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Promotion de la Paix et la Cohésion Sociale : CDIR-Niger mise sur les jeunes de l’Université Abdou Moumouni

Le Comité de Dialogue Intra et Inter Religieux (CDIR) a animé une conférence sur la paix, la cohésion sociale et le dialogue intra et inter religieux ce jeudi 7 mars 2024 à l’endroit des étudiantes et étudiants de l’Université Abdou Moumouni de Niamey.

L’activité s’est déroulée dans l’Amphithéâtre A de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines en présence d’éminentes personnalités parmi lesquelles, Dr Moussa ZANGAO, Chef du département sociologie, Dr Hassane MOULAYE du département Arabe et Adjami, Pr Antoinette Tidjani Alou de la Faculté des Lettres, et Directrice du Centre Arts et Cultures, Cheikh Barham Aboubacar Kiota, Coordonnateur National du CDIR-Niger. On notait également la présence du représentant de l’ONG-SOS Civisme-Niger, celui de la Direction Générale des Cultes, des membres du CDIR, des membres du bureau de l’UENUN et des représentants des Associations Islamiques, Chrétiennes et Bahaïs. Financée par la Fondation Suisse PeaceNexus, la conférence vise à impliquer les jeunes dans la promotion de la tolérance par le dialogue intra et inter religieux pour la consolidation de la paix au Niger.

Ce sont près de deux cent (200) étudiantes et étudiants, représentants des Facultés des Lettres et Sciences Humaines, des Sciences Techniques et des Sciences Economiques et Juridiques qui ont été entretenus sur l’importance du vivre ensemble, la coexistence pacifique et la tolérance religieuse.

S’adressant à l’assistance, le Président du Comité de Dialogue Intra et Inter Religieux (CDIR) s’est beaucoup appesanti sur le choix de la cible. En plus d’être la frange la plus importante de la société, les jeunes sont la relève et aussi le fer de lance du pays. Conscient de cette place importante qu’ils occupent dans la société CDIR-Niger est venu à leur rencontre pour solliciter leur adhésion dans la promotion de la tolérance par le dialogue intra et inter religieux pour la consolidation de la paix, a laissé entendre Cheikh Barham Aboubacar. ‘‘Associé les jeunes dans la promotion du vivre ensemble dans la différence, c’est prévenir et anticiper sur les sources des conflits liés à la jeunesse et la religion’’, a-t-il ajouté. Il a tenu également à exprimer toute leur gratitude à leurs conseillers, les personnalités religieuses qui ont été représentées, et qui accompagnent le CDIR Niger dans sa mission de promotion de la tolérance, de la cohésion sociale, de la consolidation de la paix et de la lutte contre l’extrémisme religieux. Ce sont en particulier :

  • Le Président de l’Association Islamique du Niger, Cheikh Djibril KARANTA ;
  • L’Archevêque de Niamey, Monseigneur Laurent LOMPO ;
  • Le Bishop des Evangéliques du Niger, Kimso BOUREIMA ;
  • Le Cadi du Sultanat de Zinder, l’Honorable Alkali Hassanou Malam SANI…

Participants

 

Affirmant aussi que leur engagement témoigne de leur sens du devoir, car leur présence les uns à côté des autres, leaders musulmans et chrétiens, renvoie à la société nigérienne l’image concrète de la tolérance interreligieuse, du vivre ensemble dans la différence et un modèle de la voie à suivre pour construire la paix au Niger.

Pour finir il a décliné que de façon spécifique, les objectifs de la conférence, qui sont de :

- Obtenir l’adhésion des jeunes à participer dans la promotion de la tolérance par le dialogue intra et inter religieux pour la consolidation de la paix au Niger ;

- Sensibiliser les jeunes à s’engager pour être des bâtisseurs de paix ;

- Contribuer à promouvoir la tolérance, la cohésion sociale, le mieux vivre ensemble et la consolidation de la paix à travers le dialogue intra et inter religieux ;

- Parvenir à anticiper sur toute source de conflit liés à la jeunesse et à la religion et les réduire significativement pour le maintien d’une paix durable ; 

- Faire des jeunes des acteurs de paix, de cohésion sociale, de prévention des conflits pour la consolidation de la paix au Niger.

Dans son exposé, le conférencier Dr Moussa ZANGAO a fait un rappel historique du contexte sécuritaire au Sahel avant de passer au peigne fin la situation telle qu’elle se présente actuellement dans le Sahel Central (Mali, Burkina et Niger), où des jeunes sèment la terreur depuis plus d’une décennie maintenant.

Dr Moulaye Hassane d’entretenir à son tour l’assistance sur les bases historiques réelles qui ont conduit les pays musulmans en général et les pays du Sahel en particulier dans la violence. Selon ce spécialiste des questions religieuses, entre autres sources du problème figure la mauvaise interprétation de la religion musulmane qui a pris naissance dans l’éloignement de certains musulmans des pratiques enseignées par le Prophète Mohamed (SAW) et ses compagnons qui constituent les maux dont souffrent aujourd’hui nos sociétés islamisées.

« L’Islam renvoi à l’idée de rectitude, la construction de l’être humain, malheureusement la rectitude manque et on ne regarde plus le comportement du musulman », a déploré Dr Hassane Moulaye. Il a également pointé d’un doigt accusateur, trois (3) éléments qui selon lui constituent des causes sous-jacentes de la violence dans les pays sahéliens : la pauvreté, l’ignorance et la gouvernance, trois éléments qu’il faut nécessairement revoir si l’on veut juguler le phénomène du terrorisme. La question de l’amalgame entre le culturel et le religieux constitue un autre handicap de taille dans l’expansion de l’intolérance religieuse a-t-il affirmé avant de dire que la violence a été importée malheureusement de l’extérieur au Niger, au Mali et au Burkina Faso.

Après un diagnostic complet de la situation sécuritaire au Sahel et les tares dans nos comportements de tous les jours, les conférenciers ont évoqué des pistes de solutions notamment : l’amélioration de la gouvernance du niveau local au niveau central (Chef de village, Chef de quartier, élus locaux, représentants de l’Etat central jusqu’au sommet de la hiérarchie). Il faut également lutter contre l’injustice, la pauvreté, l’ignorance qui sont les principaux facteurs qui poussent les jeunes à basculer dans la violence, ont-ils suggérés.

Nabila Bahai

La connaissance qui constitue une question fondamentale et urgente doit être recherchée et quel qu’en soit le prix car l’islam accorde une place de choix à la quête du savoir. Anticiper sur les sources de violences, c’est permettre aux citoyens de toutes obédiences religieuses d’exercer leur foi, d’aller à école, au dispensaire pour qu’au finish qu’ils puissent avoir une même vision pour construire le modèle de société dont nous voulons. Les étudiantes et étudiants très réjouis des échanges très instructifs d’ailleurs ont posé des questions d’éclaircissement mais aussi apporté des contributions sur la thématique qu’ils ont trouvé d’actualité et très intéressante avant d’assurer l’assistance qu’ils joueront pleinement leur partition dans la promotion du vivre ensemble dans la différence. Ils ont également pris des engagements pour restituer tout ce qu’ils ont appris à leurs camarades et autour d’eux. Car comprenant que je cite Monseigneur Desmond Tutu « Nous ne pouvons êtres humains qu’ensemble ».

Ibrahim Moussa

 

Dernière modification le vendredi, 08 mars 2024 11:15

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