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Restrictions nigérianes sur les vols vers le Niger : Le Nigeria maintient la pression

février 19, 2024 0 564

Les choses prennent désormais l’allure de la loi du Talion entre le Niger et le Nigeria, deux pays frères voisins. Du côté du Nigeria, on semble, face à la situation politique au Niger, privilégier la réponse du berger à la bergère. Après la réplique du Niger face à ce qu’il a qualifié d’ingérence dans ses affaires intérieures suite à la réaction de son plus grand voisin relativement au retrait du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le pays qui pilote le ‘’bateau Ecowas’’ accentue la pression et reste des plus intransigeants dans la mise en exécution des sanctions infligées par l’organisation régionale contre le Niger.

Une fois encore, les choses sont assez sévères. Dans une correspondance AJS/Séries A/02/2024 en date du 29 janvier 2024, le ministère nigérian de l’Aviation et l’Espace aérien, à travers l’Autorité en charge des services du trafic aérien, a réitéré la suspension de tous les vols commerciaux en partance du Niger vers le Nigeria, en provenance du Nigeria vers le Niger ou en transit sur son territoire. Cette décision du gouvernement nigérian a été prise en conformité avec les résolutions de la CEDEAO qui ont imposé des sanctions et restrictions sur le Niger depuis le coup d’Etat qui a renversé le régime du président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023.

La note, écrite en anglais puis signée par le Directeur des Services du trafic aérien Tayo John et ensuite publiée dans les médias locaux nigérians, énumère les vols commerciaux concernés par la mesure du gouvernement fédéral. Il s’agit, souligne la lettre, de «tous les vols commerciaux en partance du Niger à destination du Nigeria, ou du Nigeria à destination du Niger, ou en transit du Niger vers le Nigeria, ou en transit de n’importe quel Etat (pays) par le Nigeria à destination du Niger».

Toutefois, les restrictions n’affectent pas, selon la correspondance nigériane, les vols en transit à travers l’espace aérien nigérien, les vols d’urgence ainsi que les vols spéciaux qui, eux en plus, devraient en amont demander l’autorisation du Secrétaire permanent et du ministère nigérian de l’Aviation et de l’Espace aérien. «La circulaire est délivrée pour information, guide et action nécessaire», libelle la missive du gouvernement fédéral.

Le 2 août 2023, pour rappel, le secrétaire permanent du ministère fédéral de l’Aviation et de l’Espace aérien instruisait la Nigerian Airspace Management Agency, agence de gestion de l’espace aérien nigérian, de délivrer une note de service aux aviateurs en vue de respecter la zone d’exclusion sur tous les vols commerciaux entre le Niger et le Nigeria. Selon cette décision, tous les vols en partance ou à destination des aérodromes de Niamey étaient interdits d’atterrissage à Kano jusqu’à nouvel ordre.

Il s’agit là, pour l’instant, de l’une des étapes d’une série de sanctions, elles-mêmes issues des résolutions issues du sommet de la Cedeao qui a décidé de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes avec le Niger ainsi que l’établissement de la zone d’exclusion aérienne pour tous les vols commerciaux en provenance et à destination du Niger-, qu’active le Nigeria après la fermeture de ses frontières terrestres avec le Niger, longues de plus 1500km, en guise de pression sur les auteurs du putsch. C’est aussi l’une des conséquences immédiates des sanctions imposées par l’espace communautaire sur le Niger dont les flux commerciaux, rien qu’avec la partie nord du Nigeria, sont estimés à plusieurs milliards de francs CFA.

A l’avenir, il faut craindre le pire au fur et à mesure que la situation politique se complique et le dialogue se crispe entre les deux parties surtout que le Niger a décidé de son retrait de la CEDEAO il y a plus d’une semaine. Pour l’instant, malgré la fermeture des frontières entre le Niger et le Nigeria, les mouvements continuent dans les deux sens dans une atmosphère quasi clandestine. Si le Nigeria contrôle ses frontières avec fermeté et dureté, entravant la circulation des commerçants nigériens sur les voies terrestres, il faut craindre le spectre d’une crise économique et humanitaire qui rappellera la période sombre de ‘’El Buhari’’ des années 80.

