Dans son entretien du 25 décembre 2024, le Président du CNSP, le Général Abdourahamane Tiani a accusé la France de poursuivre ses menées déstabilisatrices à l’endroit du Niger en particulier et des pays de la Confédération de l’AES en Général. A l’appui de ses accusations les dispositifs placés dans certains pays voisins, notamment le Bénin et le Nigeria par la France qui arme, forme et finance les terroristes. Ce message était essentiellement orienté vers la France et les dirigeants des pays impliqués. Mais à l’ère des réseaux sociaux, des leaders religieux, des influenceurs et des abonnés de la toile s’y sont mêlés, provoquant une escalade de violence verbale de nature à saper les liens de coexistence pacifique entre des peuples liés par le Sang, la religion et les échanges. Et pourtant, le Général Tiani dans son message à la Nation à l’occasion du 66ème anniversaire de la république a averti les nigériens en particulier et les jeunes africains qui partagent le combat de la souveraineté et de la dignité de nos Etats en ces termes :
«…j'invite tous les Nigériens à se départir des messages mensongers, diffamatoires et haineux sur les médias et autres réseaux sociaux. Ils sont contraires à nos valeurs traditionnelles et religieuses. Ils participent à nous distraire pour nous éloigner du vrai débat public sur nos intérêts vitaux et stratégiques, à un moment où nous sommes véritablement en guerre contre nos ennemis qui tentent par tous les moyens de briser notre vivre ensemble pour empêcher notre marche résolue vers le progrès ».
Au Niger, comme ailleurs, certains l’ont compris. Des religieux et des leaders de la société civile préviennent sur la nécessité de sauver les liens séculaires existants entre les peuples.
Le début de ce mois de janvier de la nouvelle année 2025 a été particulièrement marqué par une abondante production des internautes particulièrement au Niger et au Nigeria par rapport aux turbulences que traverse la sous-région. Des messages vidéos produits par des ulémas, des artistes, des influenceurs et autres ont envahi les réseaux sociaux Tik Tok, Whatsapp, Instagram et telegram, certains prêchant le raffermissement des liens séculaires entre les peuples et la coexistence pacifique et d’autres professant la haine et la division. Les internautes rivalisaient de productions les unes plus malsaines et dangereuses les unes que les autres, oubliant que les graves répercussions que cela pourrait avoir sur les relations entre les populations qui n’aspirent qu’à vivre en paix, en consolidant les liens qui les lient, de part et d’autre de deux frontières.
Cette escalade de la violence verbale avec des attaques gratuites et avilissantes dirigées vers nos Chefs d’Etat est dangereuse. Tous doivent s’impliquer à y mettre un terme. Le travail amorcé par les dirigeants, les Chefs religieux et coutumiers et les acteurs de la société civile doit être poursuivi et renforcé pour sauver le vivre-ensemble.
Les défis communs qui se dressent à l’ensemble de la zone ouest-africaine imposent plutôt la vigilance et l’union pour y faire face ensemble.
Et comme l’a déclaré le Général Tiani lors de son message à la Nation du 17 décembre 2024, ‘’l'heure est plutôt à la vigilance pour déjouer la campagne d'intoxication et de désinformation entreprise par les sponsors du terrorisme au Sahel pour saper le moral de nos troupes, inciter à la haine ethnique et briser notre cohésion sociale héritée de nos ancêtres.’’
Adoum Boulkassoum