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Renforcement de la résilience des communautés dans la région de Tillabéri : La FAO, l’Unicef et le PAM assistent les populations de la Commune rurale de Simiri

octobre 03, 2021 0 895
Djibo Hassan, président du site de Simiri Djibo Hassan, président du site de Simiri

Gormey malo koira, Simiri, Goutoumbou Koira Tegui, Kalley Tombo Guesse, Gao Banda sont les cinq (5) villages de la commune rurale de Simiri qui ont bénéficié des activités du projet de renforcement de la résilience exécuté conjointement par l’Unicef, la FAO et le PAM.

Ces trois (3) agences spécialisées des Nations Unies ont mené diverses interventions au profit de ces populations qui figurent parmi les plus résilientes au Niger. Affectées par les effets du changement climatique auxquels s’ajoute l’insécurité, les populations de la commune rurale de Simiri doivent leur salut aux actions du projet de renforcement de la résilience des communautés.

Grâce au financement du gouvernement français, la synergie et la complémentarité des interventions des trois (3) agences onusiennes ont donné du sourire aux lèvres des Hommes et femmes de cette contrée, située à 75 kilomètres au nord de Niamey, la capitale du Niger.

C’est plusieurs ménages des cinq (5) villages concernés par le projet qui trouvent aujourd’hui leurs souffrances atténuées grâce à ce projet de renforcement de la résilience des communautés les plus vulnérables.

Comme un travail à la chaine, les activités menées dans le cadre du projet, ont permis aux communautés de bénéficier des semences améliorées et adaptées aux conséquences du changement climatique.

Ce geste qui émane du Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture FAO, a répondu aux attentes des populations qui se réjouissent d’ailleurs de cet appui.

«La FAO a mis à notre disposition des semences de la tomate, de la carotte, de la salade, etc. Avec ces semences, ce que nous produisons contribue de manière significative dans la lutte contre la malnutrition dans notre communauté», s’est réjoui, Issoufou Bouda, habitant du village de Simiri.

L’appui de la FAO, c’est également des semences sur les variétés de mil et du niébé. La construction des banques céréalières dans les villages a été également l’œuvre de la FAO comme l’a souligné M. Moumouni Zakey, chef du village de Boutoumbou Kalley Tombo «la FAO nous a construit cette banque céréalière qui nous facilite aujourd’hui, de stocker les sacs de céréales que nous produisons grâce aux champs communautaires que nous exploitons», s’est félicité le leader communautaire.

Les champs communautaires, c’est ces terres qui se situent sur des plateaux très arides et caillouteux qui sont devenues exploitables aujourd’hui grâce au travail mené par la communauté sous l’égide du Programme Alimentaire Mondiale (PAM).

Ces plateaux rocheux considérés comme impossible à l’agriculture compte tenu de leur rigidité le sont aujourd’hui, avec la volonté des communautés qui reçoivent du PAM des vivres aux ménages qui ont accompli ce travail titanesque de réhabilitation de terres.

A Boutoumbou Kalley Tombo, le champ communautaire est exploité par 31 bénéficiaires hommes et femmes qui exploitent 2 hectares de niébé. En association avec trois autres villages, cette communauté exploite un champ communautaire du mil d’une superficie de 28 hectares à la grande satisfaction de l’ensemble des exploitants.

«Avant l’arrivée du PAM, nous ne pouvions même pas imaginer qu’un jour on peut cultiver sur ce plateau, mais aujourd’hui, c’est chose faite, c’est une réalité», dixit Mme Habsatou Younoussa, exploitante dusite du champ communautaire de Gormey Molo Koira.

D’une capacité de 4,2 hectares pour le mil, et 2,5 hectares pour le haricot, le site est exploité par 55 personnes.

A Simiri, chef-lieu de la commune, la récupération de terre rendue possible par le PAM a permis aux 71 personnes parmi lesquelles 37 femmes d’exploiter 4 hectares sur un plateau qui trois (3) ans auparavant était hostile à toute apparition d’une verdure.

«Avant c’était une terre sèche qui n’apporte rien. L’eau ne descende pas, on ne peut même pas imaginer un pâturage pour les animaux.

Aujourd’hui, après 10 ans de travaux, le résultat est là, l’endroit est devenu vert», a indiqué Djibo Hassan, président du site.

