Kigali, la capitale du Rwanda a abrité du 9 au 11 octobre 2024, la 2ème Édition de BIASHARA AFRICA, sous le thème : « Osez inventer l'avenir de la ZLECAf ». A ce grand rendez-vous africain, était invité l’ancien Président de la République du Niger, Issoufou Mahamadou, Champion de la Champion de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). A cette tribune, Le Champion de la ZLECAF a mis à profit l’occasion pour parler des projets et programmes phares de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, des obstacles liés à leurs exécutions, du potentiel dont regorge le continent, des défis de l’échange inégal, de la dette, de la nécessaire combinaison entre démocratie politique et démocratie économique, de l’éducation, etc.
Sans aucun complexe et sans langue de bois, avec une parfaite maitrise des défis cruciaux du continent, Issoufou Mahamadou a proposé un schéma de ‘’préférence africaine’’ ou de ‘’la renaissance africaine ‘’ pour atteindre les objectifs de l’agenda 2063 de l’Union Africaine.
Le Champion de la ZLECAF était encore à l’honneur à la rencontre de la 2ème Édition de BIASHARA AFRICA tenue à Kigali au Rwanda du 9 au 11 octobre 2024. Infatigable défenseur de la cause africaine, Issoufou Mahamadou a mis l’occasion à profit pour saluer et féliciter le président Paul Kagamé, dont le pays est co-organisateur de l’événement, pour tous les efforts consentis pour transformer son pays, qui est un modèle de réussite en Afrique. « Pays le plus propre d’Afrique, doté d’un régime politique stable et connaissant une forte croissance économique, le Rwanda nous montre, chaque jour, que l’Afrique que nous voulons, celle de l’agenda 2063, est possible : une Afrique libre et souveraine, une Afrique en paix, une Afrique qui compte dans le concert des nations », a apprécié Issoufou Mahamadou qui estime que le Président Paul Kagamé, est l’ «Artisan de cette transformation du pays des 1000 collines, devenu désormais celui des mille opportunités».
Parlant de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, le Champion de la Zone de libre échange continentale a rappelé qu’il ne nous reste que 39 ans pour réussir la mise en œuvre effective de cet important chantier continental adopté par l’UA à l’occasion de son sommet de janvier 2013.
Les projets phares, a-t-il précisé lors de cette 2ème édition de BIASHARA AFRICA sont notamment la ZLECAf, la stratégie africaine des produits de base, le barrage hydroélectrique du Grand Inga, le marché unique du transport aérien, le réseau continental de train à grande vitesse, le réseau électronique panafricain, « faire taire les armes », la libre circulation des personnes et les institutions financières panafricaines.
Parmi ces projets et programmes, la ZLECAf avance à grand pas et enregistre le score de mise en œuvre le plus élevé ‘’grâce au dynamisme, à l’esprit d’initiative et à l’entregent de l’équipe du Secrétariat dirigé par M. Wamkele Mene’’ a souligné le champion de la ZLECAF.
« Après cinq (5) ans de mise en œuvre, nous pouvons affirmer que nous sommes sur la bonne voie, à l’image du Rwanda qui s’achemine d’un pas déterminé vers l’émergence » a soutenu Issoufou Mahamadou qui estime que ‘’Depuis Kigali et Niamey, que d’obstacles franchis, avec l’adoption des protocoles sur l’investissement, sur la concurrence, sur les droits de Propriété Intellectuelle, sur le commerce numérique et sur les femmes et les jeunes dans le commerce’’.
Marché de 1,4 milliard de consommateurs aujourd’hui, qui passera à 1,7 milliard en 2030 ; 2,4 milliards en 2050 et 3 milliards en 2063, la ZLECAf constitue un immense potentiel de croissance économique si l’on parvient à relever le défi de la transition démographique en particulier ceux de l’éducation, de la formation, de la santé et de la création d’emplois, a soutenu Issoufou Mahamadou. Pour lui les principaux obstacles à relever sont les défis de la Gouvernance, de la Paix, de la stabilité.
Abordant la question du capital humain et les abondantes ressources naturelles dont dispose le continent, le Champion de la ZLECAF reste convaincu que ‘’L’Afrique a le potentiel pour devenir une puissance mondiale, si ce potentiel est rationnellement exploité’’. Mais pour cela, il faut une mise en œuvre cohérente de l’Agenda 2063 du niveau national au niveau continental en passant par le niveau régional et une mobilisation collective notamment celle des femmes et des jeunes.
Il faut que nous surmontions, entre autres, les défis de l’échange inégal, a estimé le champion de la ZLECAF, pour qui, ‘’L’échange inégal a toujours été un instrument d’appauvrissement de notre continent’’.
Les investissements et le financement, un autre défi à relever
Dans son message retentissant à Kigali qui mérite l’attention des Chefs d’Etat africains, le Champion de la ZLECAF, Issoufou Mahamadou a abordé les défis majeurs du continent. ‘’L’Afrique ne reçoit qu’une part marginale des IDE mondiaux, à peine 5,2% en 2022’’ a-t-il souligné. Plus grave, pour la plupart des pays du continent, l’accès au marché financier international est soit impossible, soit très coûteux. Les Gouvernements africains paient 5% à 16% sur les obligations des Etats à dix ans contre, pour d’autres pays, des taux proches de zéro, a fait remarquer Issoufou Mahamadou.
Parlant d’instrument de développement, il a attiré l’attention du continent sur le fait que la dette peut devenir une source d’appauvrissement, rappelant que ‘’L’architecture financière internationale est inéquitable’’.
« Elle doit être reformée. Cette réforme ne sera pas l’œuvre de ceux dont elle sert les intérêts. Elle ne peut être que le résultat d’une lutte », a soutenu Issoufou Mahamadou.
Evoquant les opportunités du Commerce Guidé qui constitue une autre initiative de la ZLECAf, celle-ci est conçue pour être un catalyseur pour la facilitation des échanges entre les Etats parties.
Lancé en octobre 2022, cette initiative concernait au départ Sept (7) Etats Parties à savoir le Cameroun, l’Egypte ; le Ghana, le Kenya, l’Ile Maurice, le Rwanda et la Tanzanie, plus tard rejoints par la Tunisie. Cette phase pilote était essentiellement réservée au commerce des marchandises et son évaluation s’est révélée concluante, a rapporté le champion de la ZLECAF.
S’agissant de BIASHARA AFRICA, cadre pour stimuler le financement et l’accompagnement des Micros, Petites et Moyennes Entreprises et raffermir les liens commerciaux, en juin 2024, le rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) affirmait : « l’avenir de l’Afrique est promoteur, mais nous devons nous assurer que nous réglons les questions de gouvernance, de transparence, de responsabilité, de gestion de notre capital naturel. Nous devons veiller à ce que les ressources soient utilisées au profit des populations du continent »
Oser inventer l’avenir de la ZLECAf, c’est « oser la préférence africaine », a soutenu Issoufou Mahamadou qui plaide pour ‘’la préférence africaine ou ‘’la renaissance africaine’’
‘’Ensemble évitons de penser que « ce qui vient de l’étranger…est meilleur » que ce qui est endogène’’, a conclu le champion de la zone de libre échange continentale, invitant chaque Africain au renforcement de l’estime de soi, conditions de la préférence Africaine, c’est à dire la renaissance Africaine.
Il faut rappeler que l’initiative de commerce guidé de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) a franchi une nouvelle étape avec trente pays supplémentaires qui s’apprêtent à rejoindre ce programme, portant à 38 le nombre total de participants, contre seulement huit (8) à son lancement en octobre 2022.
Adoum Boulkassoum