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L’agenda du Front Patriotique à rude épreuve

Le réveil semble être douloureux pour le Front Patriotique pour la Souveraineté (FPS) qui tombe des nus suite au silence royal observé par le CNSP face à ses multiples sollicitations. Les déceptions et les désillusions s’accumulent dans les rangs du FPS qui multiplient les critiques à l’endroit du CNSP et surtout de son président. Ayant installé son Quartier Général à la Place de l’Escadrille aux côtés d’autres mouvements patriotiques accompagnant l’élan souverainiste insufflé par le CNSP notamment dans les choix stratégiques et sécuritaires de notre pays, le FPS a vite fait de croire qu’il tenait le pouvoir et qu’il devait dicter la ligne de conduite à tenir. Sept mois après, il revient de ses illusions découvrant subitement qu’il n’est pas le seul à avoir le monopole du patriotisme dans l’accompagnement du CNSP et de la transition. Son agenda politique qu’il a greffé à la lutte peine à se réaliser créant un profond sentiment de déception frisant la révolte.

Depuis les événements du 26 juillet 2023 ayant renversé le régime de la 7ème République, le Front Patriotique pour la Souveraineté, a vite fait de prendre place à la place de l’escadrille pour mener la résistance aux côtés des autres mouvements souverainistes qui luttent officiellement dans le sillage du CNSP pour la pleine souveraineté du Niger. A peine quelques semaines plus tard, on découvre que le Front Patriotique dont les En même temps, le Front Patriotique pour la Souveraineté (FPS) dont les figures de proue ne sont le président du Mouvement Tournons la Page Niger, M. Maïkol Zody et le Sieur Ibrahim Bana, un militant du MODEN-Lumana mué en activiste, avait un agenda politique. C’est l’un des mouvements qui s’est singularisé dans la stigmatisation des militants et militantes du régime déchu, notamment ceux du PNDS. Les premières nominations du CNSP aux hautes responsabilités de l’Etat étaient passées au peigne fin et ceux qui avaient servi le régime de la 7ème République identifiés par le FPS qui estiment que leur place n’est pas dans ‘’la marche patriotique’’.

Leur combat a été d’abord celui de créer les conditions du retour de l’autorité morale du MODEN F.A Lumana Africa, Hama Amadou. Pari réussi seulement quelques semaines après le coup d’état du 26 juillet 2023.

Ayant le vent en poupe, le Front Patriotique franchit une nouvelle étape. Il veut la tête de l’ancien Président de la République, Issoufou Mahamadou, accusé de tous les maux et qui, selon eux, doit répondre de ses actes. Pour cela ils ont multiplié les pressions et les menaces à l’endroit du CNSP, en vain.

Au fil du temps, la déception commença à s’installer dans les rangs du FPS qui avait cru que ‘’sa révolution’’ a précédé le coup d’état du 26 juillet. Du coup les rapports avec le CNSP deviennent distants. ‘’Le Front Patriotique n’est pas un comité de soutien au CNSP’’ avait boudé Maikol Zody pour marquer sa colère et signifier le début d’une distanciation vis-à-vis du CNSP.

Les nominations des membres de la COLDEFF et de la Cour d’Etat et des responsables de certaines sociétés qui n’ont pas été du goût du FPS vont finir par désillusionner les responsables du FPS qui s’aperçoivent qu’ils ne tiennent pas encore les rênes du pouvoir et que leur agenda politique risque d’être contrarié.

En réalité, dans les milieux politiques et même ceux de la société civile, beaucoup perçoivent dans les revendications et récriminations du FPS des calculs politiques murement réfléchis. La proximité de certains acteurs de ce mouvement avec le MODEN- F.A Lumana Africa et leurs agissements concourent à conforter cette thèse.

Las de ne pas pouvoir imposer au CNSP leur agenda et la conduite à tenir certains membres du Front Patriotique font feu de tout bois pour charger le président du CNSP, Chef de l’Etat, le Général Tiani. Certains dit ‘’patriotes’’ n’hésitent pas à crier à la trahison parce que tout simplement, le CNSP ne s’est pas inscrit dans leur agenda revanchard qui tourne totalement le dos au retour à la démocratie. Beaucoup de voix qui reprochent au FPS un agenda politique inavoué se fondent sur le fait que ses principaux animateurs n’ont jamais évoqué la question du retour à la démocratie et à l’ordre constitutionnel, un des engagements du Président du CNSP.

Aujourd’hui, après avoir accumulé échec sur échec dans l’exécution de leur agenda, leur combat porte sur la libération des personnalités civiles et militaires jugés et condamnés dans des tentatives de coup d’état durant les deux mandats du Président Issoufou Mahamadou et la dernière tentative à la veille de la passation du pouvoir entre ce dernier et le Président Mohamed Bazoum. Une revendication qui a fait sourire plus d’un quand on sait que toutes ces tentatives de coup d’Etat ont été démasquées par le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, alors Chef de la garde présidentielle.

Mais en vérité l’agenda du FPS est à rude épreuve. Faute d’avoir réussi à l’imposer au CNSP, il navigue à vue entre des positions contradictoires qui font découvrir chaque jour un peu plus ses ambiguïtés.

Adoum Boulkassoum

Dernière modification le samedi, 09 mars 2024 17:46

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