Selon des sources bien informées, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) s’apprête à libérer l’espace politique pour permettre aux partis politiques de jouer les partitions dans la marche actuelle du pays. Comme on le sait, au lendemain du coup d’état du 26 juillet 2023, les activités des partis politiques avaient été suspendues sur toute l’étendue du territoire nationale. Pas de meetings, pas de déclarations, pas de congrès, pas de mobilisation des militantes et militants, a décidé le CNSP pour éviter tout incident. Aujourd’hui dix mois après cette suspension, certains milieux proches du CNSP avancent que la mesure pourrait être levée dans les prochains jours.
Cette levée serait liée par la mise en place prochaine du Conseil Consultatif national, organe législatif consultatif, prévu par l’ordonnance portant organisation des pouvoirs publics durant la période de transition. C’un rappel, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, président du CNSP a annoncé lui-même depuis août 2023 la tenue des consultations nationales et la mise en place du Conseil Consultatif National. Mais pour des raisons liées certainement à des difficultés pratiques, il semble que les assises du dialogue national inclusif prévues se tenir par région depuis longtemps sont rapportées. La nouvelle option, indique-t-on, serait d’aller directement au Conseil Consultatif National avec les différentes propositions de mémorandum, région par région.
Au sein de cette institution de la transition, sorte d’assemblée nationale de transition, siègeront des représentants des organisations de la société civile, des partis politiques, de la chefferie traditionnelle, des leaders religieux, des structures syndicales, de l’administration publique, des collectivités territoriales, des organisations féminines et de jeunesse, des opérateurs économiques, etc. Toutes les forces vives de la Nation seront associées aux assises sans exclusive, apprend-on. Le Conseil Consultatif national aura aussi à examiner et à adopter dans un premier temps la charte nationale de la transition, statuer sur l’agenda de la transition et déterminer surtout sa durée avant de se pencher sur les projets de textes fondamentaux qui seront soumis à son appréciation.
Au Mali et au Burkina Faso qui connaissent des périodes de transition, ces pays ont, dès les premières heures, tenu des assises nationales qui ont élaboré des chartes de la transition pour donner un contenu à la transition. Au Niger aussi, après le travail abattu par le CNSP en dix mois en exigeant le départ des troupes militaires étrangères et en dénonçant les accords léonins, on peut dire que les conditions sont réunies pour les assises nationales. Celles-ci permettront de définir des mécanismes pour consolider les acquis, adopter les textes fondamentaux de la république, refonder la nation pour que plus jamais on ne retourne aux anciennes pratiques malsaines qui beaucoup nui au pays.
Adoum Boulkassoum