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Qualification Coupe du Monde Qatar 2022: débâcle du MENA et après ?

octobre 14, 2021 0 975

C'est le genre de match à ne rater pour rien au monde. Voir l'Algérie championne d'Afrique en titre, jouée au stade général Seyni Kountché, il fallait faire le déplacement. Voir Silimanie, Benacer, Fegholui, Attal joués en direct, pour tout amoureux du ballon, c'est une aubaine et surtout que Mahrez aussi se déplace, l'occasion était belle et unique. Car à défaut de voir Messi ou autre CR7, Mahrez est avec Salah ce qui se fait de plus beau en Afrique aujourd'hui.

Avec toutes ces stars, on comprend aisément que l'écart est abyssal. Il est loin ce temps où, dans les années 1980, le Mena surprenait les fennecs 1: 0 ici à Niamey. Les temps ont changé.

Alors après la débâcle de Blida 1:6, les spécialistes ne vendaient pas cher la peau du Mena et sans forcer, en marchant, Mahrez et les siens ont étrillé le Mena 4:0. 10 buts à 1 sur les deux rencontres, les espoirs d'une hypothétique qualification sont tombés à l'eau.

Après cette déconvenue de Niamey, et après? Déjà tout au long du match, des voix s'étaient levées pour exiger que des têtes tombent, celles de Kassali, le gardien emblématique du temple jugé trop vieux et responsable de la défaite tant à Niamey qu'à Blida mais aussi et surtout du coach Cavalli. Pour les supporters mécontents et mêmes certains avertis, il n'est pas à la hauteur de la tâche confiée à lui, mieux vaut un entraîneur local, disaient-ils.

Mais en réalité pourquoi ça ne marche plus depuis les dernières qualifications du Mena aux CAN 2012 et 2013?

Il est loin ce temps où le Mena faisait rêver. L'époque des Maazou, koffi, Chikoto, Diego et autres.

Il est loin ce temps où le stade général Seyni Kountché était une "forteresse imprenable", aujourd'hui, c'est devenu une passoire. Même la Mauritanie était venue mettre 6 buts au malheureux Kassali (encore lui). Mais les sanctions ne tombent jamais, toujours la même chose, on prend les mêmes et on rebelote.

Les responsables du football nigérien sont toujours les mêmes, personne ne tire les conséquences des différents échecs, des différentes déconvenues.

On dépasse toujours le problème, conséquence aucune solution. Dix ans après la première qualification du Mena à une phase finale de la CAN, on n'arrive toujours pas à avoir une équipe digne du nom, on colmate toujours, on part ailleurs chercher des joueurs inconnus et vieillissants. Aucune leçon tirée. La fédération fait la sourde oreille. Incapable de consolider les acquis des participations aux différentes compétitions des jeunes, elle fait toujours du surplace.

Après cette débâcle de Niamey, les paroles commencent à se libérer car pour une fois, ils sont nombreux à demander, et publiquement, le départ du président de la fédération, le Colonel Major Djibrilla Hima Hamidou dit PELE. Il a échoué, disent-ils. Plus de dix ans à la tête de la fédération et aucune vision, aucune politique, aucun projet pour le devenir du football nigérien. Pas de politique pour les jeunes, ni pour le football féminin.

Le championnat est devenu l'ombre de lui-même, les stades sont désertés, le désamour entre les supporters et leurs clubs est criard. Les clubs nigériens aux compétitions africaines ne dépassent jamais les premiers tours, bref le football nigérien est à terre, il agonise au point où beaucoup parle de la mort lente de cette discipline sportive pourtant très appréciée du grand public. Il n'y a qu'à suivre la toile ces dernières 24 heures pour comprendre la colère du public avec la démission du président de la fédération qui est réclamée. Et pour accabler encore plus la fédération, le coach Cavalli, à travers la conférence de presse d'après match a jeté un pavé dans la mare en évoquant le mal qui gangrène l'équipe nationale: le PAC, (Parent, Amis et Connaissances) autrement dit, on lui impose les joueurs à faire jouer. Une révélation ? Non juste un secret de polichinelle car tous les supporters au Niger savent que c'est une pratique courante. Une pratique longtemps dénoncée par les journalistes mais jamais considérée.

Autre problème et non des moindres, les acteurs du football qui ne sont là que pour se servir. Presque tous ne pensent qu'à leurs intérêts personnels et égoïstes au détriment des joueurs. Aujourd'hui, le président de la fédération sensible à toute contradiction et tout apport s'est entouré d'une équipe complètement inutile. Un observateur disait que "tant sur le plan moral et intellectuel, c'est la pire équipe jamais formée dans les annales du football nigérien".

Voilà qui est dit! De plus en plus, le football devient la vitrine de beaucoup de pays de par le monde. Socialement, économiquement et même sur le plan diplomatique, cette discipline sportive se révèle être un facteur de développement incontournable, mais au Niger c'est tout le contraire. Il ne génère aucun profit, que des pertes au détriment d'autres disciplines délaissées par les autorités sportives mais qui font la fierté du pays, on peut citer le Taekwondo, le volley par exemple.

Le débat est aujourd'hui posé car si les défaites face aux fennecs d'Algérie étaient prévisibles, elles sont la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.

L'heure est grave car il y a péril en la demeure.

DAR

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Dernière modification le jeudi, 14 octobre 2021 20:31
Ibrahim Moussa Illagamo

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