Après sa sortie médiatique la semaine dernière, à travers une tribune dans un journal où elle accusait l’ancien président Issoufou Mahamadou d’être le commanditaire du coup d’Etat du 26 juillet 2023, Hinda Bazoum, la fille du président déchu, était en exclusivité à travers un entretien diffusé ce 7 mai 2024 sur les ondes de RFI. Non pas pour s’excuser par rapport aux propos diffamatoires et insultants tenus à l’endroit de l’ancien ami de son père ou pour ajouter du nouveau sur les graves accusations qu’elle a faites à son endroit, mais pour tenir la même rengaine. Une histoire cousue de fil blanc par le président Mohamed Bazoum et relayée par l’ancien Ambassadeur de France au Niger Sylvain Itté qu’elle reprend comme un refrain.
Une sortie de trop qui a fait à nouveau découvrir le visage hideux de Hinda Bazoum, vivant en France depuis quelques années, bien acclimatée par les mœurs d’un certain milieu occidental où les vertus, la politesse et le bon sens ont fait place à la malhonnêteté, à l’irrespect, au mensonge et à la manipulation. Beaucoup qui avaient été émus par son plaidoyer sur la libération de son père, lors de sa première sortie médiatique, avaient fini par découvrir une fille non seulement irrespectueuse et naïve mais aussi inculte et moralement perdue. La preuve, les commentaires qui ont suivi son intervention sur les réseaux sociaux lui étaient totalement défavorables et lui ont attiré plutôt de l’antipathie ainsi qu’au clan Bazoum qui brille par son égocentrisme. Pour beaucoup de nos compatriotes, son argumentaire si léger à l’endroit de l’ancien président Issoufou Mahamadou est une insulte à l’intelligence des nigériens et du CNSP qui trouvent encore une manœuvre de la France qui a fait sienne, les balivernes de l’ancien Ambassadeur de France Sylvain Itté, depuis les événements du 26 juillet 2023.
Rien de nouveau dans les arguments exposés par Hinda Bazoum qui a repris ses lamentations : ‘’Issoufou n’a pas condamné le coup d’état’’ ; ‘’il n’a rien fait pour la libération de mon père’’.’’il s’est affiché à côté des putschistes à l’occasion de l’Aïd El Fithr’’. Des propos qui ne justifient rien, absolument rien qui peut faire accuser Issoufou Mahamadou d’être trempé dans les événements du 26 juillet 2023. Quant à Bazoum qu’elle fait passer pour l’un des plus grands démocrates du continent, il n’a pas fait que s’afficher aux côtés des putschistes par le passé ; il a manifesté comme en 2010 pour soutenir le renversement du président Tandja Mamadou. Ce que Issoufou Mahamadou n’a jamais fait.
Au contraire, l’ancien président Issoufou Mahamadou, fervent défenseur de la Démocratie partout où elle est menacée, médiateur dans des conflits politiques en Afrique, a mené une médiation dès les premières heures du conflit, en vain. Le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya), principal parti qui a porté Bazoum au pouvoir, malgré l’interdiction des activités des partis politiques a plaidé durant des mois pour sa libération et son rétablissement. Mais cela ne suffit pas pour les proches de Bazoum et sa famille qui trouvent que le président Issoufou et le PNDS n’ont rien fait. Du reste, Hinda Bazoum et même ceux qui ont enfoncé Bazoum et qui sont en exil ne parlent ni du parti ni de ses amis d’infortunes détenus depuis le 28 juillet et qui vivent le même calvaire que lui.
En réalité, ce que les proches de Bazoum et sa famille refusent d’admettre c’est la position de Issoufou face à l’imminence d’une intervention militaire périlleuse de la CEDEAO et de la France au Niger pour rétablir Bazoum dans ses fonctions.
Face à la guerre que brandissait la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel et le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, la position de l’ancien président ne souffrait pourtant d’aucune ambiguïté. Issoufou a choisi la voie pacifique, celle du dialogue pour la sortie de crise, estimant que l’alternative d’une intervention militaire serait une faute.
Dans son tweet qui restera à jamais gravé dans l’Histoire, il a fait le choix du pacifisme malgré la situation dans laquelle se trouvait le parti dont il fut le principal artisan, principale victime du coup d’Etat du 26 juillet 2023. «Toujours préoccupé par la grave crise que connaît mon pays, le Niger, je réaffirme que seule une solution négociée ouvrira la voie au retour rapide à un ordre démocratique stable.
Une intervention militaire extérieure, dont les conséquences humaines et matérielles sont incalculables, y sera une source d’instabilité durable. Du reste, une telle intervention n’a, nulle part, jamais été facteur de progrès pour un peuple.
Plus qu’une erreur, y recourir serait une faute. Je suis sûr que les Chefs d’Etat de la CEDEAO puiseront dans leur immense sagesse pour ne pas commettre une telle faute», avait écrit Issoufou Mahamadou. En cela il refusa de cautionner la guerre comme solution à la crise nigérienne. C’est entre autres ce qui lui vaut cette animosité du clan Bazoum et de sa famille qui s’obstinent dans un combat de ‘’après moi, le déluge!’’
La France manipulée par Sylvain Itté s’est embarquée dans ce combat, manœuvrant au niveau de la CEDEAO et des autres puissances occidentales pour livrer une guerre par procuration au Niger. Ses démarches sournoises, ses manœuvres et ses ingérences n’ont pas tardé à révolter le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie soutenu par le peuple souverain du Niger qui ont vite fait d’exiger le départ des troupes militaires françaises présentes au Niger. Ce départ assimilable à une humiliation, la France a de la peine à le gober et poursuit ses manœuvres à travers la fille de Bazoum, désormais instrumentalisée, qui, au lieu de se focaliser légitimement sur son plaidoyer pour la libération de son père glisse sur un terrain dont elle n’a aucune maîtrise, reprenant mot à mot les mensonges grotesques servis à l’opinion publique internationale par le président déchu qui s’est juré de détruire l’image de celui qui lui a tout donné et de faire couler le PNDS.
Peine perdue, la sortie de Hinda Bazoum n’a pas produit l’effet escompté. Au contraire, son insistance de s’en prendre à Issoufou Mahamadou, ami et mentor politique de son père, démocrate invétéré, adulé et respecté de par le monde pour ses convictions, a fait perdre au clan Bazoum et à sa famille le peu d’estime et de compassion dont ils jouissent dans certains cercles acquis à leur cause.
Mato Mani