambée des prix sur les marchés, le Chef de l’Etat, le Général Abdourahamane Tiani a averti les opérateurs économiques véreux qui exploitent à fond cette situation de pénurie. Le Gouvernement pour sa part, à travers le Ministre du Commerce a visité les stocks des magasins des importateurs de riz et a mis en place un mécanisme d’importation par la voie Burkinabé afin de ravitailler rapidement les marchés et fixer des prix raisonnables. Ce message semble avoir été entendu par les opérateurs économiques qui se sont non seulement inscrits dans cette dynamique mais aussi qui ont initié une sorte de fonds de solidarité à l’effort national. Dans une note en date du 05 octobre 2023 adressées aux présidents des circonscriptions consulaires régionales de la CCIN, le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), M. Moussa Sidi Mohamed informait ses homologues des circonscriptions consulaires régionales, de la «mise en place d’un cadre visant à stimuler l’élan de solidarité nationale». La correspondance N°0154/CCIN/PDT/SGA/A/2023, avec pour objet «Sensibilisation des opérateurs économiques a l’effort de solidarité nationale», vise à aider le gouvernement à faire face à certaines charges liées à la situation à laquelle fait face le Niger depuis les évènements du 26 juillet 2023. Elle est matérialisée par l’ouverture du compte intitulé «CCIN/EFFORT DE SOLIDARITE SECTEUR PRIVE» à la Société nigérienne des banques (SONIBANK), sous le numéro 25112762551-78 pour recueillir les contributions du secteur privé à l’effort de solidarité nationale dont le Relevé d’identité bancaire (RIB) est fixé en annexe.Aucun montant n’a été fixé. Aucune injonction n’a été faite en plus aux opérateurs économiques par le président de la CCIN. Toutefois, le premier responsable de la CCIN a, dans un style empreint de civilité, demandé à ses collaborateurs au niveau des huit (8) régions du pays de sensibiliser les opérateurs économiques de leurs circonscriptions consulairesrespectives en vue de susciter leur participation active à cette initiative de solidarité nationale. Si l’initiative est en elle-même unique et particulière en son genre, il n’en demeure pas moins qu’elle ne semble pas pouvoir avoir le même impact que la ré- vision en baisse des prix des produits surtout de première nécessité sur le marché dont la clé est également dans les mains des opérateurs économiques nigériens en cette période ou l’inflation est à son summum pendant que le panier de la mé- nagère s’amenuise comme une peau de chagrin.Pour l’instant, l’initiative est dé- clenchée du sommet. Elle semble démocratique et volontaire. Il ne reste qu’aux pairs de Moussa Sidi Mohamed d’entendre cet appel et de faire de cette démarche la leur. En attendant de voir l’impact de la démarche solidaire des opérateurs économiques on peut dire que pour l’instant, elle a au moins le mérite de se conformer à l’adage qui dit : «C’est dans les moments difficiles qu’on reconnait ses vrais amis».

Mamane Abdou