Le Conseil National pour la Sauvegarde la Patrie (CNSP) est visiblement en train de prendre ses distances vis-à-vis du Front Patriotique pour la Souveraineté (FPS), un regroupement d’organisations de la société civile nigérienne dont les responsables prétendent que sans eux, le CNSP n’est rien. Les signaux sont apparus au cours de la manifestation du samedi 13 avril 2024 contre la présence des bases militaires américaines à Agadez où le CNSP s’est passé du soutien des troupes de Maikol Zody et Bani Ibrahim. A l’occasion, le Colonel Ibro Amadou Bacharou, parlant au nom du CNSP, a averti tous ceux qui veulent dicter ou conditionner leur soutien à la transition en cours au Niger. Ce lundi 29 avril 2024, à l’appel de l’Union des Scolaires Nigériens (USN), les étudiants et scolaires nigériens de toutes les régions du Niger sont sortis massivement pour soutenir le CNSP dans son combat souverainiste. Après avoir battu le pavé, ils ont réclamé ‘’le départ des toutes les bases militaires impérialistes sur notre territoire, la révision de tous les accords miniers et pétroliers dans l’intérêt du peuple nigérien, l’adaptation des programmes d’enseignement à nos réalités nigériennes et africaines’’.
La sortie de l’USN qui a été un grand succès a donné une fois de plus l’effet d’une douche froide au Front Patriotique pour la Souveraineté qui croyait disposer seul du monopole de la mobilisation et voulait prendre en otage le CNSP dans ses orientations en lui imposant son agenda. La Synergie des Organisations de la Société Civile du Niger qui a initié la manifestation du 13 avril et l’USN celle du 29 avril 2024 ont damé les pions au Front patriotique à travers une mobilisation monstre. Elles ont démontré aux yeux du monde que le soutien au CNSP et à la cause qu’il défend pour le Niger n’est basé que sur des convictions et non sur des calculs bassement politiques
Au niveau de l’opinion publique nationale, la mobilisation d’autres structures de la société civile, autre que le FPS, est perçue comme le début d’une distanciation entre le CNSP et le FPS.
Toujours est-il que depuis l’avertissement du Colonel Ibro Amadou Bacharou, les responsables du Front Patriotique pour la Souveraineté sont réduits à psalmodier, à se lamenter et même à prêcher la bonne parole de Dieu. Des signes de résignation qui en disent long sur la situation ‘’des patriotes’’ qui ne savent plus à quel saint se vouer.
Depuis la sortie musclée des Colonel Bacharou et Mohamed Sidi, ils observent un silence de cimetière. Repli stratégique ou résignation ? L’avenir nous le dira.
Adoum Boulkassoum