Quatre (4) jours, après la prestation de serment des membres de la Commission de Lutte contre la Délinquance Economique, Financière et Fiscale (CoLDEFF) le 16 novembre dernier, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, vient de nommer ce lundi 20 novembre 2023, les membres du Bureau de ladite Institution, conformément aux dispositions des articles 6 et 7 de l’Ordonnance 2023-09 du 13 septembre 2023, portant création, missions, composition et modalités de fonctionnement de ladite Institution. Ainsi sont nommés membres du Bureau de la CoLDEFF :P résident : Colonel Abdoul Wahid DjiboVice-Président : M. Issoufou YacoubaSecrétaire Général : M. Ibrahim Mahaman ArbiPremier Rapporteur : M. Dambagi Son AllahDeuxième Rapporteur : Mme Issoufou Ladi Adamou.Une fois de plus, c’est à un militaire qu’on a confié la présidence de cette institution stratégique dans le dispositif de la transition. Il faut rappeler que le Bureau est l’organe d’exécution des décisions de la CoLDEFF. Cette nomination des membres du Bureau parachève l’installation de la CoLDEFF qui compte trente-cinq membres.Renvoyés à l’exercice de leurs fonctions le vendredi 16 novembre 2023, les membres de la CoLDEFF ont pour première tâche d’élaborer leur rè- glement intérieur qui sera approuvé par le Président du CNSP, Chef de l’Etat avant d’entrer en plein régime de leurs missions.Toutefois, à cette étape, beaucoup de nigériens se posent légitimement des questions relativement à la période qui sera couverte par les missions de la CoLDEFF. Une véritable équation on encore résolue ! Même si d’aucuns présument que les investigations concerneront uniquement des dossiers relevant de la gestion de 13 ans du régime déchu, il n’en demeure pas moins que l’Ordonnance 2023-09 du 13 septembre 2023, portant création, missions, composition et modalités de fonctionnement est restée muette là-dessus. Ce qui ouvre un boulevard illimité à la CoLDEFF, même si la loi a prévu des délais de prescriptions pour certains crimes et délits.La deuxième équation à résoudre, c’est le sort du personnel hérité de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions assimilées (HALCIA), dissoute. Cette Institution a laissé un héritage précieux tant en ressources humaines qu’en valeur de probité et d’intégrité. Elle a abattu un travail irréprochable qui lui a permis de recouvrer plus de dix (10) milliards de FCFA qui ont échappé à l’Etat. Son personnel a acquis une expertise dans les investigations, les enquêtes et le recouvrement et nulle part, des éléments de la HALCIA n’avaient été cités dans des affaires de corruption. Quel sort sera alors réservé à ce personnel qui jouit d’une expertise précieuse et qui peut être d’une grande utilité pour la CoLDEFF ? Pour le moment l’interrogation demeure.Ce qui est sûr, les premiers pas de la CoLDEFF sont attendus et les nigériens en ont les yeux rivés.
Adoum Boulkassoum