Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a accordé une interview à la Radio et Télévision du Niger (RTN), le 02 août 2024, veille de la commémoration de la proclamation de l’indépendance du Niger. L’entretien intervient après le Message à la Nation adressé par le Chef de l’Etat à l’occasion du premier anniversaire de l’avènement du CNSP au pouvoir, marquant une rupture radicale avec le traditionnel message à la nation prononcé jusque-là, les veilles du 03 aout, date officielle de la proclamation de l’indépendance du Niger. ‘’Un changement de cap fondamental, national’’ a indiqué le Président du CNSP pour qui, désormais le 03 août sera consacrée ‘’fête de l’arbre’’.
Des révélations sur les menaces de déstabilisation et d’agression contre le Niger, les chantiers entrepris par le CNSP, les axes prioritaires de la transition, le dialogue inclusif national, entre autres ont été au menu de l’entretien du Chef de l’Etat avec la RTN.
Le Président du CNSP, le Général Abdourahamane Tinai a choisi un entretien avec la RTN, à l’occasion du 64ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Niger, pour à nouveau s’adresser à l’opinion nationale et internationale sur la marche de la transition. A cœur ouvert, dans un franc parler, le Général Tiani a fait de grandes révélations sur les menées déstabilisatrices de la France.
Entre autres points évoqués au cours de cette interview, la menace de déstabilisation et d’agression contre le Niger. A ce sujet, le Chef de l’Etat a été précis sur les accusations faites à l’endroit de la France de Macron qui n’a pas fait mystère de sa position depuis l’expulsion de son Ambassadeur au Niger, Sylvain Itté. ‘’Suite à ce départ, c’est un agent des renseignements français, un ancien de la DGSE, un certain Vincent Crouzet qui est sorti pour dire ouvertement que c’est l’occasion, après le retrait de leur force, de déstabiliser le Niger, par des actions clandestines’’ a rappelé le Général Tiani. Des propos qui n’ont pas été pris à la légère par le CNSP qui a suivi de bout en bout les manœuvres de déstabilisation du Niger. Selon le Chef de l’Etat nigérien, dès la 1ère quinzaine d’aout 2023, le Président Macron ‘’avait initié une large concertation pour apporter une réponse corrective appropriée au peuple nigérien et au cas du Niger’’. Instructions ont été données à un certain Jean Marie Bockel, son conseiller Afrique, parait-il, afin de trouver des solutions et en urgence afin que le cas Niger ne fasse pas école, a soutenu le Général Tiani. Le résultat de leurs nouvelles trouvailles, c’est le ‘’fameux commandement pour l’Afrique’’ pour mettre ‘’les Etats d’Afrique Francophone au pas, et en tête le Niger qui a osé demander sa souveraineté’’ a expliqué le Président du CNSP.
Pour lui, ‘’Le commandement pour l’Afrique est une version camouflée des troupes que nous avons chassées’’. «…le 4 septembre de cette année, le commandement sera fonctionnel avec, par position, 50 à 60 hommes qui vont monter en puissance pour être à 100 ou 150 hommes sous les commandements discrets qui seront assurés par des attachés de défense déjà sur place au niveau des ambassades, dans les pays qui ont bien-sûr des ambassades françaises » a révélé le Général de Brigade Abdourahamane Tiani dans son interview.
Toujours, relativement aux tentatives de déstabilisation du Niger, qu’il a qualifié de ‘’ volonté maladive de déstabiliser le Niger’’, le Président du CNSP, a expliqué qu’elle s’est donc propagée, à travers le repositionnement de tous les agents de la DGSE française que nous avons chassés de notre territoire qui sont repositionnés au Benin et au Nigeria, insiste le Chef de l’Etat nigérien qui parle de Thomas Gliozzo qui était le chef de poste niveau 2, à Niamey et qui était passé pour être juste le chef de sécurité de l’ambassade, mais qui en réalité est un agent de la DGSE française.
‘’Nous les surveillons, ainsi que tous les autres fuyards tapis dans leurs villas de Ministers Hill’s à Abuja’’ a prévenu le Président du CNSP.
Mieux, dans ses confidences à la RTN, le Général Abdourahamane Tiani, pour qui la volonté de déstabilisation est une certitude, a parlé de présumées relations entre le premier contingent des troupes françaises ayant quitté le Niger par le Tchad avec des terroristes de Boko Haram et d’ISWAP.
‘’Cela s’est passé du 25 au 26 octobre 2023’’ a précisé le Général Tiani qui accuse les français d’avoir ‘’proposé à ces terroristes de partir en guerre ouverte contre l’Etat Nigérien, contre les nouvelles autorités nigériennes qui ont osé demander aux soldats français de quitter’’. La même manœuvre s’est poursuivie, selon le Président du CNSP ‘’dans la nuit du 10 au 11 janvier 2024 où ils ont livré, à travers deux hélicoptères, du matériel militaire aux terroristes de Boko Haram qui semblaient plus enclins à accepter leurs propositions.
Cela s’est passé à Kouklewa, une île dans le lac Tchad, située à quelques 25 km au nord-est de Bosso’’. Poursuivant ses révélations le Général Tiani a affirmé que ‘le 29 janvier, ils sont revenus, cette fois-ci à Bourtoungour, une île à une dizaine de kilomètre de Bosso au Nord-Est de Bosso, où ils ont livré de l’armement flambant-neuf à Boko Haram et ils ont récupéré des anciennes AK-47. Ils ont pris des dispositions pour effacer les numéros, pour qu’on ne puisse pas tracer l’origine de ces armes. C’est des actes comme ça que les français ont posés et continuent à poser’’.
Plus grave, a poursuivi le Général Tiani, ‘’le 16 juin, la France a fait circuler, à travers ses services de renseignements de la DGSE qui sont au Benin, l’information selon laquelle deux occidentaux ont été enlevés avec leur guide dans le W béninois’’. Les services français de la DGSE au Benin sont dans ce parc, a révélé le Président du CNSP.
Le Général Tiani s’est inscrit en faux par rapport aux occidentaux qu’ils ont annoncés pour ‘’enlevés’’, un canadien et un danois, affirmant que ce n’est pas le mode opératoire des terroristes. Concernant lesdits ‘’otages’’, Tiani d’affirmer que ‘’Ce sont des spécialistes en artifice, en techniques de guérilla et de combat sous-bois’’ qui ont ‘’été conduits dans la base de Fada où était l’émir Djafarou Dicko alias émir Mamoudou’’ pour former les terroristes dans la pose des engins explosifs improvisés, dans les techniques de combat, de recherche de renseignements.
Le Général de Brigade Abdourahamane Tiani d’ajouter que ‘’…un certain Djoul Haboub et Sambo Doctoro étaient partis à bord d’une Toyota Land Cruiser récupérer les deux spécialistes et les amener vers une autre position entre les villages de Boulel et Bounkessi, c’est sur le territoire du Burkina…’’ avant de préciser que ‘’Jusqu’à la date du 15 juillet, ils étaient sur cette position. Ils continuent d’entrainer les terroristes alors que les français les font passer pour des otages pris par les terroristes’’.
‘’Nous les surveillons’’, ‘’nous avons compris leurs pièges à travers certaines organisations non gouvernementales, à travers certaines compagnies de sécurité’’ accusant à nouveau la France d’être ‘’derrière ce terrorisme qui endeuille les familles nigériennes’’. ‘’…nous sommes prêts à apporter toutes les preuves de ce que nous disons. Cette volonté de déstabilisation, (…) est réelle, il n’y’a rien d’imaginaire’’ a conclu le Président du CNSP sur ce chapitre.
Adoum Boulkassoum