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Détention des cadres de WAPCO-Niger au Bénin : Le CNSP interpelle la partie chinoise

Samedi 8 juin 2024, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a réagi par rapport à la détention par les autorités du Bénin des membres d’une délégation d’officiels nigériens conduite par la Directrice Générale Adjointe de WAPCO NIGER, Mme Aminou Hadiza Ibra. Ce communiqué de presse au plus haut sommet de l’Etat intervient après la sortie médiatique du Ministre nigérien du pétrole, Mahaman Moustapha Barké Bako et son homologue de la justice, Alio Daouda à travers un point de presse animé, le jeudi 6 juin 2024, dénonçant la violation des accords du transport du pétrole brut nigérien par le Bénin et menaçant de couper les vannes du pétrole à l’expiration de l’ultimatum lancé le même jour par les autorités nigériennes de transition

Dans le communiqué du CNSP, désormais les identités des cinq (5) officiels nigériens sont connues. Il s’agit notamment de Mme Aminou Hadiza Ibra, directrice Générale adjointe de Wapco-Niger ; de Ismaël Cissé Ibrahim, inspecteur pétrolier ; de M. Masbahou Dan Kané, Inspecteur pétrolier ; de M. Saidou Harouna Oumarou, ingénieur pétrolier, cadre de Wapco-Niger et M. Abdoul Razak Djibo, Ingénieur pétrolier, cadre de Wapco-Niger.

Pour le CNSP, ‘’ces personnes kidnappées et gardées en otage ont pourtant pris un vol régulier en accomplissant toutes les formalités aéroportuaires au départ de Niamey comme à l’arrivée à l’aéroport international Cardinal Bernadin Gantin de Cotonou’’.

Les autorités nigériennes militaires de transition accusent à nouveau des puissances étrangères de manoeiuvrer à travers les décisions du président béninois. ‘’ le président Patrice Talon multiplie les provocations dans la droite ligne de ses agissements hostiles à l’encontre de notre pays le Niger’’, souligne le communiqué qui poursuit que « Les chantages, les manœuvres dilatoires et tout récemment le Kidnapping suivi de prise d’otage, ne sont en réalité que des pièges usités que le Président Patrice Talon utilise aujourd’hui pour pousser le Niger à la faute et donner ainsi un prétexte à ses commanditaires pour stopper la conquête de la souveraineté et de l’indépendance du Niger et, au-delà des pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) »

Le CNSP dénonce à nouveau ‘’les multiples violations des accords relatifs à l’exploitation du pétrole nigérien’’ par le Bénin évoquant de façon implicite une complicité entre le Bénin et les responsables chinois de WAPCO.

Le CNSP considère qu’en vertu des accords qui lient le Niger au Bénin par rapport au transport du brut nigérien, « Aucune circonstance n’est reconnue à une partie prenante à ces contrats d’entraver ce transport. Même un éventuel conflit entre le Niger et le Bénin ne saurait, de droit, justifier une entrave au fonctionnement du système de transport », protestent les autorités nigériennes.

«…aucun lien ne peut être fait entre la fermeture par le Niger pour raison de sécurité de sa frontière avec le Bénin, et le fonctionnement régulier du système de transport des hydrocarbures par pipeline entre le Niger et le Bénin », argumente le CNSP qui dénonce ni plus ni moins une violation flagrante des accords de transport du brut par le Bénin.

Toutefois, le CNSP d’indiquer que ‘’le Niger entend prendre toutes les dispositions pour obtenir la libération sans conditions de ses citoyens pris en otage, défendre ses droits et prélever ses intérêts vitaux’’.

Pour le CNSP, il revient à la République populaire de Chine, partenaire stratégique dans l’exploitation du pétrole nigérien, de prendre ses responsabilités en s’engageant clairement dans le respect de toutes les clauses contractuelles.

Le CNSP renvoie donc la patate chaude à la chine sur la question.

Pris entre le marteau et l’enclume dans cette crise nigéro-béninoise, les responsables chinois de La West African Oil Pipeline Company (Wapco), filiale de la China National Petroleum Corporation (CNPC), la société nationale du pétrole de Chine, parviendront-ils à faire entendre raison aux deux parties après l’échec de la rencontre tripartite du 28 mai à Niamey.

Adoum Boulkassoum

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