Trois mois après le coup d’Etat du 26 juillet 2023 ayant entrainé la chute de la 7ème République, les passions du dé- part commencent à se dissiper chez certains acteurs de la scène socio-politique qui ont rêvé d’avoir trouvé la bonne occasion pour en découdre à jamais avec tous ceux qui de près ou de loin ont participé à la gestion de l’ancien régime. Plus on avance plus ce groupe de gens habités par la haine et la soif d’une quelconque revanche sur l’histoire déchantent progressivement par rapport à l’influence qu’ils pensaient exercer, y compris à coup de chantages sur le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Malheureusement pour eux, le CNSP reste lucide et n’entend point céder à des injonctions de certains groupes de pression qui se sont inscrits dans un esprit de règlement de compte, de chasse aux sorcières et de balayage systématique de tous ceux, à un titre ou à un autre, ont occupé des responsabilités dans l’appareil de l’Etat au cours des treize dernières années. Après ce balayage, la deuxième phase consiste à reprendre tranquillement le pouvoir des mains du CNSP. On a entendu beaucoup d’entre eux, s’égosiller et s’extasier pour annoncer que le moment était venu pour eux de ravir le perchoir du pouvoir avec à la clé le retour précipité de l’opposant principal, Monsieur Hama Amadou au Niger pour une hypothétique intronisation.
Sauf que le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, président du CNSP reste ferme et tranchant sur la conduite de la transition. Il répète sans cesse dans ses différents discours que la transition sera marquée par une refondation de la République. Elle est l’affaire de tous les nigériens, sans exclusif, et tout se fera dans le respect strict de lois et règlements, avec une justice totalement libre et indépendante.Ceux qui ont exulté à la suite du coup d’Etat du 26 juillet 2026 et qui s’y sont vite greffés pour se l’approprier avec fracas, parce qu’ayant cru avoir récupéré le pouvoir d’Etat commencent à déchanter brutalement.Plus les jours passent, plus les revanchards de tout acabit qui se sont glissés pour prendre les premières loges dans le soutien au CNSP pour des raisons de rè- glement de compte accumulent déception et amertume. Certains acteurs politiques déguisés en acteur de la société civile et même certains alliés du PNDS, comptables pourtant de la gestion de la 7ème République, ont vite fait de proclamer leur soutien au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), tournant vite la page de la renaissance, espé- rant se substituer automatiquement aux animateurs de la gouvernance politique du pays. Il y’en a même parmi ces acteurs politiques et de la société civile qui pensent que ceux qui ont été victimes du coup d’état n’ont pas droit à la parole et qu’ils doivent être chassés et poursuivis comme des mal propres s’ils ne sont pas déchus de leur nationalité.Mais le nouvel organe dirigeant du pays, le CNSP, que beaucoup d’entre eux pensaient manipulable à merci reste lucide et ferme. Il reste attaché à ses engagements hautement proclamés par son président le Général Abdourahamane Tiani, celui de fédérer toutes les énergies des nigériens, sans exclusif et sans considération d’appartenance politique.Trois mois après son installation, le CNSP affiche une certaine indépendance vis-à-vis des partis politiques. Il demeureclairvoyant dans la conduite des affaires publiques. Le CNSP qui a annoncé deux préoccupations essentielles dans son agenda, à savoir la question de la sécurité et la question de la bonne gouvernance, s’active à mettre en place les mécanismes de mise en œuvre effective de l’agenda de la transition.Tout porte à croire que le CNSP maintiendra le cap toujours avec une certaine neutralité et de la rigueur par rapport à la gestion de la transition qui doit être porteuse d’un élan inébranlable de souveraineté, de patriotisme et des valeurs de justice, de cohésion sociale, d’unité nationale, de paix et d’indépendance.Les premiers actes posés au cours des trois premiers mois de gestion sont rassurants et loin de répondre aux vacarmes revanchards de certains acteurs dits de la société civile prétendument révolutionnaires qui voudraient mettre au pas le CNSP.Le CNSP reste pour le moment imperturbable, appelant les nigériens dans leur ensemble à plus de sacrifices et de résilience pour surmonter les moments difficiles que traverse le pays.
Adoum Boulkassoum