Le 25 octobre 2024, une visite du terrain destiné à la construction de la raffinerie et du complexe pétrochimique a été effectuée à Dosso. Une forte délégation ministérielle composée du Ministre du Pétrole, du Ministre de l’hydraulique, de l’Assainissement et de l’environnement et du Ministre de l’Urbanisme a fait le déplacement sur le site réservé à la construction de ladite raffinerie. Le Chef de la délégation du Groupe ZIMAR, des responsables du Ministère de l’énergie, du secrétariat général du gouvernement, les autorités régionales et locales étaient aussi présentes à l’événement.
Cette visite de terrain intervient un jour seulement après la signature à Niamey d’un mémorandum d’entente entre l’Etat du Niger et la société canadienne Zimar sur un projet de conception, financement, construction, mise en service, exploitation gestion, maintenance et transfert d’une raffinerie modulaire à Dosso. L’événement a été organisé en grande pompe au regard de l’enjeu que représente le projet. En effet, la raffinerie de Dosso aura une capacité de 100.000 barils par jour, même si le volume de la production sera fait par étape. En dehors de la raffinerie, il est prévu la construction d’un complexe pétrochimique et plusieurs ouvrages connexes pour accompagner le projet. D’où le grand enthousiasme et l’engouement que l’annonce du lancement d’un tel projet a suscité au niveau des populations dans un contexte de diversification des partenaires stratégiques par le Niger et d’exigence de contrat gagnant-gagnant.
Toutefois, un bémol est venu saper la frénésie et l’espoir que suscite un tel projet si ambitieux. Depuis le lancement dudit projet, un débat fait rage sur la crédibilité de la société ZIMAR, un groupe canadien qui a été retenu pour la construction de cette infrastructure. Plusieurs personnes ont effectué des recherches sur le net pour avoir le cœur net sur le profil de ladite Entreprise. Il ressort, selon certaines investigations, que la société ZIMAR est un groupe douteux qui n’a aucune réalisation d’envergure à son actif. Selon certaines informations recueillies sur le net et sur le site web de la société, on ne trouve aucune réalisation de la carrure du projet de construction de la raffinerie de Dosso qui a une grande capacité. Certaines personnes qui se sont intéressées dans l’approfondissement de cette recherche pour savoir à qui véritablement on a à faire trouve des adresses éparses, tantôt au Canada, tantôt au Kenya, tantôt au Nigeria, tantôt aux îles Caïmans. Des adresses instables qui laissent planer des incertitudes sur l’entreprise que d’aucuns créditent pourtant d’une très riche expérience dans le domaine pétrolier et gazier.
Autre source d’inquiétude, la société est présentée comme une entreprise canadienne et nulle part on n’a vu des officiels canadiens (Ambassade) introduire ou accompagner les représentants de Zimar auprès des autorités nigériennes, comme il est d’usage dans certaines circonstances.
Ainsi, il se dégage une réelle inquiétude au niveau du public qui craint que ce projet ne tombe dans les mains d’un groupe incertain ou d’une société fictive, comme on en trouve aujourd’hui à travers le monde des affaires où des escrocs et arnaqueurs pullulent malheureusement.
Il semble que au niveau des offres financières, ZIMAR a proposé une enveloppe qui tourne autour d’un milliard de dollar US là où ses concurrentes ont proposé 2 à 4 milliards de Dollars US. Dans certains milieux, on soupçonne l’ancien ministre du Pétrole Mahaman Moustapha Barké d’avoir introduit cette société dans le circuit avant son limogeage du gouvernement, laissant la patate chaude à son remplaçant, Dr Sahabi Oumarou. Connaissant les conditions dans lesquelles il a été débarqué, il y’a lieu d’être prudent dans la gestion de cette question de construction de la raffinerie sur laquelle il est encore nécessaire de creuser au moment où on juste qu’au stade de mémorandum d’entente.
Par le passé le Niger a déjà connu des expériences malheureuses sur ce genre de travaux de grande importance. C’est le cas du dossier africard, du groupe espagnol Realimar, entre autres.
Adoum Boulkassoum