La Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN) et l’Alliance Pour la République étaient les deux coalitions des partis politiques ayant soutenu la candidature du candidat du PNDS-Tarayya, Mohamed Bazoum à l’élection présidentielle de deuxième tour de février 2021. Les partis politiques composant cette majorité présidentielle ont participé à ce titre à la gestion du pouvoir et soutenu l’action du Gouvernement après la victoire de Mohamed Bazoum au second tour des élections de février 2021 jusqu’au soir fatidique du mercredi 26 juillet 2023 quand le régime tomba suite à un coup d’état. En dehors d’une déclaration furtive de la MRN rendue publique dans le feu de l’action, pour la suite, les partis alliés n’ont pas fait montre d’une solidarité digne de ce nom. Beaucoup d’entre d’eux ont préféré se renier tels des «Juda», un des apôtres de Jésus qui a fini par le livrer aux ennemis pour quelques centimes. Ces alliés conjoncturels se sont vite éloignés du PNDS pour rejoindre le mouvement de soutien au CNSP. Si ce n’est l’interdiction des activités des partis politiques beaucoup d’entre eux allaient se fendre certainement de déclarations de soutien qui nesont en réalité que des appels de pieds pour s’embarquer dans le train de la transition. En effet, les réactions de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale Seini Oumarou par ailleurs président du MNSDNassara et celle de Albadé Abouba, président du MPR-Jamhuriya, grands alliés du PNDS et de la majorité parlementaire, après les évé- nements du 26 juillet 2023, avaient surpris plus d’un. Elles étaient per- çues au sein de l’opinion nationale comme l’expression d’une ingratitude car tous les deux avaient obtenu pour leurs militants des postes de responsabilité importants. Ils étaient à la limite des alliés capricieux qui voulaient toujours leur dividende dans le cadre du partage. Outre sa position de deuxième personnalité du régime et des postes importants accordés au MNSD, Seini Oumarou s’est mis à nommer au vu et au su de tout le monde des conseillers à n’en point finir et à la pelle malgré les réprobations du PNDS. Albadé Abouba de son côté a fait fi de tous les gros postes tombés dans son escarcelle, pour se morfondre et réclamer à cor et à cri la création d’un Sénat pour lui parce que c’est ce qui correspondrait à son profil.Il était attendu des alliés une réaction à minima, comme celle de Mahamane Ousmane, leader du RDR-Tchanji, parti de l’opposition, condamnant pour le principe la prise du pouvoir par la force avant de se pourfendre à juste titre en critiques à l’endroit du régime déchu.
Des signes de recomposition du paysage politique
Dans la perspective du retour à l’ordre constitutionnel et démocratique Hama Amadou et Mahamane Ousmane se cherchent des alliés, au moment le PNDS se fait secoué par une crise interne.Ainsi sous le lead de Hama Amadou, le MNSD Nassara, le MODEN FA Lumana, le MPR-Jamhuriya et le parti AMEN-AMIN se sont mis en conclave. Un comité de réflexion composé de Almoustapha Garba (MNSD), Issa Kanga (MODEN Lumana) Chaibou Maman (MPR-Jamhuriya) et Abdoul Aziz Mountaga (AMEN-Amin) a été mis en place pour trouver la forme de rapprochement réalisable entre eux.Mahamane Ousmne.
Mahamane Ousmane s’organise aussi…
Le leader du RDR-Tchanji n’est pas en marge de ce mouvement prématuré de reconquête du pouvoir. Dansla clandestinité, les réunions se multiplient tantôt autour de Mahamane Ousmane, tantôt autour de Hama Amadou. Un regroupement des partis politiques de l’ancienne opposition qui s’inscrivent dans la perspective de la reconquête du pouvoir et leur implication pour une transition réussie se réunissent discrètement autour d’eux. On signale même la présence de certains acteurs de la société civile avec lesquels ce cadre de réflexion a été mis en place en vue de leur pleine implication dans l'élaboration des nouveaux textes (Projet de Constitution, Code électoral) devant régir la nouvelle République. Parmi les partis politiques qui prennent part à ces réunions clandestines, on cite le RDR Tchenji, le MODEN- Lumana, le PJP Génération Doubara, le RDP-Jama’a, le MDP Alkawali, l’ORDN Tarmamoua, entre autres.Même si pour l’instant, chez Mahamane Ousmane on ne parle pas d’alliance, dans l’agenda de l’implication de ces partis politiques pour une transition réussie, les appétits s’aiguisent et il n’est pas exclu que ce genre de consultations débouchent sur une autre alliance.
Adoum Boulkassoum