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Différend Bénin-Niger : Les trois (3) agents de WAPCO NIGER écopent de 18 mois de prison avec sursis

Après plusieurs jours de détention, trois (3) des cinq (5) agents de WAPCO Niger arrêtés au Bénin ont finalement été présentés devant un juge de la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET).

A l’issue du procès qui s’est tenu le lundi 17 juin 2024, les experts de WAPCO NIGER parmi lesquels, la Directrice Générale Adjointe Mme Moumouni Hadiza Ibra, ont écopé de 18 mois de prison avec sursis. Une condamnation qui leur permettra d’office de rentrer au bercail. Cette libération, il faut le signaler est une exigence des autorités nigériennes qui sont allées jusqu’à fermer les vannes du pétrole au niveau de KOULELE.

La libération de trois des cinq agents de WAPCO NIGER constitue un ouf de soulagement pour leurs familles, le gouvernement voire l’ensemble des citoyens nigériens qui n’ont cessé d’exiger la libération sans condition de ces désormais anciens détenus des autorités béninoises.

L’arrestation de ces cadres du ministère de pétrole de la République du Niger en violation des accords qui lient les deux pays dans le cadre de l’exportation du brut via le port de Sémè-Kpodji, a aggravé la crise entre le Bénin et le Niger qui se regardaient en chien de faïence depuis la fermeture de la frontière béninoise suite au coup d’Etat du 26 juillet 2023.

En représailles à la détention de ses ressortissants, le gouvernement nigérien a décidé de la fermeture des vannes du brut et de l’arrêt de l’exportation du Méleck, nom donné au brut nigérien. « Quel que soit ce que cela va nous coûter, nous sommes prêts à assumer. Il ne s’agit pas de penser aux intérêts immédiats », a laissé entendre Mahaman Moustapha Barké, Ministre du pétrole après avoir fermé les vannes du pipeline, le 11 juin dernier.

Dans un point de presse animé conjointement avec son collègue de la justice le 6 juin dernier, le lendemain de l’arrestation des cinq (5) experts de WAPCO NIGER, Mahaman Moustapha Barké a conditionné la libération immédiate des agents arrêtés à la fermeture des vannes du brut à l’expiration de l’ultimatum lancé le même jour.

Aujourd’hui que leur arrestation est derrière nous, car ayant été libérés depuis le 17 juin dernier, peut-on s’attendre à la réouverture des vannes ? Rien est moins sûr sachant que dès le jour de la conférence de presse conjointe, le gouvernement nigérien a pointé d’un doigt accusateur l’entreprise chinoise WAPCO qui serait complice des autorités béninoises pour empêcher aux experts nigériens d’assister au chargement du navire transportant le brut nigérien pour le marché international.

Tout compte fait, la balle est désormais dans le camp des chinois dont les autorités nigériennes n’ont eu cesse d’interpeller depuis le déclenchement de cette crise autour du chargement du brut nigérien à l’exportation.

Les chinois vont-ils convaincre leurs partenaires béninois afin que ces derniers respectent finalement leurs engagements dans le cadre de ce partenariat tripartite qui lie la Chine, le Niger et le Bénin ? Ils ont intérêt à faire fléchir Patrice Talon, faute de quoi les vannes resteront fermées et scellées, arrêtant du coup l’exportation du pétrole nigérien, ce qui ne serait pas une bonne affaire pour la CNPC et WAPCO qui ont investi plusieurs milliards dans ce projet pharaonique du pipeline Niger-Bénin.

Côté nigérien, en dehors de la question de l’exportation du brut, les citoyens expriment le vœu de voir les deux pays fumer le calumet de la paix pour que les relations redeviennent normales dans l’intérêt des deux peuples et des deux gouvernements.

Pour rappel, les membres de la délégation nigérienne conduite par la Directrice Générale Adjointe de WAPCO NIGER ont été arrêtés sur le site du chargement du brut, le 5 juin 2024.

Ibrahim Moussa

Dernière modification le samedi, 22 juin 2024 14:21

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