Après plusieurs semaines de résistance et d’hésitations, les Etats-Unis d’Amérique ont enfin décidé de marquer leur présence diplomatique aux côtés des nouvelles autorités militaires de transition au Niger. Les Etats-Unis, qui ont exprimé leur position contre le putsch et demandé le retour à l’ordre constitutionnel normal il y a quelques semaines, ont instruit leur nouvelle ambassadrice qui a longtemps gardé ses lettres de créances dans les tiroirs, de les présenter aux autorités de transition sous la conduite du général de Brigade Abdourahamane Tiani qui a renversé le président Bazoum Mohamed le 26 juillet 2023.
Mme Kthleem A. FitzGiboon, qui a présenté, le 2 décembre dernier, ses lettres de copies figurées au ministre nigérien des Affaires étrangères et de la Coopération Bakary Yaou Sangaré. La diplomatie américaine , est la nouvelle diplomate mandatée par le pays de l’oncle Sam à qui revient désormais la lourde tâche de diriger la mission pendant la période critique de transition.
Sa rentrée en fonction intervient après quelques semaines que les Etats-Unis aient reconnu le coup d’Etat au Niger. Elle intervient surtout deux jours seulement après le décès du vétéran de la diplomatie américaine, partisan de la realpolitik, Henri Kissinger. La décision américaine sonne comme une reconnaissance et en souvenir de la mémoire de celui était à l’origine de la détente avec l’URSS, du rapprochement des Etats-Unis avec la Chine de Mao et de la fin de laguerre américano-vietnamienne notamment.
L’acceptation des Etats-Unis de composer avec le Niger malgré l’interruption de l’ordre constitutionnel intervient surtout dans un contexte où la Russie, leur adversaire farouche, courtise certains pays ouest-africains dont le Niger qui vient d’enregistrer une première visite officielle russe de haut niveau à Niamey sous la houlettedu vice-ministre de la Défense Iounous-bek Evkourov déjà de passage au Mali et au Burkina Faso
.Mamane Abdou