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Le Niger abroge la loi sur le trafic illicite des migrants Réplique au parlement de l’UE, victoire pour les défenseurs des droits des migrants

décembre 01, 2023 0 860

C’est à travers l’ordonnance n°2023-16 du 25 novembre 2023 que le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a abrogé la loi n°2015-36 du 26 mai 2015 relative au trafic illicite des migrants.La loi relative au trafic illicite des migrants a vécu juste huit (8) ans. Durant sa courte durée de vie, elle a permis le blocage et le rapatriement des milliers des migrants qui traversent le Niger pour se rendre dans les pays de l’Afrique du Nord voire même au-delà, à la grande satisfaction des pays européens qui veulent coûte que coûte empêcher l’arrivée en masse des africains sur leurs territoires. Faisant déjà l’objet d’une dénonciation par plusieurs structures de la société civile, la loi sur le trafic illicite des migrants ne sert plus d’outils pour empêcher les migrants ressortissants de plusieurs pays africains de traverser le Niger dans leur périple en destination d’Europe.Dans l’article premier de l’ordonnance abrogeant cette loi, il est clairement souligné que : «La loi n°2015-36 du 26 mai 2015, relative au trafic illicite des migrants est abrogée à compter du 26 mai 2015. L’article 2 de préciser que : les condamnations prononcées en application de ladite loi ainsi que leurs effets sont effacées à compter du 26 mai 2015 et l’article 3 de préciser que aucune réclamation de quelque nature que ce soit sur la base de la présente ordonnance n’est recevable.En termes clairs, les migrants subsahariens de passage au Niger ne seront désormais nullement inquié-tés tout le long de leur trajet sur le territoire nigérien. Pour plusieurs observateurs, cette abrogation est une ré- ponse du berger à la bergère suite aux sanctions imposées au Niger et surtout au dernier communiqué du parlement de l’Union Européenne consécutifs au coup d’Etat du 26 juillet qui a vu l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement de transition. Depuis le changement de régime, il y a de cela quatre (4) mois, les pays membres de l’Union Européenne avec la France en tête ont suspendu toute coopération avec les nouvelles autorités du pays qu’ils continuent de qualifier des putschistes illé- gitimes.Cette mesure prise par les autorités de la transition qui va certainement faire mal aux pays européens notamment l’Italie, l’Espagne ou la Grèce qui constituent la porte d’entrée des africains subsahariens sur le territoire de l’Union européenne poussera-t-elle les occidentaux à revoir leurs sanctions ?E n attendant la réaction des gouvernements européens, les organisations de défense des droits des migrants comme Alerte Phone Sahara, l’Association Malienne des Expulsés et l’ONG italienne ASGI vont se frotter les mains, elles qui ont organisé les 27 et 28 février dernier, une rencontre à Niamey pour entretenir leurs membres sur la plainte déposée contre l’Etat du Niger devant la Cour de Justice de la CEDEAO afin de dénoncer la loi portant trafic illicite des migrants.

Ibrahim Moussa 

Dernière modification le vendredi, 01 décembre 2023 11:11

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