Le Mouvement HAMZARI porté par M. Amadou Jidout n’était pas un simple coup d’humeur de ce dernier comme beaucoup de nigé- riens l’ont pensé. Il est évident que le promoteur de ce mouvement était pratiquement le seul à en parler dans les médias et dans les autres canaux de communication. C’est pourquoi, le grand public a toujours considéré ce mouvement comme l’expression d’un soutien personnel du Sieur Amadou Jidout à l’endroit du Président Bazoum. Du reste, lui-même a pré- senté ce mouvement comme étant un cadre qui a pour but de valoriser et de vendre les actions du président de la Ré- publique. Sauf qu’à cette époque déjà le promoteur de ce mouvement s’inscrivait dans une logique polémiste. Pour lui, le PNDS et ses dé- membrements ne faisaient rien pour donner tout l’éclat des réalisations de M. Mohamed Bazoum. Il a plusieurs fois indiqué d’ailleurs que les actions de son mentor sont à la limite minorées au profit de celle de son prédécesseur Issoufou Mahamadou. Il s’est placé ouvertement dans la guéguerre et a présenté son mouvement comme étant le créneau qui va faire librement et exclusivement les éloges des réalisations du Président Bazoum, n’en déplaise au PNDS, parti duquel il a été exclu pour des propos inappropriés et intolérables au sein d’une structure qui militepour des valeurs républicaines.Au regard de certaines informations qui circulent depuis les événements du 26 juillet 2023 et du comportement de certains responsables proches du président déchu, l’on peut aisément déduire que Amadou Jidout n’était pas seul. Il jouait tout simplement au fou du roi qui était en réalité le maillon d’un grand projet de création d’un parti politique en bonne et due forme par des militants PNDS se réclamant proches de Bazoum Mohamed.On peut même aller plus loin pour s’interroger si Bazoum lui-même n’est pas l’instigateur de la création de cette nouvelle formation politique. Tous les indices aujourd’huidonnent à croire que le processus de création du parti politique HAMZARI a été bel et bien lancé d’intelligence avec des cadres du parti se réclamant du clan Bazoum. Dans le cadre de la création du nouveau parti, une lettre a été envoyée à tous les responsables proches du président Bazoum pour annoncer la création de ce cadre dé- nommée «Mouvement National de Soutien aux Actions de Son Excellence Mohamed Bazoum (MOUZAC-HAMZARI)» qui devait être sanctionné par un agrément de reconnaissance officielle dont la demande a été adressée au Ministre de l’intérieur le 9 mai 2023.Voilà qui explique visiblement cette levée de bouclier brusque des proches de Bazoum contre l’ancien président Issoufou Mahamadou après le coup d’état du 26 juillet 2023. Immédiatement après la chute du pouvoir les partisans de Bazoum qui dé- tiennent déjà ce qu’ils con sidèrent comme leur rampe de lancement ont comme dans un refrain engagé une campagne de dénigrement contre celui qui a incarné durant plus de trente ans l’unité du PNDS et l’artisan de son ascension sur la scène politique, l’ancien président Issoufou Mahamadou ainsi que du PNDS pré- senté en deux clans rivaux. Ils pousseront l’outrecuidance jusqu’à accuser l’ancien président Issoufou Mahamadou d’être le commanditaire du coup d’état du 26 juillet 2023. Leur raison, Issoufou Mahamadou n’a pas condamné le coup d’état et en plus il a dissuadé la CEDEAO et la communauté internationale d’abandonner l’option militaire contre notre pays. Ils savent bien pourtant, et le président déchu en tête, qu’Issoufou Mahamadou voulait jouer le facilitateur dans cette crise. Et dès le déclenchement des événements il s’est pointé au palais présidentiel pour s’interposer entre le Général Tiani qui a été responsable de sa sécurité durant dix ans et son dauphin Mohamed Bazoum qui a été élu Président par la volonté de Dieu et par la volonté du même Issoufou Mahamadou qui a su l’imposer comme candidat du PNDSmalgré l’hostilité des membres du CEN qui était au nombre de douze dont onze était contre sa candidature et un seul, en l’occurrence Hama Adamou Souley lui était favorable. Ainsi l’équipe de communication de Mohamed Bazoum a focalisé toutes ses forces sur Issoufou Mahamadou pour tenir son image et détruire le capital de popularité dont il jouit sur la scène mondiale, certainement dans la perspective de leur projet. Au même moment le PNDS rendait publics, coup sur coup, 19 communiqués, malgré l’interdiction des activités des partis politiques, pour condamner le coup d’état et exiger le rétablissement du Président Bazoum dans son fauteuil. Mais les partisans de Bazoum qui échangeaient avec lui tous les jours sont restés insensibles aux efforts du parti et aux multiples dé- marches diplomatiques engagées par le Président Issoufou Mahamadou pour obtenir le retour à l’ordre constitutionnel normal. En lieu et place, les proches du Président déchu, qui sont presque tous à l’extérieur du pays, se sont liguésavec leur pire ennemi que sont les militants de Lumana pour vilipender et trainer dans la boue celui qui n’est ni plus ni moins un guide pour l’ensemble des militants du PNDS.Dans le même sens, il se susurre que Mohamed Bazoum a pris langue avec le leader historique du MODEN Lumana pour une future alliance électorale en vue de son deuxième mandat. Mais cette alliance devait se faire non pas avec le PNDS-Tarayya mais avec le Mouvement HAMZARI qui devait se transformer en parti politique avant la fin de son premier mandat. A propos de la création de ce nouveau parti, il semble que la décision a été prise au dé- tour d’un voyage à Londres en Angleterre par un groupe autour de Bazoum lui-même. Selon toujours certaines sources Hassoumi Massaoudou n’a pas manqué de soulever la délicatesse de cette question. Toujours est-il que les démarches pour l’avènement de HAMZARI ont continué pour permettre à Mohamed Bazoum de s’émanciper de la tutelle du PNDS-Tarayya et de Issoufou Mahamadou. Pour ce faire, il faut créer de nouveaux opérateurs économiques en vue du financement du nouveau parti. C’est ce qui explique l’octroi des marchés faramineux à une catégorie de commerçants très proches de Bazoum au détriment de vrais militants du parti qui se sont mouillés le maillot et financer à grand frais l’élection de ce dernier à la présidence de la République. Et c’est ce qui explique aussi l’acharnement des proches de Bazoum sur l’ancien Président Issoufou Mahamadou, le but étant de ternir son image et détruire le PNDS-Tarayya.
Mato Mani