La 9ème édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité a ouvert ses assises le lundi 27 novembre 2023. Contrairement à celui de Lomé, n’y étaient pas certains pays sous régime militaire dont le Niger qui a saisi l’occasion togolaise pour réité- rer sur sa position la prise du pouvoir par l’armée et la détention du président déchu Bazoum Mohamed. Seulement, ce qui a fait rire lors de ses assises, c’est une fois encore la position du président sénégalais Macky Sall qui s’est évertué à donner des leçons de morale. Dans ses propos, s’il y en a un grain de vérité, sont sommes tous ridicules au regard de leur caractère comique. Sall, lui-même, incapable de s’accommoder des principes élémentaires de la démocratie, a sali et a emprisonné ses opposants un à un. Khalifa Sall, Karim Wade et Ousmane Sonko ont payé ou paient encore le prix de leur rébellion face à ses velléités du pouvoir. « L’Afrique a besoin de pause dans les coups d’Etat et de travailler à son développement », suggère-t-il. Faisant allusion à la situation au Burkina Faso, en Guinée, au Gabon, au Mali et au Niger, il estime que cela ne reflète pas l’image de cette «Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie». Là où juste la promotion de la justice suffit, Sall propose à l’Afrique, «une rencontre entre les chefs d’Etat et les chefs militaires africains». La seule option de renoncer à briguer un troisième mandat ou une quelconque prolongation constitue une des voies du salut mais il ne faut pas également imposer un dauphin que le peuple n’aime forcément pas. Que pèse une entente ou une complicité entre armées et politiciens en Afrique ? Tous les maux viennent de là.
Mamane Abdou