Vendredi 28 juin 2024 a eu lieu à Niamey, le lancement de la campagne nationale pour l’enregistrement des naissances. C’est le Secrétaire Général Adjoint du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, le Commissaire Général de Police Ayouba Abdourahamane qui a lancé officiellement la campagne en présence de la représentante résidente de l’Unicef Mme Djanabou Mahondé, du Chef de la Coopération de l’Union Européenne M. Geza Strammer, du Secrétaire Général de la région de Niamey et plusieurs autres invités.
A la fin de la campagne qui durera six (6) mois, une cible d’un (1) million d’enfants de moins d’un (1) an est à atteindre à travers le pays. Cette opération vise non seulement de garantir la détention d’un acte de naissance qui est le premier droit d’un enfant mais aussi de permettre au gouvernement de faire une bonne planification pour booster le développement.
Vingt (20) communes des régions de Dosso, Maradi, Tahoua et Zinder sont au centre de cette campagne voulue par les plus hautes autorités du pays, au premier rang desquelles, le Président du CNSP, Chef de l’Etat, le général de Brigade Abdourahamane Tiani.
En lançant la campagne, le Secrétaire Général Adjoint du Ministère de l’Intérieur a salué l’opération organisation d’une telle campagne qui vise plusieurs objectifs notamment l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD), à l’horizon 2030, tout en rappelant les différentes réformes entreprises par l’Etat en matière de politique d’état civil. « Le Niger a opéré trois (3) grandes réformes de son système d’état civil de son indépendance à nos jours », a indiqué le Commissaire Général de Police Ayouba Abdourahamane. Il a également souligné l’importance de cette opération en cette période de reconquête de la souveraineté nationale où l’état civil a un rôle primordial à jouer afin de permettre aux autorités de faire une meilleure planification pour le développement du pays. Le Commissaire Général de Police Ayouba Abdourahamane a par la suite évoqué l’importance des pièces d’état civil de manière général et l’acte de naissance en particulier. « L’acte de naissance demeure la pièce maitresse pour la production des documents d’identité qui permettent aux enfants dès leurs naissances de garantir de protection pour accéder à l’éducation, aux soins de santé, à l’héritage, à la nationalité…,» a-t-il ajouté.
Le Secrétaire Général Adjoint du Ministère de l’Intérieur de la Sécurité Publique et de la Décentralisation a enfin souligné l’importance de la communication pour la réussite de cette campagne. « La Direction Générale de l’Etat Civil et de la Migration et des refugiés a élaboré en 2022 un plan de communication pour l’enregistrement exhaustif des pièces d’état civil. Pour l’atteinte de cet objectif, les instructions seront données à tous les niveaux pour une synergie d’action entre les ressources provenant du budget national et celles des partenaires pour un financement efficient du plan de communication. Aussi, il est impératif de mobiliser tous les canaux de communication pour le succès de cette initiative qui consiste à enregistrer un million d’enfants en 2024… ».
Auparavant, la représentante résidente de l’Unicef au Niger Mme Djanabou Mahondé s’est réjouie des progrès enregistrés en matière d’état civil. « Lorsque j’ai travaillé ici en de 2009 à 2012, le travail de mise en place d’un système d’enregistrement des faits d’état civil commençait à peine. A cette période, deux enfants sur trois n’étaient pas enregistrés. Aujourd’hui, 64% des enfants de moins d’un an sont enregistrés. Je me réjouis de voir ces progrès », a affirmé la responsable humanitaire.
L’objectif de l’Unicef est d’assister le gouvernement du Niger à réaliser l’enregistrement universel des naissances pour tous les enfants de moins de cinq ans d’ici 2030, conformément aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies, a laissé entendre Mme Djanabou Mahondé.
En plus de cette initiative ‘’HAKIN YARA’’, l’Unicef continuera à se concentrer sur l’enregistrement des enfants dans les délais et la délivrance d’au moins un (1) million d’actes de naissances des enfants d’ici fin 2024, a conclu Mme Djanabou Mahondé.
Principale partenaire pour la modernisation du système d’état civil au Niger, la coopération de l’Union Européenne au Niger s’est exprimée à travers M. Geza Strammer en rappelant l’appui de son institution pour le développement de ce volet. « L’Union Européenne et l’Unicef ont d’abord cofinancé le Programme d’Appui au Renforcement du système d’état civil (PARSEC) suivi du projet PAREC également cofinancé par le 11ème Fonds Européen de Développement (FED).£
Tous ces appuis ont permis la modernisation du système de l’état civil nigérien dans l’optique que tout citoyen puisse disposer d’un acte d’état civil afin d’exercer ses droits et prendre pleinement part aux choix de la nation d’une part, et d’autre part, permettre à l’Etat du Niger de disposer des données fiables pour la planification des politiques de développement, dixit le diplomate européen. Il a par ailleurs rassuré la disponibilité de son institution à continuer son soutien pour des actions au profit direct des populations nigériennes.
Des initiatives pour une campagne réussie
Visiblement tout est mis en œuvre pour la réussite de cette campagne nationale d’enregistrement d’un (1) million d’actes de naissances d’ici la fin de l’année 2024.
Côté gouvernement, parmi les initiatives figurent l’augmentation du délai de déclaration qui passe désormais à 60 jours et l’érection des villages, tribus ainsi que les centres de santé publics et privés en centre de déclaration et aussi, le fait de sensibiliser les populations sur le fait que les femmes peuvent également déclarer les naissances.
Toutes ces initiatives ont été formalisées à travers plusieurs lois notamment : la loi n° 2019-29 du 1er juillet 2019 portant régime de l’état civil au Niger et son décret d’application n° 2019-463 du 23 août 2019, qui a porté la réforme et la modernisation de l’état civil ; le renforcement du service de l’état civil par la formation de 9500 agents et officiers de l’état civil, 98 magistrats et greffiers sur les nouveaux textes ; l’informatisation de 100 communes des 8 régions du Niger ; des actions de communication auprès de 8500 villages avec 1.249.500 personnes sensibilisées sur l’importance des faits d’état civil et l’opérationnalisation de plus de 13 913 centres de déclaration des villages et formations sanitaires.
Avec tous ces dispositifs, l’atteinte de 100% de la cible, c’est-à-dire, 1 million d’enfants de moins d’un (1) an est possible.
Les communes bénéficiaires de cette campagne sont :
Région de Dosso (Boboye, Sambéra, Dogon Doutchi, Tounouga, Loga), région de Maradi (Tchadoua, Adjé Koria,Dan Issa, Mayahi, Tessaoua), région de Tahoua (Kalfou, Sabon Guida, Keita, Badaguichiri, Bouza), région de Zinder (Gouré, Dungass ? Matamèye, Wacha, Mirriah).
Bassirou Baki