A la suite des événements du 26 juillet 2023, comme il fallait s’y attendre, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO et même l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) se sont insurgées contre cette irruption de l’armée dans l’arène politique avec une batterie de de sanctions économiques et même une menace d’intervention militaire brandie par la CEDEAO.
Durant plus de quatre (4) mois la situation n’a pas beaucoup évolué malgré les tentatives de négociations entre le Niger et l’organisation sous régionale qui dépêché plusieurs émissaires à Niamey sur ce sujet. Par contre, si on a la certitude que les sanctions économiques sont restées intactes, la question de la menace militaire reste mystère et boule de neige.
En effet à la veille de la session ordinaire des Chefs d’Etats et de Gouvernements tenue à Abuja la semaine dernière, le Président de la Commission de la CEDEAO, M. Omar Touray, a affirmé que l’option militaire n’a jamais été abandonnée, contrairement aux informations distillées par la presse. Le pré communiqué de la conférence des ministres des affaires étrangères des Etats membres de cette organisation on a évoqué l’éventualité d’une intervention militaire. Toutefois, dans le communiqué final de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la CEDEAO, la question d’intervention militaire semble avoir été abandonnée. Avec cette multitude de versions, l’opinion publique nationale reste perplexe. Et personne ne sait exactement si cette option est véritablement abandonnée. Toujours est-il que du côté des autorités militaires du CNSP, on reste méfiant, la vigilance est de mise et le Niger est visiblement sur ses gardes à bien comprendre l’appréciation que le Général Tiani et ses compagnons font de cette question. Dans sa dernière interview accordée à la presse nationale, le président du CNSP est revenu largement sur ce sujet. Il n’a pas caché sa méfiance sur les intentions suspectes de la CEDEAO et de certains acteurs de la crise, notamment la France. Il a rappelé que les troupes françaises qui ont quitté le Niger ne sont pas loin du territoire national. Il a précisé que ces troupes sont stationnées dans
un pays voisin tandis que le Chef d’Etat-major des armées françaises continue des consultations avec un autre pays certainement pour échanger sur les modalités d’une probable intervention militaire au Niger. Mieux dans le communiqué du CNSP en date du 13 décembre 2023, celui-ci accuse ouvertement la CEDEAO de ‘’manœuvres’’ pour ‘’déstabiliser’’ le régime de Niamey.
A la date d’aujourd’hui des doutes persistent toujours par rapport aux manigances de la France qui a voulu intervenir militairement aux côtés de la CEDEAO. En effet, sur les 1500 soldats français qui étaient au Niger dans le cadre de la coopération militaire, 1300 ont quitté le pays suite aux exigences de milliers manifestants et du CNSP. Il reste encore une centaine de militaires français sur le sol nigérien qui doivent quitter d’ici la fin du mois de décembre 2023.
Cette phase ultime du rapatriement définitif des troupes françaises du Niger n’est pas sans éveiller les soupçons, la méfiance et les inquiétudes des responsables du CNSP qui restent sur leur garde pour parer à toute éventualité.
Dans tous les cas les autorités du CNSP assurent avoir pris toutes les dispositions pour faire face à toutes tentatives d’attaques sur notre Pays. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur le Général Mohamed Toumba a été on ne peut plus clair sur sujet, il y a quelques semaines au Togo à l’occasion d’un forum sur la sécurité. Dans son interview également le président du CNSP lui-même a rassuré que toute épreuve de force contre le Niger est vouée à l’échec et elle sera châtiée.
Adoum Boulkassoum