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Situation politique: Bazoum victime de ses propres turpitudes

Neuf (9) mois après le coup d’Etat qui a éjecté Bazoum Mohamed de son fauteuil, ses partisans continuent d’entretenir un débat pour le moins lassant sur une supposée implication de Issoufou Mahamadou dans le putsch. Plus grave, c’est Bazoum lui-même qui a laissé entendre, dès le premier jour de sa chute que c’est Issoufou Mahamadou qui était derrière ces évènements. Selon plusieurs témoins il aurait fait des scènes de crises avec des transes hystériques devant les premières missions qui sont venues de l’extérieur et les militaires qui assuraient sa garde, criant à tue-tête que «je savais que c’était toi !», alors que Issoufou Mahamadou, lui se débattait pour trouver une solution acceptable à la crise, car l’auteur du putsch, en l’occurrence le Général Abdourahamane Tchiani a été quand même le patron de la Garde présidentielle durant ses dix ans au pouvoir.

De l’autre côté, le bureau politique National de PNDS se fendait de communiqués pour dénoncer le coup d’Etat et réclamer la réhabilitation de Bazoum. En quelques jours, le parti a fait une série de pas moins de dix-neuf communiqués dans ce sens.

Mais Bazoum ne voulait rien entendre, sa religion était faite, son tombeur n’est personne que Issoufou Mahamadou.

Ainsi il a consacré tout son temps à répandre cette grave accusation, auprès de tous ses interlocuteurs de l’intérieur du pays comme ceux de l’extérieur, au moment où il disposait de ses trois téléphones avec pour but de les manipuler et d’en faire des alliés dans son assaut contre son ancien ami. En clair, il s’agit de faire endosser le putsch à Issoufou Mahamadou et de le présenter à la face du monde comme un vil traitre. Il est évident qu’une telle accusation si elle devait être s’avérer juste, porterait un coup dur sur l’image de Issoufou Mahamadou qui jouissait d’une grande réputation à l’échelle internationale pour son combat pour la défense et l’enracinement de la démocratie. Bazoum était bien conscient de cette réalité et il savait aussi que c’est par là qu’il peut faire le plus mal à son ancien ami qui croit fermement aux valeurs démocratiques. Voilà pourquoi il a choisi ce terrain malsain, de façon malhonnête, qui touche à la morale et aux principes de la démocratie pour le trainer dans la boue.

Il a réussi quand même un tant soit peu à manipuler une partie naïve de l’opinion, au point où certains observateurs interloqués ont demandé le retrait du prix Mo Ibrahim qui lui a été attribué.

Pour le reste, il s’agit d’un groupe de jeunes gens qui se sont retrouvés presque par effraction dans le parti, dont Bazoum a voulu utiliser pour la mise à l’écart systématique des caciques du parti dans un premier temps et par la suite pour la création d’un tout nouveau parti politique du nom de HAMZARI qui devait émerger sur les cendres du PNDS.

Aujourd’hui pour la plupart en exil, ces jeunes gens qui ont perdu leur position prestigieuse animent une communication de haine pour détruire l’image de Issoufou Mahamadou, d’intelligence certainement avec leur mentor. Ils inondent les réseaux sociaux et font usage de tous les canaux médiatiques dans leur campagne en liant le nom de Issoufou Mahamadou dans tout ce qui ce qui se passe dans le pays, y compris les intempéries.

Voilà que toute honte bue, la fille de Bazoum s’offusque du fait que Issoufou Mahamadou ne soit pas intervenu pour demander la libération de son père, alors que dans l’entourage du même Bazoum on déploie une campagne de dénigrement pour ternir totalement son image. En fait, Bazoum et ses partisans n’ont donné aucune chance à Issoufou Mahamadou de jouer un rôle quelconque de médiation ou de condamnation du coup d’Etat.

Les raisons de la chute de Bazoum

Au soir du 26 juillet 2023, les membres du CNSP ont été on ne plus clairs sur les raisons de leur putsch. Il s’agit principalement de la gestion des questions sécuritaires et la mal gouvernance. Ici il n’y a rien à redire, ces deux questions sont d’une évidence criarde. Du reste, Personne n’est mieux placé que ces militaires qui sont au front, de jour comme de nuit, pour parler de ce qui se trame sur la gestion des questions sécuritaires. Ils savent de quoi ils parlent quand ils invoquent ce point comme élément de crise. Sans compter les différentes frasques servies à l’opinion par le chef des armées Mohamed Bazoum chaque fois qu’il se prononce sur ce sujet.

Quid de la mauvaise gouvernance ? Là également, c’est un truisme de dire que les ressources publiques étaient tout simplement pillées. Le volume des sommes récupérées par la COLDEFF en quelques jours en dit long sur la dimension des détournements des biens publics qui ont eu cours.

Le clou de la débâcle est l’outrecuidance dont Bazoum a fait montre en voulant s’émanciper de l’emprise du PNDS dans la gestion de l’Etat, préférant s’entourer de quelques amis sans expériences administratives notoires pour conduire la baraque. Dans cette lancée, il aurait initié selon certaines informations des contacts avec Hama Amadou dans l’optique d’un deuxième mandat sous la bannière du parti Hamzari qui était en gestation.

 

Pourquoi Issoufou Mahamadou ferait-il un coup d’état au PNDS ?

L’une des rares fois que Issoufou Mahamadou s’est prononcé sur cette absurdité, il se demandait ce qu’il gagnerait à faire un coup d’état contre Bazoum ; Au contraire, il avait tout à perdre. Il n’y a pas meilleure façon de répondre à ses détracteurs, car le PNDS c’est bien lui.

Ce n’est un secret pour personne, ce parti s’est forgé sur son leadership. Il a usé de son savoir-faire et de sa témérité durant une trentaine d’année pour hisser le PNDS au rang du plus grand parti politique du Niger.

C’est aussi lui qui a fait de Bazoum candidat du PNDS à l’occasion des élections présidentielles 2021 au Niger, envers et contre tout (tous), car sur les quatorze membres du CEN, seul Hama Adamou Souley était favorable à sa candidature lors des discussions.

Par la suite, il s’est investi pleinement pour le faire élire avec brio, président de la république. La région de Tahoua a fourni à elle seule les 46% des suffrages qui lui ont permis de battre son challenger Mahamane OUSMANE. Mais ça n’a pas empêché à Bazoum de donner des instructions pour que les marchés publics soient totalement interdits au cartel des commerçants de Tahoua qu’ils qualifient de voleurs. En lieu et place, il a préféré introduire dans le circuit des ministères particulièrement dans les bâtiments et travaux publics et le secteur du pétrole ses propres parents, à qui était réservé l’essentiel des marchés publics.

Aujourd’hui, comme Issoufou Mahamadou l’a si bien dit dans un média international, le parti a tout perdu pratiquement. Certainement par la faute de Bazoum.

Plusieurs responsables du parti gardent prisons alors que d’autres sont en exil loin de leurs familles. Le fossé se crée tous les jours entre les militants qui se querellent sur les réseaux sociaux, ce qui compromet de plus en plus le retour au calme et à l’unité qui étaient jadis, la marque de fabrique du PNDS.

Heureusement que le même Issoufou Mahamadou reste encore debout et stoïque face à cette félonie de son ancien compagnon pour reconstruire la maison et donner une chance aux jeunes générations du parti.

Adoum Boulkassoum

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