Les prochains jours augurent peut-être de l’ouverture de négociations entre l’organisation communautaire, la CEDEAO, et les autorités nigériennes de transition. C’est en tout cas l’espoir nourri par les nigériens après la sollicitation officielle par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) de la médiation togolaise. Le CNSP, l’organe suprême qui dirige le Niger depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023, a, en effet, porté son choix, lundi 06 novembre 2023 sur le Togo comme médiateur dans ses négociations avec la communauté internationale en particulier avec la CEDEAO. Dépêché par le Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, le numéro 2 du CNSP, le Général Salifou Mody a rencontré à Lomé le Président de la Ré- publique togolaise, Faure Gnassingbé dont il a sollicité la facilitation du dialogue avec les partenaires. Une demande entendue et acceptée par Faure Gnassingbé pour qui «aider le Niger, c’est aider la CEDEAO et toute la région» d’un risque d’implosion.
''Nous avons demandé au Président de la République du Togo d'être un médiateur, de faciliter ce dialogue avec nos divers partenaires'', a déclaré Salifou Mody face à la presse après l'audience que lui a accordée le président Faure Gnassingbé. Depuis les événements du 26 juillet 2023 et les lourdes sanctions prises par la CEDEAO à l’encontre du Niger, Lomé était devenue la destination de prédilection des autorités militaires nigériennes qui multiplient les ballets diplomatiques en vue d’obtenir la facilitation du Chef de l’Etat Togolais.Malgré les sanctions décrétées, le 30 juillet 2023, à l’endroit du Niger par le sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, dont le Togo est membre, le pays de Faure Gnassingbé a fait preuve d’ouverture à l’endroit du Niger en acceptant d’accueillir à plusieurs reprises des délégations officielles nigériennes et la traversée de ses frontières par les camions de marchandises en provenance du Bénin et destinés au Niger. Cette posture du Togo a certainement joué et pesé pour le choix du Togo comme médiateur dans la crise nigérienne.
Au menu de la mission conduite par le Ministre d’Etat, le Ministre de la Défense nationale, le Général Salifou Mody, le retrait des troupes militaires françaises. Les émissaires nigériens ont sollicité le Togo et les Etats-Unis d’Amérique, d’être les garants du retrait des forces françaises dans le cadre de l’accord encadrant le retrait militaire français du Niger.La demande des autorités nigériennes de transition semble avoir eu un écho favorable. Répondant à la demande du Niger, le ministre togolais des affaires étrangères, Robert Dussey, tout en réitérant la condamnation du Togo de toute prise de pouvoir par la force, a indiqué lors d’uneconférence de presse que son pays était prêt à «aider en tant que facilitateur» au dialogue entre le Niger et la communauté internationale. Pour la paix, l’harmonie et la stabilité, le Togo est prêt à aider le Niger, car aider le Niger c’est aider la CEDEAO et toute la région d’un risque d’ébranlement. La sollicitation du CNSP de la médiation togolaise intervient après l’offre de la médiation algérienne qui a tourné court et la tenue de la 1180ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine, dont lesconclusions recommandent à l’Union Africaine de ‘’nommer rapidement un représentant de haut niveau pour le Niger et de dépêcher une mission de haut niveau au Niger’’.
Adoum Boulkassoum