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Lutte contre la corruption : Ibou Karadjé l’Alpha et l’oméga des fausses LAPs

Ibrahim Amadou Moussa, dit Ibou Karagué Ibrahim Amadou Moussa, dit Ibou Karagué

Débusquée depuis le mois de mai 2021, l’affaire Ibou Karadjé continue d’alimenter les débats sur le phénomène de la corruption et des détournements des deniers publics au Niger. A juste titre, car il s’agit d’une somme de plus de 8 milliards qui a été soustraite frauduleusement des caisses du trésor public. De plus, ce forfait a été commis par un agent de la plus grande Institution de l’Etat qu’est la Présidence de la République mais aussi par le fait que ce gros détournement soit le fait d’un petit commis responsable du volet transport. Nombres d’énigmes entourent cette affaire parce que le présumé faussaire a sévi depuis 2017 sans éveiller le moindre soupçon. L’autre question est de savoir comment ce petit fonctionnaire de la catégorie B2 a-t-il réussi à contourner toute la chaine de contrôle de la Présidence de la République, du Ministère des Finances et du trésor public.

Seules les investigations approfondies peuvent élucider et décanter le puzzle de cette grotesque affaire.

Toujours est-il que le dossier est devant la justice et dans quelques jours, on sera édifié sur l’identité des différents acteurs qui ont participé à ce détournement. Mais avant le procès en bonne et due forme, plusieurs spéculations étaient entretenues autour de l’affaire. Certains commentateurs ont voulu trouver des mains invisibles qui ont aidé Ibou Karadjé dans sa forfaiture allant jusqu’à dire qu’il n’était qu’un simple garçon de course. Ils ont essayé de salir l’image de certaines personnalités politiques sans en avoir la moindre preuve. Ils oublient que c’est à la demande expresse du Président de la République qu’une inspection générale a été enclenchée sur ce dossier au moment où les premiers indices ont apparu.

Pour ne donner aucune chance à Ibou karadjé de s’exfiltrer du pays, un wanted a été lancé en son nom et la gendarmerie a été instruite par les services compétents de surveiller toutes les frontières pour le cerner. Cet acte du Président de la République est en cohérence du reste avec les engagements qu’il a maintes fois répété relativement à la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics. Mohamed Bazoum a été très clair le jour de son investiture : «c’est pourquoi je voudrais dire clairement ici que quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa ‘’base’’, sa famille, sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre».

Il faut ajouter qu’en dehors de cette affaire dite Ibou Karadjé, les nigériens ont été témoins de plusieurs actes qui renseignent sur la détermination du Président de la République de mener cette lutte implacable contre la corruption et les détournements des deniers publics. On peut citer la rencontre qu’il a eue avec toutes les institutions de lutte contre la corruption et celles chargées du contrôle pour les instruire de jouer pleinement leurs rôles. Il a tenu également une réunion avec les membres du Gouvernement et les mêmes institutions il y’a quelques jours pour rappeler l’urgence d’enclencher une vaste opération d’assainissement de la gestion des biens publics.

Disons donc que le Président de la République donne des gages pour des lendemains meilleurs par rapport à cette question. Il y’a lieu aussi de croire à un traitement sans complaisance de l’affaire Ibou karadjé dans les prochains jours. Comme nous l’avons rappelé plus haut des investigations ont été rondement menées et le principal accusé se trouve présentement à la prison de haute sécurité de Koutoukalé et une vingtaine de fonctionnaires dont les noms ont été cités ont été également mis aux arrêts.

Toutefois, selon les premiers éléments qui ont fuité de l’enquête, on ne retrouve aucun nom d’une personnalité politique quelconque encore moins celui d’un des responsables administratifs de la chaîne de la signature des Lettres d’Autorisation de Paiement (LAPs).

Même pour les cas des fonctionnaires interpellés dans le cadre de ce dossier, on leur reproche tout simplement d’avoir bénéficié des largesses de ce garçon et certains d’avoir fermé les yeux sur des documents suspects. Mieux le rapport d’investigation révèle qu’à peine deux ou trois LAPs sont régulières sur la vingtaine émise, tout le reste était du faux. Le document  ajoute que la police scientifique n’a décelé aucune signature authentique de ses supérieurs hiérarchiques dans le cadre de ses fausses LAPS. Ibrahim Amadou Moussa dit Ibou Karadjé a tout simplement le génie de la fraude et il s’est débrouillé à confectionner des faux cachets et à imiter des signatures.

A l’occasion d’une intervention sur les médias d’Etat, diffusée le dimanche 26 septembre 2021, dans laquelle le Premier Ministre Ouhoumoudou Mahamadou a fait le tour des questions cruciales de la vie de la Nation, il n’a pas manqué d’aborder ce sujet en ces termes : «Il s’est avéré qu’il s’agit d’un individu qui a imité des signatures, fabriqué des faux cachets pour faire des opérations au niveau du Ministère des finances.

Le dossier a été transmis à la justice, je ne rentrerai pas plus en détails dans ces faits, tous ses complices ont été identifiés et la justice suit son cours.

De toutes les façons, vous avez vu à travers les journaux, de plus en plus la vérité commence à sortir».

On se rappelle déjà que le Président de la République, lui-même, a dit que ce dossier Ibou karadjé a été transmis à la justice et qu’il sera jugé sans complaisance.

Cela dénote de la détermination des autorités  au plus haut sommet d’élucider ce dossier et de châtier tous ceux qui y sont impliqués.

Il faut donc soutenir et encourager cette politique de lutte contre la corruption et les détournements des derniers publics engagée par le Président de la République.

Adoum Boulkassoum

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