Voilà aujourd’hui plus d’un an que le CNSP a pris les rênes de l’Etat du Niger dans le cadre d’une transition qui fait suite à la chute de l’ancien président Bazoum Mohamed. Au regard de la mobilisation et des différentes réactions qui ont suivi ce changement sur toute l’étendue du territoire, on peut dire que la population dans sa grande majorité a accueilli favorablement l’arrivée de la junte au pouvoir. En effet sur plusieurs mois des manifestations de soutien ont été organisées par des structures organisées ou non pour se réjouir de cette intervention de l’armée sur l’arène politique, principalement au moment où le Général de Brigade Abdourahamane Tiani qui en est le Chef, a décliné ses intentions pour le pays. A l’image des autres pays frères du Sahel à savoir le Mali et le Burkina Faso qui ont devancé le Niger dans la transition militaire, le CNSP a annoncé très tôt sa volonté d’amener le pays vers sa souveraineté totale dans tous les secteurs de la vie socio-économique. Ainsi des actes courageux et osés ont immédiatement suivi cette annonce historique du CNSP, notamment le renvoi total des bases militaires étrangères du sol nigérien, l’annulation pure et simple de tous les contrats dans les secteurs minier et sécuritaire où les intérêts du pays ne sont pas pris en compte convenablement. Cet élan a créé tout de suite un sentiment de patriotisme collectif auprès de la majorité des nigériens, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, et a suscité un enthousiasme réel à tous les niveaux.
Ce qui s’est traduit par un soutien presque unanime au profit des autorités de la transition d’un part et le raffermissement de l’unité nationale d’autre part.
Malheureusement depuis les événements du 26 juillet 2023, certains de nos compatriotes se comportent comme des vainqueurs d’une guerre et cherchent coûte que coûte à imposer au CNSP la conduite à tenir. Dans ces conditions, comment un petit groupe d’opportunistes peut-il prétendre revendiquer les mérites et la vedette de la mobilisation nationale qui a accompagné le CNSP. Alors il est curieux d’entendre certaines jérémiades insensées qui ont cours dans les milieux de LUMANA selon lesquelles cette lutte historique était portée par des laboussanistes ou disons les militants de LUMANA, alors que toutes les régions et même les nigériens de l’extérieur ont pris part à ce vaste mouvement.
Malheureusement beaucoup de militants de ce parti versent dans la fanfaronnade pour raconter des sornettes et prétendre que les laboussanistes ont joué un rôle particulier dans l’avènement du CNSP mais aussi dans le départ des troupes françaises et américaines, et contrer l’intervention militaire dans notre pays. Ils feignent d’oublier que le PNDS, le parti déchu du pouvoir et l’ancien président de la République Issoufou Mahamadou ont mis en garde contre toute intervention militaire étrangère. Et il est évident que leur poids et leur voix sont plus porteuses que le vacarme de rue et du rond- pont de l’escadrille. Ils oublient également que durant douze ans leur parti, le Lumana a vainement multiplié les intrigues pour déstabiliser le régime du PNDS à des fins bassement politiques.
Ainsi c’est sur cette base que les labousanistes estiment que le CNSP doit être redevable de quelque chose en vers leur leader et qu’il doit satisfaire leurs désidératas en arrêtant gratuitement Issoufou Mahamadou et en créant les conditions de leur arrivée au sommet de l’Etat.
Ils ont dû même réussir à amener le CNSP à commettre quelques ratés dans la marche de la présente transition en s’octroyant l’essentiel des nouvelles nominations dans l’administration et aux niveaux des administrateurs délégués et des secrétaires généraux des mairies. On a l’impression qu’ils considèrent que les autres nigériens sont dorénavant des parias qui n’ont droit à rien dans ce pays. A la moindre nomination qui ne relève pas de leurs rangs, ils se mettent à crier au scandale, en accusant le CNSP d’avoir nommé un militant du régime déchu même si en réalité ce sont uniquement les militants du PNDS Tarayya qui sont stigmatisés et détestés ici. Le plus surprenant, c’est de constater que le CNSP prête souvent oreille à cette comédie et des simples secrétaires généraux des communes rurales ont été révoqués aussitôt qu’ils ont été nommés, suite à leur pression.
Mais qu’on se le prenne pour dit et il n’est un secret pour personne que le soit disant activisme des labousanistes n’a absolument rien de patriotique et de citoyen. Il s’agit tout simplement d’un agenda politique qui a été soigneusement déroulé dans l’espoir de récupérer gracieusement le coup d’état et pour parvenir au pouvoir un de ces quatre matins.
Sauf que certains d’entre eux ont fini par comprendre que le CNSP est loin d’être dans ce schéma bidon, le Général Tiani et ses compagnons sont plutôt dans la logique de remettre le pays sur les rails d’un véritable développement économique et social.
Ainsi le Modem FA Lumana Africa peut savourer le gros lot de nominations qu’il a pu s’offrir, en attendant la dure réalité des urnes dans les mois ou les années à venir.
Adoum Boulkassoum