Les appuis du Programme Alimentaire Mondiale (PAM), ont également permis aux populations de se concentrer sur leurs travaux champêtres durant toute la période de l’hivernage contrairement aux années précédentes, où les bras valides étaient contraints d’aller travailler auprès des plus nantis avant de revenir labourer leurs champs avec toutes les conséquences que cela pourra engendrer.

La récupération des terres, l’exploitation des champs communautaires dont les productions permettent aux communautés de renforcer leur résilience surtout en période de soudure est à mettre à l’actif également des agents de mise en œuvre sur le terrain, qui orientent et sensibilisent les communautés sur les activités à mener. «Nous avons débuté le travail sur ce plateau aride de 28 hectares sur lequel on peut semer aujourd’hui. Il est exploité par 123 personnes depuis bientôt trois (3) ans. En dehors de la récupération de terres, nous assistons les populations pour le compostage, le séchage du pâturage », a martelé M. Assimiou Amani, superviseur de l’ONG KARKARA et responsable du site de Boli.

Le projet conjoint pour le renforcement de la résilience des communautés dans la commune de Simiri, c’est aussi le volet éducation et sensibilisation sur la nutrition, l’hygiène, l’assainissement et le Wash.

A ce niveau, c’est le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) qui assure le lead.

Avec son rayon de 75 kilomètres, la radio Yilwa de Simiri est appuyée dans ses émissions destinées au public avec ses 100 clubs d’écoute par l’Unicef.

«Grâce à l’appui de l’Unicef, nous faisons le suivi de 100 clubs d’écoute tout en sensibilisant les populations sur les questions de santé, éducation, hygiène et assainissement...

Ces appuis sont en espèce et en nature», a notifié, M. Boubacar Mali Gnandou, directeur de la radio communautaire Yilwa de Simiri.

Sur le plan scolaire, l’Unicef dote les élèves des fournitures scolaires, ce qui constitue un véritable ouf de soulagement pour les parents, qui par manque de moyens n’arrivaient pas à assurer l’éducation des enfants.

«Grâce aux sensibilisations, la malnutrition a reculé de manière significative dans notre village. Avant plus de 40 sur 100 enfants souffraient de la malnutrition mais aujourd’hui, rare sont les ménages où on trouve des enfants malnutris car, c’est nous-mêmes les femmes qui, avec un périmètre brachial mesurons nos enfants», a expliqué Mme Habsatou Younoussa, habitante de Boutoumbou Kalley Tombo. Ce travail de sensibilisation sur les bonnes pratiques est aussi mené par des relais à l’instar de Laihana Yacouba du village de Boutoumbou Koira Tégui, qui a salué le changement de comportement intervenu dans son village.

L’inscription et le maintien des filles à l’école est aujourd’hui une réalité dans ces villages où intervient le projet de renforcement de la résilience des communautés exécutés conjointement par la FAO, l’Unicef et le PAM.

Les bourses offertes aux filles, les cantines scolaires, le moulin à grain et la dotation des centres de santé dans les villages des médicaments ont contribué de manière significative aux changements de mentalité pour inscrire les enfants à l’école. «Les interventions de l’Unicef à travers les fournitures et la cantine scolaire prise en charge par le PAM ainsi que le cash transfert ont permis de rehausser le taux de réussite, le maintien d’un plus grand nombre de filles jusqu’ à la fin du cycle », s’est réjoui M. Issoufou Djibo, directeur de l’école primaire de Guessé.

La synergie et la complémentarité des activités des trois (3) agences a produit des résultats tangibles appréciés par l’ensemble des bénéficiaires. En trois (3) ans de mise en œuvre, cette synergie d’actions a permis la construction de plusieurs ouvrages, la promotion des pratiques familiales essentielles, la réhabilitation des terres et la mise à la disposition des communautés des semences adaptées au contexte actuel dans lequel se pratique l’agriculture, a indiqué M. Salifou Kanfo, Superviseur des activités du PAM pour le compte de l’ONG KARKARA.

Ibrahim Moussa,

Envoyé Spécial

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Dernière modification le dimanche, 03 octobre 2021 14:06
Ibrahim Moussa Illagamo

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