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Audit de la SORAZ : L’aboutissement d’une procédure engagée depuis 2020

Entamée depuis 2020, sous le régime de la renaissance, la procédure de l’audit de la Société de Raffinerie de Zinder (SORAZ) a été relancée il y’a quelques jours. L’annonce a été faite en Conseil des Ministres du 31 décembre 2024 dans un contexte où le Niger est engagé à voir clair dans le secteur pétrolier afin de tirer le meilleur profit de son or noir. A peine l’audit annoncé que certains milieux politiques qui ne cessent de faire le procès de la gestion du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS) se fendent en spéculations tendancieuses et fantaisistes, oubliant que c’est le régime de la renaissance qui a mis le pied dans la fourmilière et qui a engagé non seulement la démarche de la révision à la baisse des coûts de construction de la SORAZ mais aussi le processus de l’audit complet de ladite société.

 

Déjà en 2011, le Président Issoufou Mahamadou fraichement arrivé au pouvoir avait trouvé exorbitants les coûts de construction de la SORAZ déclarés à 1,2 milliards de Dollars, à payer sur 20 ans. Sur insistance de l’État, la China National Petroleum Corporation (CNPC) a ramené ce coût à 880 millions de dollars, soit une diminution de 320 millions de dollars. Malgré cette réduction, le Niger a encore contesté ce coût et a demandé un audit international sur le coût de construction de la SORAZ.

Cet audit a été confié, après appel d’offres international, à un consortium de 4 cabinets mondialement reconnus. Il s’agit de KPMG, FIDAL, ERAS INGENIERIE et BEICIP FRANLAB. Le rapport final de cet audit soumis le 08 juillet 2013 aux autorités nigériennes a conclu qu’effectivement que les 1,2 milliards de dollars relevait de la surfacturation mais que le coût de 880 millions de dollars est effectivement en adéquation avec les investissements constatés.

Le Niger a profité par la même occasion pour rééchelonner le prêt sur 10 ans au lieu de 20 ans. Le but était de débarrasser très vite la SORAZ de cette charge, afin que l’État ait un meilleur contrôle et touche assez de dividende.

En 2020, le Niger a remarqué des retards dans le remboursement de la dette de construction par la SORAZ. A cet effet, instructions ont été données par les plus hautes autorités nigériennes pour explorer le modèle financier de la SORAZ afin comprendre les raisons de ce retard. Cette modèle financier a permis de ressortir des incohérences dans la gestion de la raffinerie, impactant le taux de remboursement de la dette. Selon les informations en notre possession, c’est là qu’est née la décision de réaliser un audit de gestion de la SORAZ.

A cet effet, des discussions ont été engagées avec l’actionnaire chinois dès 2021 dans le but d’engager la procédure pour cet audit de gestion. Une longue bataille a ensuite été entamée avec la CNPC pour faire engager cet audit, bataille rendue difficile par le fait que c’est le Conseil d’Administration qui acte les décisions et la CNPC y est majoritaire.

En février 2023, lors de la visite de l’ancien Ministre du Pétrole Mahamane Sani Issoufou en Chine, le Niger a obtenu enfin de l’actionnaire chinois la réalisation de cet audit et la SORAZ a été instruite à cet effet.

A la suite de cela, une procédure de sélection d’un cabinet a été engagée et un cabinet international a été sélectionné en juin 2023. La procédure de démarrage de l’audit était en cours quand les évènements du 26 juillet sont intervenus.

Voilà comment le régime de la renaissance s’est battu pour plus de transparence dans le secteur pétrolier et surtout pour que le Niger ne soit pas grugé dans l’exploitation de l’Or noir.

A l’arrivée du CNSP au pouvoir et la nomination du Ministre Mahaman Moustapha Barké au pétrole, ce dossier était parmi les premiers qui lui ont été soumis. Mais, cela semblait curieusement ne pas l’intéresser, malgré ces déclarations fracassantes et incorrectes à la télévision nationale à propos de l’audit. A l’épreuve des faits, il est apparu évident que l’ancien Ministre du pétrole Mahaman Barké Moustapha voulait juste reprendre la procédure pour pourvoir «son» cabinet ou disons le cabinet de son choix. Il a tout simplement décidé de ne pas faire cet audit parce que cela contredirait ces déclarations lunaires sur la production réelle d’Agadem qu’il affirmait être de 35.000 barils par jour au lieu de 20 000 barils par jour.

Depuis la nomination du Ministre l’arrivée du remplaçant du Ministre Barké débarqué du Gouvernement, l’audit a été relancé.

En définitive, l’on retiendra donc par rapport à l’audit de la SORAZ que le régime de la Renaissance soucieux des intérêts du Niger dans l’exploitation pétrolière a diligenté d’abord un audit des coûts de construction de la SORAZ réalisé en 2013. Il a permis de confirmer que le Niger a eu raison de contester les coûts de 1,2 milliards déclarés en 2011 et que les 880 millions de dollars sont corrects.

C’est ensuite le régime de la renaissance qui a cerné le système de modélisation financière de la SORAZ en 2020 ayant permis de prouver une incohérence dans le remboursement de la dette.

Enfin, cette modélisation a permis d’engager la procédure pour la réalisation d’un audit complet de gestion de la SORAZ, et ce, malgré l’indifférence du Ministre Moustapha Barké qui retardé, pour des raisons qui lui sont propres, la procédure, avant que son successeur au Ministère du Pétrole ne relance de plus bel la processus engagé depuis 2020.

Adoum Boulkassoum

Dernière modification le mercredi, 15 janvier 2025 15:23

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