Le retrait du Niger de la CEDEAO suppose la perte de tous les avantages liées à son adhésion. Il pourrait se voir instituer le visa entre les deux pays, chose qui ne semble pas faciliter la libre circulation des biens et des personnes et risque de peser lourd sur le développement économique de la zone.

Mamane Abdou

 

Le prix du hadj fixé à un peu plus de 3,2 millions de FCFA

Les candidats au pèlerinage nigériens doivent, pour l’édition 2024, verser un peu plus de 3,2 millions de francs CFA pour pouvoir effectuer le déplacement en Arabie Saoudite en vue de l’accomplissement du 5ème pilier de l’islam. Le prix était un peu plus élevé l’année dernière. Au Nigeria voisin, c’est 4,9 millions de nairas, soit un peu moins de 3 millions de francs CFA (si on se réfère à la situation du taux de change actuel du naira), que les candidats au hadj sont censés s’acquitter pour le même voyage. Les prix du hadj sont des plus chers de la région africaine depuis plusieurs années. Cette année, le paiement intervient dans un contexte économique et financier précaire où les candidats nigériens semblent avoir du pain sur la planche pour pouvoir l’intégralité du montant dans le délai requis. Ils sont en principe un peu moins de 16 000 pèlerins qui sont attendus en Terre sainte cette année. Le même nombre de place qui ont été octroyées au Niger par les autorités saoudiennes.

Toutefois à la date du 10 février 2024 à 18 heures, le nombre de pèlerins enregistrés s’élève à 10.555 dont 5.253 Hommes et 5.302 Femmes et 6.665 en vol charter et 3890 en vol régulier. Les données affichent aussi que le nombre de pèlerins non confirmés à 804 et les confirmés au total sont au nombre de 2066 seulement. Il faut noter aussi que le nombre de pèlerins validés est de 7685 à la même date.

Les préparatifs vont bon train et le COHO en partenariat avec ses partenaires a pris les dispositions idoines pour que le pèlerinage se déroule dans les meilleures conditions cette année.

Mato Mani

 

La France ne peut plus délivrer des nouveaux visas aux Nigériens

Dans une note d’information publiée sur son site, dont modification a été faite le 3 février 2024, l’ambassade de France au Niger a indiqué ne ‘’plus être en mesure de délivrer des visas’’. Elle précisait également que la remise en cause unilatérale de la convention relative au Centre culturel franco-nigérien Jean Rouch de Niamey ‘’rend impossible le traitement des dossiers des étudiants nigériens souhaitant s’inscrire dans les universités françaises’’.

Toutefois, la chancellerie française à Niamey relativise que «…Tous les ressortissants nigériens en possession d’un visa valide sont toujours les bienvenus en France».

La chancellerie française, dont les locaux sont fermés depuis le 2 janvier dernier jusqu’à nouvel ordre, justifiait cette incapacité relative à la délivrance des nouveaux visas plutôt par «les dégradations occasionnées lors de l’attaque de l’emprise diplomatique» le 30 juillet ainsi que «des entraves d’accès aux services de l’ambassade imposées par les forces nigériennes».

Pis, «la décision nigérienne de dénoncer la convention bilatérale instituant le Centre culturel Jean Rouch, qui accueillait Campus France, organisme en charge des mobilités étudiantes vers la France, rend impossible le traitement des dossiers des étudiants nigériens souhaitant s’inscrire dans les universités françaises», précise la source diplomatique française.

La mesure française ne touche pas les étudiants qui ont déjà mené à terme leur procédure de visa avant le 26 juillet 2023, date du coup d’Etat. Ils «ont pu se rendre en France sans restriction pour y poursuivre leurs études» et «sont toujours les bienvenus dans nos universités». La chancellerie française à Niamey indique que «ceux qui bénéficient de bourse du gouvernement français continuent de les percevoir».

Mamane Abdou

 

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